Les services de renseignement somaliens ont dévoilé dimanche des images de surveillance montrant un individu soupçonné d’avoir placé la bombe qui a provoqué l’explosion à bord de l’avion de la compagnie Daallo Airlines, contraint mardi 2 février à un atterrissage d’urgence à Mogadiscio.
L’homme porte sur l’épaule un ordinateur portable, dans lequel aurait été placée la bombe, et qui lui aurait été remis juste avant par deux autres hommes – dont l’un est vêtu d’un gilet de sécurité – et qui apparaissent également sur la vidéo, selon l’Agence somalienne de renseignement et de sécurité (NISA).
« Environ 15 personnes ont été arrêtées jusqu’ici en connexion avec cet incident. L’enquête préliminaire indique que la bombe a été cachée dans un ordinateur portable porté par l’un des passagers », a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, un responsable somalien des services de sécurité. « Des images de surveillance ont enregistré certaines des activités et l’attaque aurait été coordonnée par un réseau d’individus, dont beaucoup ont été arrêtés ou font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Un trou d’un mètre dans le fuselage
Après avoir dans un premier temps attribué l’explosion – survenue environ quinze minutes après le décollage de l’avion de l’aéroport de Mogadiscio – à un problème de pression d’air, le gouvernement somalien avait reconnu samedi 6 février qu’elle avait été causée par une bombe.
La déflagration a provoqué un trou d’un mètre de diamètre environ dans le fuselage de l’A321 de la compagnie Daallo, qui opère depuis Djibouti essentiellement dans la Corne de l’Afrique et dans les pays du Golfe.
Un passager, Abdulahi Abdisalam, officiellement porté disparu jeudi, avait été identifié le lendemain par les autorités somaliennes qui ont précisé qu’il avait bien été tué dans l’explosion, probablement aspiré dans le vide. Deux autres passagers ont été légèrement blessés.
Le gouvernement somalien, sans attendre les résultats de l’enquête, avait évoqué un problème de pressurisation. Mais le pilote, Vladimir Vodopivec, un Serbe de 64 ans, avait estimé que le trou avait été causé par une « bombe », qui n’avait toutefois pas endommagé le système de navigation, lui permettant de ramener l’appareil à bon port.
L’aéroport de Mogadiscio est devenu une forteresse depuis que s’est installée juste à côté la principale base de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), forte de 22 000 hommes et qui aide le fragile gouvernement dans sa lutte contre les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaida.
Chassés depuis mi-2011 de Mogadiscio, puis de leurs principaux bastions, ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides contre des cibles gouvernementales ou l’Amisom. Ils n’ont jusqu’ici pas revendiqué de responsabilité dans l’attentat contre l’avion de la Daallo.
Source: lemonde.fr