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Sommet de la CEDEAO à Accra sur le Mali

  • La charte de la transition des colonels enfouie dans la poubelle
  • Fin de rêve pour les opportunistes du MP4

Le mini-sommet de la CEDEAO tenu à Accra au Ghana a livré son verdict. Au total; neuf chefs (9) chefs d’État ont pris part à cette rencontre, dont deux anciens Présidents, le Nigérian Goodluck Jonathan, médiateur dans la crise malienne, l’ancien président burundais, et représentant de l’Union Africaine au Lali, Pierre Buyoya, mais aussi le président du CNSP, le Colonel Assimi Goïta.  En invitant le président du Comité national pour le salut du peuple à prendre part à la rencontre, le nouveau président en exercice de l’organisation ouest-africaine a voulu changer la stratégie pour une sortie de crise pour notre pays.

Hier, mardi 15 septembre 2020 s’est tenu un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) sur la situation au Mali. La délégation malienne, conduite par le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), colonel Assimi Goïta est arrivée lundi après-midi, dans la capitale ghanéenne.

Le colonel  Goïta a été aussitôt reçu en audience par le président ghanéen, Nana Akufo-Addo. Le président du CNSP a fait le point de la situation à son hôte qui assure la présidence en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO depuis le dernier sommet tenu à Niamey au Niger le 9 septembre dernier.

Échec des négociations à Accra.

À l’issue de l’audience, le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP a confié à la presse que la délégation malienne était venue au Ghana pour expliquer de vive voix, la volonté exprimée par le peuple malien à travers la concertation nationale. «Nous voulons que la CEDEAO accepte les conclusions de cette concertation et nous aide à construire le Mali», a-t-il ajouté.

À l’adresse des chefs d’État de la CEDEAO, le colonel-major Wagué a indiqué que le CNSP agit en «responsable» et qu’il a organisé des concertations inclusives dont les «conclusions » seront présentées aux Présidents.

À l’issu de la présentation de la charte de la transition issue des concertations nationales tenues à Bamako, les présidents ont rejeté  une grande partie de cette charte.

Les chefs d’État tiennent à revoir certaines dispositions à tout prix. D’abord, ils ont réitéré les positions sur la présidence civile, la libération sans condition des personnalités politiques détenues de manière extrajudiciaire, le retour à l’ordre constitutionnel en abrogeant l’acte fondamental et en s’inscrivant dans la ligne de l’article 122 de la constitution (dispositions transitoires) qui ne désigne que 2 organes de transition (le Comité de Transition et le gouvernement).

Par ailleurs, la CEDEAO a une fois encore exigé la nomination d’un président et d’un Premier ministre civils lors de ce mini-sommet extraordinaire. Les 9 chefs d’État présents ont exigé que la junte nomme un président et un Premier ministre civils avant la levée des sanctions. Et pour ce faire, le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, Goodluck Jonhatan se rendra à nouveau à Bamako la semaine prochaine. Une pilule amère pour les militaires et leurs experts qui ont beaucoup travaillé pour écarter le M5-RFP responsable du départ d’IBK.

La grosse bourde de la junte

Pour les avertis, il était inévitable de voir la CEDEAO accepter une charte de transition “taillée’’ comme celle des putschistes. Ils ont réussi le hold up lors des concertations nationales en imposant leurs positions et pas une stratégie peaufinée. Malheureusement, il n’y a pas eu de militaires pour muscler les chefs d’État de la CEDEAO. Et beaucoup d’observateurs savaient que la délégation du CNSP, telle  formée, était incapable de défendre une charte aussi problématique et contestée que celle-ci. Il ne fallait pas s’attendre mieux pour un document contesté par les tenants de la lutte comme le M5-RFP, bien connu par la CEDEAO et sa médiation. Valider un tel document serait simplement pour la CEDEAO une manière de confirmer la continuité de la crise au Mali.

Aujourd’hui, le CNSP est victime de sa volonté de faire sans les acteurs du premier plan qui ont demandé le départ d’IBK. Sinon, il est incompréhensible que les militaires qui n’ont jamais eu le projet de faire partir le président puissent subitement élaborer un plan de refondation du Mali. Seuls ceux qui ont diagnostiqué le mal disposent en réalité des moyens de thérapie. Et c’est le M5-RFP.

Imaginer  certains politiques de la trempe de Modibo Sidibé, Choguel Maïga ou encore, un Me Bathily dans cette délégation du CNSP, et même porte-parole de la délégation pour espérer un résultat potable.  Laisser ces personnalités de côté est une grosse bourde que seuls les myopes politiques peuvent commettre.

Après une telle position de la CEDEAO, tout semble à refaire. Les agendas cachés de la junte doivent subir des modifications forcées. Avec la visite du médiateur, le M5-RFP doit pouvoir reprendre le poil de la bête. En tout cas, c’est le moment à jamais.

Pendant que la charte qui devrait installer confortablement les militaires dans la transition est mise en poubelle par la CEDEAO, un rassemblement d’opportunistes et certains tenants de l’ancien régime étaient dans les rues à Bamako pour un prétendu soutien au CNSP.  Ce groupuscule à la recherche de repère ne sert ni aux militaires ni à la nation, mais mène tout simplement une politique de “la panse’’. De toute évidence, le communiqué final a été bien servi pour les rêveurs et les opportunistes de moindres efforts qui croient qu’il suffit de manipuler des ignorants pour se faire un nom. Ils auront le retour d’Accra à leurs dépens.

Bourama Kéïta

Le rêve avorté des opportunistes du MP4

LE COMBAT

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