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Sikasso: le film du procès

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À l’antipode de ce 1er mai qui vu le brave souverain Tiéba TRAORE ensemencer la geste de l’honneur, de la fierté, le 30 novembre 2016, une autre page de l’histoire de ce pays s’est ouverte ici, à Sikasso, capitale du Kenédougou.
Par vagues successives, ils sont venus de partout au Mali pour être témoins de cette histoire. Maliens et hôtes du Mali, partisans et adversaires du Capitaine SANOGO, victimes et défenseurs des droits de l’homme, mais aussi beaucoup de curieux, au nombre desquels une forte légion de confrères.
Dans cette capitale régionale fortement quadrillée, qui a accueilli pour la circonstance de ce procès près d’un millier de visiteurs, ce mercredi est presque jour ordinaire. Du haut de sa fierté légendaire, la population sikassoise vaque tranquillement à ses occupations comme si de rien n’était. Ni son patronyme SANOGO, ni sa qualité (contestée) d’ancien chef d’État ne semblent susciter l’engouement dans une ville calme et hospitalière où la veille déjà le comité de soutien du Capitaine Amadou Haya SANOGO avait pris ses quartiers.

Sikasso, il est 6h30mn du matin. Les amateurs des Cours et Tribunaux arrivent déjà par petits groupes pour s’aligner dans la file d’attente déjà longue devant la salle Lamissa BENGALY pour l’identification et la délivrance des badges. Une Salle Lamissa BENGALY de Sikasso qui avait été relookée pour accueillir le procès du Capitaine SANOGO et de ses 17 co-accusés et à l’entrée de laquelle avaient été érigés deux stands par les organisateurs du procès pour la délivrance des badges aux journalistes et autres personnes accréditées pour suivre l’événement.
Parmi l’assistance du jour des personnalités publiques comme l’honorable Abdrahamane NIANG, Président de la Haute Cour de Justice, invité pour la cérémonie d’ouverture de la session.

7h00. Ce sont déjà des centaines de personnes qui se mobilisent autour du procès de SANOGO et de ses compagnons d’armes accusés de complicité d’enlèvement et d’assassinat.

7h30. La masse des demandeurs grossie. C’est un véritable cafouillage pour avoir accès à la salle d’audience. Le public s’impatiente, il y a chahuts et bousculades. Par exemple les membres du Collectif des victimes ont fait plus d’une demi-heure à la porte avant de pouvoir rentrer. Mais l’organisation réussit à maintenir la situation sous contrôle. Quand bien même, les partisans et les adversaires du Capitaine SANOGO ne se font aucun cadeau à l’entrée de la salle Lamissa BENGALY.

Pour les journalistes que nous sommes, ce n’est pas de la tarte. À circonstance exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Puisqu’il s’agit d’un procès d’Assises particulier, tous autant que nous sommes, sommes priés de laisser nos appareils électroniques dehors : appareils photo, dictaphones, smartphones, tablettes, et autres gadgets électroniques sont interdits dans la salle d’audience. Pour y accéder, la fouille corporelle est de rigueur.
Exception à la règle de cette mise entre parenthèses de la liberté, seule notre très courtisée consœur de Bozola s’est vu octroyer le droit de filmer. Les services de communication de la Chancellerie se réservant bien sûr, seuls, le droit régalien de commenter le procès en direct sur ses réseaux sociaux.

09h12. C’est un Capitaine Amadou Haya SANOGO, très décontracté à la limite du triomphalisme et ses 17 co-accusés qui font leur entrée dans la salle Lamissa BENGALY de Sikasso qui reçoit l’audience.
Ils sont tous là, les anciens ténors de la junte militaire qui a renversé le Général Amadou Toumani TOURE : Amadou KONARE, porte-parole du CNRDRE, Amadou Haya SANOGO, Dahirou DEMBELEé, Yamoussa CAMARA.
Le principal accusé, le Capitaine Amadou Haya SANOGO prend place à la 2e rangée avec les généraux Yamoussa CAMARA et Dahirou DEMBELE.

