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Sommet sur la Grande muraille verte : UN PARTENARIAT POUR PASSER DU PROJET AU REMPART VERT

A Nouakchott, 11 pays réaffirment leur détermination à faire avancer l’ambition d’ériger un mur d’arbres à travers le Sahara, de Dakar à Djibouti

Ibrahim Boubacar Keïta ibk sommet conference reunion Grande muraille verte

Le troisième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Initiative africaine de la Grande muraille verte, s’est tenu lundi au Palais des congrès de Nouakchott sous la présidence du chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdoul Aziz, président en exercice de la conférence des chefs d’Etat. C’était en présence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, et de ses homologues du Burkina Faso, du Sénégal, du Soudan, du Tchad, du Premier ministre du Niger, du ministre de l’Environnement et des forêts de l’Ethiopie et du représentant du ministre de l’Environnement du Nigéria.
Le secrétaire exécutif de l’Agence panafricaine de la grande muraille verte, Abdoulaye Dia, le représentant du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), celui de la Banque africaine de développement (BAD) et le ministre mauritanien de l’Environnement et du Développement durable ont également pris part aux travaux. L’objectif de cette rencontre de haut niveau était de faire un bilan financier et technique, d’examiner le rapport d’activités de l’année 2014, de définir et adopter une stratégie de mobilisation des ressources pour le financement d’un programme axé sur une série de projets.
Partie de l’idée initiale d’un mur d’arbres traversant le Sahara d’ouest en est pour stopper l’avancée du désert, la vision de la Grande muraille verte s’est peu à peu transformée en une mosaïque d’actions visant à relever les défis environnementaux auxquels les populations du Sahel et du Sahara sont confrontées depuis plusieurs décennies. Considéré comme un outil de programmation pour le développement rural, ce partenariat sous-régional qui regroupe 11 pays (Sénégal, Burkina Faso, Mauritanie, Mali, Niger, Nigéria, Tchad, Soudan, Ethiopie, Erythrée, Djibouti), a pour objectif de renforcer la résilience des populations et des écosystèmes de la région. Il se traduit par la mise en oeuvre d’une gestion rationnelle des ressources naturelles, la gestion durable des terres, la protection du patrimoine rural et l’amélioration des conditions de vie des communautés locales, a énuméré Abdoulaye Dia.
Les pays adhérant à l’initiative à travers l’Agence panafricaine de la grande muraille verte (APGMV) mettent en œuvre actuellement un programme axé sur 12 projets prioritaires, parties intégrantes d’un plan d’action quinquennal 2011/2015. Il s’agit de contenir la désertification, qui, selon de récentes études, serait à l’origine de la perte de 1,712 millions d’hectares de forêts en moyenne chaque année, dans les 11 pays membres.


15 MILLIONS D’HECTARES.
Ces projets ont pour cadre de réalisation une zone aride de plusieurs milliers de kilomètres. Leur réalisation doit se faire à travers une démarche inclusive qui associe les communautés locales, précise le patron de l’APGMV. Ils portent sur des activités de reboisement, d’agroforesterie, d’agriculture, de pastoralisme, le renforcement du taux d’accès aux services de base, la promotion d’activités génératrices de revenus, la gouvernance locale et le retour aux terroirs des populations en exode.
Le projet de la Grande muraille verte prévoit le reboisement de 15 millions d’hectares de terres arides sur une largeur de 15 kilomètres et une longueur de plus de 7000 kilomètres. Son coût est estimé à 1,5 milliard de dollars. Pour assurer la coordination et le suivi de cet ambitieux projet, une organisation interétatique, l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte a été créée sous l’égide de l’Union africaine et de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD).
Malgré cette volonté, l’Initiative de la Grande muraille verte a fait couler plus d’encre qu’elle n’a reverdi le Sahel. C’est pourquoi, le secrétaire général de l’Agence en a appelé à l’engagement des chefs d’Etats membres. Il a fustigé les afro-pessimistes qui, selon lui, qualifient ce projet d’éléphant blanc. « La Grande muraille verte est à la fois un défi, une chance et un espoir pour l’Afrique », a-t-il rectifié. Pour montrer que de petits gestes peuvent naître les grandes actions porteuses d’espoir, il fait la proposition à chaque Etat membre de promouvoir une idée originale chez lui. Il s’agit d’encourager chaque famille musulmane à planter un arbre fruitier dans sa cour et de faire, sous cet arbre, les ablutions dont l’eau servira à l’arroser. La deuxième proposition porte sur la création d’une caravane verte de jeunes de la Grande muraille verte dans chaque pays membre. Cette caravane sera composée de 10 jeunes qui se retrouveront chaque année dans un pays membre pour discuter de l’avenir du projet.
Dans le communiqué publié à l’issue des travaux, les chefs d’Etat ont approuvé le rapport du conseil des ministres et reconduit le président mauritanien pour un nouveau mandat, en reconnaissance de ses efforts pour la réussite de ce projet dont son pays abrite le siège. Ils ont recommandé le recrutement d’un secrétaire exécutif et le maintien des contributions des Etats membres à leur niveau. Ils ont invité les pays qui sont en retard dans la mise en place de leur structure nationale à le faire le plus vite possible.
Les chefs d’Etat et de gouvernement ont planté chacun un arbre dans le jardin du Palais des congrès de Nouakchott pour marquer leur engagement en faveur du reverdissement du Sahel. Cette activité a été suivie de la visite d’une exposition de produits issus de la transformation des ressources forestières et des technologies innovantes dans le domaine des énergies renouvelables. Notons que Djibouti et l’Erythrée ont brillé par leur absence à ce sommet.

C. A. DIA

source : L’ Essor

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