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Situation humanitaire au Mali: près de 200 000 personnes dans le besoin

Cette information a été donnée par Mme Mbaranga Gasarabwe, Coordonnatrice humanitaire des Nations unies au Mali, à la faveur d’une conférence de presse, hier mercredi, à l’hôtel Kempsky de Bamako, en prélude de la journée mondiale de l’aide humanitaire. Ladite conférence était organisée par OCHA, en collaboration avec le ministère de la Solidarité et de l’action humanitaire. Cette conférence marque le lancement des activités de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, qui a pour thème, cette année, « Les civils ne sont pas une cible ».

La rencontre était placée sous la présidence de M. Hamadoun KONATE, ministre de la Solidarité et de l’action humanitaire, en présence de Mme Ute KOLLIES, Cheffe du bureau OCHA au Mali.
En campant le décor, Mme MBaranga Gasarabwe, a rappelé que la journée mondiale de l’aide humanitaire a été décrétée, le 11 décembre 2008, par l’Assemblée générale des Nations Unies, à travers une résolution pour désigner le 19 août, Journée mondiale de l’aide humanitaire.
« Parce que c’est ce jour-là, en 2003, que 22 personnes ont perdu la vie dans l’attentat contre le Siège des Nations Unies à Bagdad, en Iraq. Ainsi, cette journée rend hommage aux travailleurs humanitaires, à travers le monde », a-t-elle rappelé. Selon elle, le thème de cette 15e journée vise à rappeler que dans les situations de conflits, les civils y compris les humanitaires, ne doivent pas être une cible.
« Dans les pays en conflit, il est constaté que les civils sont les premières victimes de violences et les personnels humanitaires et médicaux qui les assistent sont de plus en plus pris pour cible sur le terrain des opérations. Et pourtant, le droit international humanitaire protège les civils dans les situations de conflit », a-t-elle déploré. Cette conférence de presse a été l’occasion pour la Coordinatrice humanitaire au Mali de lancer un appel fort pour que les civils soient épargnés de ces souffrances que rien ne saurait justifier, selon elle.
« Ces violences, en plus d’affecter la quiétude des populations, détruisent tout ce qu’elles ont construit des années durant et les rendent très vulnérables. Aujourd’hui, nous avons une pensée envers ces personnes dont la vie et la dignité doivent être protégées par les parties impliquées dans les conflits », a-t-elle martelé. Elle a ainsi déploré qu’au Mali, des civils sont tués, blessés, enlevés ou contraints au déplacement dans les zones touchées par les conflits.
« À cause de l’insécurité dans le nord et le centre du pays, plus de 4 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire en vivres, soins de santé, eau potable, éducation. Près de 200 000 personnes ont été obligées de ses déplacer à l’intérieur du pays et dans les pays voisins pour assurer leur protection », a-t-elle déploré.
À ce tableau sombre, s’ajoute une liste d’humanitaires tués, kidnappés et des pertes en matériels dans les rangs des humanitaires dans le Nord et centre du Mali. « Les organisations humanitaires, qui interviennent dans le nord et le centre du Mali, sont aussi affectées par ce climat d’insécurité et sont parfois victimes de vols, braquages de véhicules et d’autres types de violences. Au total, 9 humanitaires ont été tués, 33 blessés et 7 autres kidnappés puis relâchés depuis octobre 2013. En plus, 133 véhicules (44 en 2017 et 23 du 1er janvier au 2 juillet 2018) d’acteurs humanitaires ont été volés, depuis cette même date. En fin juin, une centaine d’incidents sécuritaires affectant les humanitaires ont été enregistrés dans le pays contre une soixantaine en 2017 à la même période », a dénoncé la conférencière. Elle a toutefois souligné que la majeure partie des violences enregistrées contre les travailleurs et les installations humanitaires au Mali relèvent de la criminalité et ne constituent pas des attaques ciblées contre le mandat humanitaire des organisations.
Quant au ministre KONATE, il a rappelé que le Mali, à l’instar des autres pays du monde, affecté par des conflits, est confronté à défis humanitaires similaires. « À la date du 31 juillet 2018, environ 200 000 Maliens étaient déplacés, dans les pays voisins, à cause de l’insécurité. Cependant, plus de 500 000 personnes déplacées internes sont retournées. Par ailleurs, notre pays accueille aussi quelque 2 000 personnes venues y chercher refuge. Dans le nord et le centre du pays, l’insécurité limite l’accès aux services sociaux de base tels que la santé et l’éducation », a-t-il souligné, à travers un tableau de la situation humanitaire au Mali. De plus, les travailleurs humanitaires, regrette M. le ministre, sont souvent la cible d’attaques perpétrées par des hommes armés les amenant dans certains cas à suspendre leurs activités, comme ce fut le cas en juin dernier à Ménaka. Il a ainsi rassuré que malgré le contexte sécuritaire difficile, le gouvernement du Mali appuyé par ses partenaires, poursuit ses efforts pour améliorer la protection des civils dans le pays et invite toutes parties prenantes au respect des principes qui protègent les civils dans les situations de conflits. « Notre Gouvernement continuera de réserver une place importante à la réponse humanitaire tout en renforçant les initiatives pour la résilience des communautés vulnérables. D’autres défis tels que l’insécurité alimentaire et la malnutrition figurent parmi les problématiques auxquelles nous nous efforçons de trouver des solutions durables aux côtés des partenaires », a-t-il donné l’assurance.
Pour finir, M. KONATE a salué les efforts de tous les partenaires et amis du Mali pour toute l’assistance apportée aux communautés sur toute l’étendue du territoire de la République du Mali.

PAR CHRISTELLE KONE

Info-Matin

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