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Soutien à la transition: lecture croisée

Au lendemain de la publication de liste du gouvernement du Premier Moctar OUANE, les acteurs maliens se sont, encore une fois, montrés divisés sur l’attitude à avoir face à cet exécutif de transition. Si les grands partis politiques (RPM, ADEMA) semblent globalement faire la langue de bois en disant prendre acte de cette liste, force est de constater que ce n’est pas le cas chez tous les acteurs. Au contraire, certaines organisations de la société civile, à l’image des femmes qui marchent ce jeudi matin, pour exiger le respect du quota, le M5-RFP ne mâche pas ses mots.

 

À peine mise en place, le gouvernement de Moctar doit déjà faire face à une vive contestation. Et pour cause ? Sa composition n’est pas du goût de plusieurs acteurs politiques et ainsi que des organisations de la société civile.
Dans un communiqué publié, ce 6 octobre 2020, le Mouvement du 05 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) dont la contestation qui a conduit au renversement du régime IBK s’estime lésé dans la prise en compte de ses préoccupations allant dans le sens du changement souhaité. Le nouveau gouvernement de transition « n’est pas celui du changement », a indiqué le communiqué du Comité stratégique du M5-RFP.
Dans ledit communiqué, le M5-RFP dit avoir été mis de côté dans la composition de cette équipe. Le mouvement a ainsi appelé ses militants à attendre « ses mots d’ordre pour un changement réel par la Refondation du Mali ». Certains observateurs estiment qu’il faut s’attendre à d’autres manifestations, dans les prochains jours, « si le gouvernement ne fait pas preuve de volonté de rompre avec l’ancien système ».
Dans son communiqué, le M5-RFP dit réaffirmer « sa détermination à faire aboutir son combat pour un Mali nouveau ».
Pour certains observateurs, ce mouvement devrait être au cœur de cette transition. Toutefois, ces analystes soulignent que leur communiqué du 6 octobre confirme la division au sein dudit mouvement.
À l’opposé du M5-RFP, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) dégage une position intermédiaire.
Au cours d’un point de presse animé ce mercredi 7 octobre 2020, les responsables de cette faitière des Maliens de l’extérieur déplore « la décision des autorités de la transition d’ignorer la présence des Maliens de la Diaspora dans le Gouvernement de transition ».
Le Bureau Exécutif du CSDM estime que la composition du nouveau gouvernement apparait à tout égard comme une mesure de discrimination frappant plus de 6 millions de compatriotes de la Diaspora.
Toutefois, au regard du contexte de crise, le Bureau exécutif du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne prend acte de la constitution du Gouvernement et décide de lui offrir son soutien et accompagnement dans l’intérêt du pays et du peuple malien. Tout en réclamant une plus grande prise en compte dans l’organe législatif (CNT) de la transition.
Du côté des femmes, on s’estime lésées. Selon elles, la composition du nouveau gouvernement, avec seulement 4 femmes, ne respecte pas la norme imposée par la loi N°2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.
Pour cette raison, les organisations féminines ont décidé de faire une grande marche ce jeudi à Bamako. Cette marche partira de la place de l’indépendance à la primature. Selon Mme Traoré Nané SISSAKO, présidente du Groupe Pivot Droit et citoyenneté, cette marche vise à interpeler les autorités de transition. Car les 4 femmes, poursuit-elle, ne représentent que 16% des membres du gouvernement. Il s’agit d’attirer l’attention du président Bah N’DAW sur cette situation avant la mise en des autres organes de transition, notamment le Conseil national transition qui est l’organe législatif.
Dans la classe politique, les grandes formations politiques semblent plutôt opter pour le profil bas. À l’image des responsables de la plateforme appelée « Alliance pour une transition intelligente et réussie (ATIR) », un regroupement de partis politiques lancé le samedi 3 octobre 2020, a invité la classe politique à soutenir la transition.
Dans les différents communiqués rendus publics, depuis la publication de la liste gouvernement, les partis politiques, notamment ceux de l’ancienne majorité disent prendre acte de la mise en place du Gouvernement et s’engagent à accompagner la transition.
C’est le cas de l’ADEMA ; du RPM, du parti Yèlèma ; du FPR-Mali ; de la CODEM ; etc.
Rappelons que ce gouvernement comprend 25 ministres, dont 4 femmes et 4 militaires, conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif et celles de la Charte de la transition.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : INFO-MATIN

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