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Soldats tués au Mali : « Les commandos au sol ont entendu deux explosions »

Florence Parly et le général Lecointre ont précisé les circonstances du crash des deux hélicoptères, qui a coûté la vie à 13 militaires.

Par Guerric Poncet

Après le décès lundi 25 novembre de 13 militaires français lors de la collision en vol de deux hélicoptères de la force Barkhane au Mali, la ministre des Armées Florence Parly et le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, ont tenu une conférence de presse mardi 26 novembre au ministère des Armées, à Paris. Ils ont donné quelques informations supplémentaires sur les circonstances de l’accident.

L’aviation appelée en renfort. « Hier soir, dans la région du Liptako malien, treize militaires de l’opération Barkhane ont trouvé la mort au cours d’une opération de combat contre les groupes armés djihadistes », a expliqué la ministre, avant de préciser les circonstances du drame : « Depuis plusieurs jours, des commandos parachutistes de la force Barkhane traquaient ces terroristes entre Gao et Ménaka. Hier, à 20 kilomètres au sud d’Indelimane, ils les repèrent et engagent le combat au sol. Il fait nuit noire. Les commandos au sol demandent alors un appui aérien. Des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000 viennent les renforcer dans cette nuit sans lune, où l’obscurité est totale, ce qui complexifie considérablement l’opération. Parmi eux, un hélicoptère Tigre et un hélicoptère Cougar, avec à leur bord des soldats d’élite de l’aviation légère de l’armée de terre du 5e régiment d’hélicoptères de combat, et des commandos de la 27e brigade d’infanterie de montagne. »

Des conditions de combat très difficiles

Visiblement très émue, la ministre a poursuivi : « Alors que le combat contre les djihadistes avait commencé, le Tigre et le Cougar sont entrés en collision. » Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l’accident : « Comme c’est la règle en cas d’accident aérien, le bureau enquête accident pour la sécurité de l’aéronautique de l’État s’est saisi », a encore précisé Florence Parly. La ministre des Armées se rendra prochainement à Gao avec le chef d’état-major des armées et le chef d’état-major de l’armée de terre pour rendre hommage aux soldats décédés. Une cérémonie aura lieu dans les prochains jours aux Invalides, à Paris.

Un groupe d’ennemis organisé. Le chef d’état-major des armées (CEMA), le général François Lecointre, a ensuite donné quelques précisions tactiques. « Une action avait été lancée par les groupements commando parachutistes depuis le 22 novembre, qui s’infiltraient au sud de la route nationale qui va de Gao à Ménaka », a-t-il expliqué. « Ce groupement de commando parachutiste est arrivé dans cette zone en fin d’après-midi hier (lundi 25 novembre, NDLR), et a observé vers 17 h 10-17 h 15 un groupe d’ennemis organisés et équipés d’un pick-up et de plusieurs motos. Très rapidement ils sont entrés en contact par le feu avec cet ennemi », a-t-il ajouté. « A été fait appel à des moyens aériens, avec l’arrivée à partir de 18 heures sur zone d’un hélicoptère Cougar qui emportait une équipe d’extraction immédiate, le commando du 4e régiment de chasseurs, et de 2 hélicoptères Tigre, sur zone moins d’une demi-heure après. Ces hélicoptères sont là en reconnaissance de nuit, dans des conditions de combat et des conditions opérationnelles très exigeantes, pour repérer un pick-up qui s’enfuit vers le nord », a encore ajouté le CEMA.

« Les commandos au sol entendent deux explosions »

« Au moment où cette opération de reconnaissance de nuit est en train de se faire, les commandos parachutistes qui sont au sol entendent deux explosions vers 18 h 38 et pensent qu’elles sont dues à une collision en vol entre deux appareils. Le Tigre qui reste en vol confirme rapidement qu’il y a eu collision entre le Cougar et l’un des deux Tigre », a-t-il précisé.

Pas de dispositif anticollision. Le chef d’état-major des armées a insisté sur le fait que, même s’il s’agit d’un accident, les militaires sont morts lors d’une opération de combat : « Il s’agit d’une opération difficile, par nuit noire, nuit de niveau 5 (le niveau le plus sombre, NDLR), dans des conditions de combat, et j’insiste sur le terme “combat”. Ce n’est pas simplement un accident ou une collision, c’est un accident qui se passe lors d’une opération de combat et de reconnaissance avec des hélicoptères qui manœuvrent en recherchant et en menant cette reconnaissance pour détecter l’ennemi au sol. Et sans dispositif anticollision : les hélicos de l’armée comme les avions, d’ailleurs, ne sont pas munis de dispositif anticollision parce qu’ils fonctionnent souvent en dispositif extrêmement serré. Ils sont évidemment engagés selon des normes qui ne sont pas les normes civiles », a-t-il expliqué.

Les dépouilles récupérées

« Le reste des opérations a consisté en une sécurisation de la zone : nous avons mis sur place des commandos parachutistes qui ont permis de sécuriser l’ensemble du secteur, d’effectuer des fouilles, de récupérer les dépouilles de nos frères d’armes et de récupérer également les boîtes noires », a-t-il poursuivi, visiblement ému lui aussi.

Interrogé sur l’expertise des pilotes décédés, le général Lecointre a précisé que « les pilotes qui sont envoyés en opération sont formés et expérimentés, ils ont le nombre d’heures d’entraînement qui garantit leur niveau d’expertise », et a précisé que « tous les pilotes qui étaient engagés sur cette opération avaient déjà été engagés sur ce théâtre [le Sahel, NDLR] ».

Le Point afrique

 

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