Il est 09h20 dans la Salle Lamissa BENGALY, lorsque le Président de la Cour d’Appel, Mahamadou BERTHE, qui préside l’audience ouvre solennellement cette session d’Assises dans une salle à moitié vide. Raison : le public fait toujours la queue dehors.
9h22 : démarrage effectif de la cérémonie d’ouverture.
Le Président de la Cour campe le décor : le capitaine Amadou Haya SANOGO et ses co-accusés sont poursuivis pour enlèvement et complicité d’enlèvement, assassinat et complicité d’assassinat. Autrement dit, ils comparaissent uniquement pour l’affaire des bérets rouges. Une affaire pour laquelle, les victimes demandent que justice soit faite et que leurs droits soient respectés.

09h45 : le Président de la Cour, Mahamadou BERTHE tire au sort les 4 assesseurs et appelle les 3 juges à prendre place pour le procès.

10h00 : les avocats de la défense prennent la parole et plaident non-coupable.

10h15 : suspension de l’audience et retrait des officiels.
10H15 : le Président de la Cour d’Assises suspend l’audience pour 30 minutes afin de permettre aux officiels de se retirer. Pendant ce temps les accusés restent dans la salle.

11h11: reprise de l’audience dans la salle Lamissa BENGALY de Sikasso.
Une quinzaine d’avocats se constituent pour défendre le Général SANOGO et les 17 autres co-accusés dans l’affaire dans la disparition des bérets rouges.

11H59 : le Président Mahamadou BERTHE appelle le Général Amadou Haya SANOGO, ex-chef du CNRDRE à la barre pour vérification d’identité : Monsieur SANOGO Amadou Haya à la barre.
L’homme fort de Kati et du Mali vient à la barre et se présente : « Je suis le General de corps d’armée Amadou Haya SANOGO, originaire de Ségou et ancien Chef d’État ».
Comme dans une partition rondement convenue, ses nombreux partisans dans la salle l’acclament et l’ovationnent.
Après que le président ait appelé l’assistance au calme et à la sérénité, le Procureur général prend la parole pour faire remarquer : « Monsieur SANOGO n’est pas un Général, ni un ancien Chef d’État. Il n’est ni plus ni moins qu’un simple citoyen dans cette salle d’audience ».
La réplique de la défense ne se fait pas attendre : « Monsieur SANOGO jusqu’à ce qu’il soit condamné, est et demeure un Général de corps d’armée et un ancien Chef d’État ».

Après ce premier incident majeur de ce procès tant attendu, l’accusation revient sur le déroulement des faits. Elle fait l’arborescence de la situation depuis Mars 2012 et le coup d’État qui a précipité la chute du régime des généraux jusqu’aux violents affrontements entre bérets rouges et bérets verts dans la nuit du 1er mai 2012.

13H29min: après le rappel des faits motivant la mise accusation des principaux auteurs du coup d’État par le Ministère public, la défense prend la parole. De manière concertée, le pool d’avocats constitué pour la défense demande le report du procès pour 48 heures.
Raison invoquée : la défense veut avoir plus de temps pour échanger avec leurs clients avant toute poursuite du procès.

Pour le Parquet et la partie civile, notamment Me Dioma NDIAYE, avocat des victimes, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dilatoire de la part de la défense.
Pour Me TRAORE : «nous avons bien souhaité ce jugement, car il permettra de lever la voile sur cette crise. Si le procès est reporté, nous souhaitons à ce qu’il soit dans des délais très brefs ».

13H45mn : la Cour réfléchit à la proposition de la défense qui demande un report pour 48 heures ou pour le reste de cette journée de mercredi.

13H47: après 5 minutes de concertation, sur la proposition de la défense qui demande un report pour 48 heures ou pour le reste de cette journée de mercredi, la Cour décide du report du procès pour 24heures.
Reprise de l’audience : demain vendredi 02 décembre 2016, dans la salle Lamissa BENGALY de Sikasso.
À noter que Me Harouna TOUREH est l’avocat principal du Général SANOGO et parmi les noms des témoins à décharge ici à Sikasso on cite le nom du célèbre prêcheur Cherif Madani HAIDARA.

La RÉDACTION

 

Source: info-matin

 

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