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Service de l’eau : Un rapport accablant de WaterAid

L’ONG WaterAid, vient de publier un nouvel rapport dans lequel elle met en lumière l’enveloppe allouée aux projets d’adaptation aux effets du changement climatique sur le secteur de l’eau et les services d’eau potable, assainissement et hygiène (EAH). Elle trouve la situation « injuste ».

 

 L’analyse, élaborée par l’Overseas development institute (ODI) à la demande de l’ONG, a été publiée en amont de la première édition du sommet Finance en commun, ouvert le 12 novembre 2020. Une initiative qui réunit pour la première fois les banques de développement du monde entier.

10 %, soit 0,99 %, c’est la part consacrée aux services essentiels d’eau potable, assainissement et hygiène (EAH) dans le financement de l’action climatique mis à la disposition par les donateurs internationaux en 2018.

Selon Jonathan Farr, analyste politique principal de WaterAid en matière de changement climatique, « dans certains pays où l’accès à l’eau est déjà rare, cela correspond à environ 1 dollar US par personne et par an, pour des populations qui font déjà face aux sécheresses, inondations et maladies découlant directement du changement climatique ».

Dans son rapport, WaterAid qualifie de « très peu » ces fonds du financement de l’action climatique destinés aux programmes visant à fournir de l’eau, des toilettes décentes et de bonnes conditions d’hygiène (EAH) dans les zones rurales et à l’échelle des communautés.

Ces chiffres prouvent à suffisance, ajoute l’analyste politique principal de WaterAid, qu’il faut prendre des mesures urgentes et concrètes à l’échelle mondiale pour mettre fin, dit-il, à cette « injustice » et fournir à chacun, partout dans le monde, les outils nécessaires pour combattre la menace grandissante du changement climatique.

Le deuxième point ressorti par WaterAid dans son rapport concerne la provenance et les destinataires des fonds attribués au secteur de l’eau.

L’analyse affirme que sur les 73 milliards de dollars US que des donateurs du monde entier se sont engagés à verser pour lutter contre le changement climatique en 2018, environ 8,7 % ont été alloués à des projets d’adaptation aux effets du changement climatique sur le secteur de l’eau pour mieux y résister.

« Ces fonds n’ont pas été alloués à ceux qui en ont le plus besoin », dénonce l’ONG. Elle souligne que parmi les 20 pays recevant le plus de fonds de développement climatique pour l’eau, presque tous sont des pays à revenu intermédiaire.

Le document relève aussi que la grande majorité (soit 86 %) des fonds publics internationaux alloués à la lutte contre le changement climatique dans le secteur de l’eau ont été octroyée sous la forme de prêts remboursables plutôt que de subventions, dont environ selon le document la moitié avec des taux d’intérêt non libéraux et non conformes au prix du marché.

Face à une crise sanitaire encore non maitrisée, cette étude devrait « nous alarmer et nous convaincre d’aider les personnes et les pays les plus touchés par le changement climatique… », a déclaré l’attaché de recherche spécialisé dans l’eau, l’assainissement et le changement climatique au sein de l’ODI Nathaniel Mason. Pour elle, l’accès fiable à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène est essentiel pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique de la même manière que ce fut vital pour faire face à la crise de Covid-19.

Accorder plus de priorité aux personnes les plus vulnérables en matière de soutien financier international et également les flux de financement axés sur l’eau afin de soutenir la transition vers des sociétés émettant peu de carbone et résilientes face au changement climatique, sont parmi les recommandations formulées par WaterAid dans ce nouveau rapport.

 

Kadiatou Mouyi Doumbia

Source : Mali Tribune

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