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Sotuba : Le collectif des habitants de la zone de recasement remonté contre certains juges

Le quartier de Sotuba en commune I du district de Bamako est devenu depuis quelques années la cible des spéculateurs fonciers qui, avec l’aval de « certains juges corrompus » et sur la base des faux documents, sont en train de semer la terreur au sein de ce quartier jadis paisible. Le collectif des habitants de la zone de recasement a organisé un point de presse le vendredi 13 Septembre 2019 à Sotuba. Ils ont montré leur désarroi et disent être remontés contre certains juges du tribunal de la commune I dont ils soupçonnent d’être de mèche avec les spéculateurs fonciers.

Le litige foncier est devenu une maladie contagieuse dans notre pays, une maladie qui fait des ravages sur son passage avec son lot de conséquences incalculables et des foyers de tensions qu’il ravive. A Sotuba, un litige foncier divise Niamankolo Coulibaly et la mairie de la commune I du district de Bamako. C’est le 2 avril 2004 que le ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières de l’époque Boubacar Sidiki Touré a donné son autorisation au président de la délégation spéciale de la mairie de la commune I du district de Bamako de recaser les 300 familles sur une superficie de 16 hectares à prélever du titre foncier 187 à Sotuba. La décision gouvernementale a permis aux 200 bénéficiaires d’habiter les lieux en construisant des maisons, des écoles et un centre de santé communautaire. Des années après, la quiétude des familles recasées est troublée par une dame nommée Niamakolo Coulibaly qui réclame un droit coutumier sur la zone qui d’après elle jadis était le champ de son père. Selon les membres du collectif occupants des lieux, à tous les niveaux judiciaires, la dame a été déboutée.  Par contre, expliquent-ils, c’est seulement au niveau de la Cour suprême qu’elle a eu gain de cause grâce à certains magistrats qui seraient de mèche avec la dame et les spéculateurs fonciers de la commune I. Après l’échec des descentes musclées des 6 et 16 avril 2019, où tôt le matin, la dame Niamankolo Coulibaly, avec l’aide des forces de l’ordre et d’un huissier a voulu faire déguerpir les occupants des lieux. Une descente qui s’est soldée  par des dégâts matériels et financiers pour les 200 familles qui ont décidé de ne pas bouger d’un iota. Les membres du collectif sont remontés contre le retour du premier substitut du procureur de la commune I qui selon eux travail avec les spéculateurs fonciers qui sont en train de se réjouir du retour de ce dernier arguant qu’ils vont raviver la flamme qui couve tentant de faire déguerpir les occupants des lieux au profit de Niamankolo Coulibaly. Le collectif a adressé des correspondances au premier ministre, au ministre de la justice ainsi qu’au nouveau président du tribunal de la commune I pour les informer. Les membres du collectif sont sur le pied de guerre et une nouvelle descente risquera de virer à la rixe. Les 200 familles exigent, aujourd’hui, une intervention rapide des autorités maliennes, surtout du  président de la République Ibrahim Boubacar Kéita dans le dossier afin d’éviter un probable affrontement. Ce litige foncier a donc atteint son paroxysme et une implication des autorités compétentes est nécessaire pour désamorcer cette bombe qui risque d’exploser.

Moussa Samba Diallo

SourceLerepublicainmali

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