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Situation socioéconomique et sécuritaire : Le message des ressortissants de Tombouctou aux plus hautes autorités

La situation sécuritaire est toujours préoccupante dans la Cité des 333 saints à la loupe des ressortissants. C’est dans ce contexte qu’intervient la demande de la CART (Coordination des Associations des Ressortissants de la Région de Tombouctou). Par la faveur d’une Assemblée Générale le 11 juillet dernier au CICB, la Coordination a recommandé aux plus hautes autorités de prendre les taureaux par les cornes en assumant toutes leurs responsabilités.

Ladite Assemblée qui a enregistré la présence de plusieurs cadres et ressortissants de la région de Tombouctou, avait essentiellement pour but de faire succinctement l’état des lieux de la situation socio-économique et sécuritaire sur l’ensemble de la région de Tombouctou. Mais aussi, pour définir les modalités d’accompagnement de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.

Le ton de la cérémonie a été donné par la lecture de la  Fatiha par l’imam Moulaye Haidara en présence du président du Haut conseil Islamique du Mali(HCIM), l’iman Mahmoud Dicko.

S’agissant de la situation socio-économique et sécuritaire de leur région, le tableau très sombre et noir : braquages, vols de voitures, meurtres gratuits. Du fait de son étendue et de son ouverture sur le grand Sahara, la région de Tombouctou, vaste de plus de 497 000 km2 et partageant plus de 2000 kms de frontière avec la Mauritanie et l’Algérie, était devenue durant  2 ans le sanctuaire des terroristes et narcotrafiquants.  « La situation socio-économique et sécuritaire de la région s’est considérablement dégradée  à la suite des agissements des bandits armés qui ont occasionné encore récemment de massifs déplacements des populations », a déclaré d’entrée de jeu Mohamed Fall, président de l’association pour le développent du cercle de Goundan(ADCG) et membre de la CART.

A sa suite, c’est tour à tour que les présidents des différentes associations des cercles (Diré, Tombouctou, Niafounké, Gourma Rharous…) de Tombouctou sont passés au pupitre pour exposer largement la triste situation socio-économique et sécuritaire de leurs zones respectives. Et c’est à l’unisson, qu’ils ont fustigé l’inertie des autorités à réagir promptement aux agressions et aux attaques récurrentes que subissent les populations de ces localités.

Les populations laissées à la merci des bandits armés 

Les responsables de ces associations disent avoir fait le 30 avril dernier une déclaration dans laquelle ils ont demandé au gouvernement, à travers les forces de défense et de sécurité, de jouer son rôle  régalien pour assurer la sécurité des populations sur l’ensemble du territoire national. Malheureusement, à en croire les ressortissants de la région, les populations ont dû souffrir d’un épisode d’une extrême violence avec des assassinats souvent ciblés.

De l’exposé du président de l’association pour le développement du cercle de Goundam(ADCG), Mohamed Fall, on apprend que le cercle de Goundam a souffert le martyr dès l’annonce de la signature de l’accord de paix.

D’abord le 13 mars, 6 personnes ont été assassinées, puis le 24 avril il y a eu des enlèvements de véhicules. Le 30 avril, la localité de Bintangougou a essuyé des attaques violentes lors desquelles des commerces et des bâtiments publics ont été pillés.

Dans le même cercle de Goundam, un convoi de l’armée malienne a été attaqué le 11 juin. Au total, 30 véhicules ont été braqués ou enlevés sur l’axe Goundam-Tombouctou. Aujourd’hui, il y a un début de retour des déplacés dans quelques localités de la région, mais la situation reste critique dans des endroits comme le Gourma Rharous qui est tombé dans un certain oubli.

Selon le président de l’Association, des ressortissants de Gourma Rharous, Moussa Doudou Haïdara, dans cette localité les populations souffrent actuellement autant qu’en 2012. La faim s’est installée partout, surtout que les foires sont fermées et que les villages ne peuvent plus être ravitaillés par la route.

De chacune des différentes interventions des présidents des cercles de la Région de Tombouctou, il ressort qu’il existe une insécurité grandissante dans l’ensemble des différents cercles de Tombouctou. Le constat, selon les membres de la CART, est que les populations ont été laissées à leur triste sort par les autorités (censées les protéger) à la merci des bandits armés et des brigands.

« L’heure est grave. Et nous,  nous devons agir pour éviter à nos populations abandonnées de subir permanemment la violence de ces groupes armés et autres brigands. Nous sommes ici pour réfléchir sur les meilleures approches afin de trouver des solutions idoines pour éviter des souffrances aux populations», a fulminé Abdoulaye Albadia Dicko, président de la CART.

Avant de lancer : « ce qui se passe aujourd’hui dans les différents cercles de la région de Tombouctou et localités environnantes, nous interpelle tous. Et il est de notre devoir de chercher des alternatives à la violence des groupes armés ».

Les ressortissants des cercles de Tombouctou ont aussi défini les modalités pour accompagner la mise en œuvre de l’accord signé par le gouvernement malien, les groupes armés et la médiation internationale. Un accord dont les grandes lignes ont été expliquées largement par le président de l’Association des ressortissants du cercle de Gourma Rharous, Moussa Doudou Haïdara.

A la fin de la cérémonie les Associations ont formulé des propositions aux allures interpellatrices. Elles ont demandé au gouvernement de prendre ses responsabilités par rapport à la sécurité des populations du nord.

Le GRAND

 

Source: L’Agora

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