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Soumaïla Cissé : « personne n’aime le Mali plus que nous…On ne peut pas nous acheter »

Ce sont des vérités que le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé a martelées aujourd’hui à la Maison de la presse lors d’une conférence de presse. L’homme, apparemment outré par les accusations de ses détracteurs le faisant passer pour un apatride en avait gros au cœur.

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Pour quoi la conférence de presse maintenant ? C’est pour tenir une promesse que le 1er vice-président de l’URD, Pr. Salikou Sanogo, avait faite aux journalistes quand son parti venait de désigner Soumaïla Cissé comme chef de file de l’opposition. Ce jour-là, Salikou avait dit que lorsque le processus de nomination du chef de file de l’opposition sera à son terme, l’intéressé lui-même (Soumaïla Cissé) rencontrera la presse à cet effet. Quand bien le décret d’application traine toujours dans le circuit administratif, Soumaïla Cissé a quand même rencontré ce jeudi les hommes de médias.

Selon l’honorable Cissé, le statut du chef de file de l’opposition n’est pas quelque chose d’extraordinaire comme certains tentent de le faire passer. C’est la Constitution du Mali qui le mentionne et les deux finalistes de la dernière présidentielle (IBK et lui) avaient tous promis d’instituer le chef de file de l’opposition pour le confort de la démocratie malienne. Qu’à cela ne tienne, Soumaïla Cissé dit avoir inscrit son action dans l’opposition depuis le lendemain de sa défaite à la présidentielle et qu’il n’a pas besoin d’un statut pour accomplir ce rôle. « On ne peut pas nous acheter », a dit le conférencier en réponse à ceux qui pensent qu’il est devenu aphone, probablement par le fait des délices que le statut lui confère.

Quant à ceux pensent qu’en jouant son rôle d’opposant, il est égoïste ou ‘’assidi’’, Soumaïla Cissé leur dit ceux-ci : «Il faut que les gens comprennent que personne n’aime le Mali plus que nous. Nous sommes aussi des Maliens et quand le pays va mal, c’est tout le monde qui est concerné. La démocratie, c’est une majorité et une opposition. S’il n’y a pas d’opposition, la démocratie n’a pas la chance de survivre et répondre aux aspirations des citoyens. L’URD ne cessera jamais de dénoncer, sans violence, les dérives du régime ». Et la transition était toute trouvée pour lancer quelques flèches à IBK : « Aujourd’hui, les Maliens sont meurtris. L’emploi est fonction de la coloration politique comme c’est le cas à la CMDT où le DG a été relevé et humilié parce qu’il est de l’URD. Les ministres sont devenus des ‘’cas sociaux’’ comme on l’a vu avec l’attribution des logements sociaux. Un scandale chasse un autre. Un ministre ne peut pas aller casser la maison de quelqu’un verbalement sinon un jour on viendra casser chez vous parce que votre chien aboie trop ».

Mais l’opposition ne fait pas que critiquer. Elle fait des critiques constructives en proposant. La preuve, elle a demandé au pouvoir qu’au lieu de construire un pavillon présidentiel à l’aéroport à 8 milliards FCFA dans la perspective du sommet Afrique-France, que cette somme soit utilisée dans l’équipement de notre armée. « Aujourd’hui, les dérives du régime sont insupportables et le président de la République lui-même l’a reconnu à l’occasion de la présentation des vœux de la fête d’Aïd El Fitr en promettant d’être désormais impitoyable. Le pays va mal. Ça bourdonne de partout et beaucoup ont regretté aujourd’hui leur choix. J’ai lu dans la presse que des gens ont écrit une lettre à ATT pour lui demander pardon. Jugez-en vous-mêmes. Si en plus de l’insécurité physique, on a encore l’insécurité économique, alimentaire, c’est grave.

Nous allons assumer notre rôle sans complexe. Rien ne peut émousser notre combativité. Même sans le statut de l’opposition, on va faire notre travail. On n’est pas couché pour ça. Nous sommes en train de dénoncer. C’est çà notre rôle, mais nous ne pouvons pas aller jusqu’à frapper un ministre fautif. Les sanctions appartiennent au président de la République, mais il ne fait rien. On a parlé des surfacturations dans l’achat d’équipements militaires, il y a eu l’affaire de l’avion présidentiel, le dossier des engrais frelatés, la crise des passeports et aujourd’hui l’attribution controversée des logement sociaux, mais le président IBK n’a rien sanctionné ». Le chef de file de l’opposition d’ajouter que c’est grâce à ses efforts que l’opération de démolition des maisons à Souleymanebougou a été arrêtée.

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