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Semaine sanglante au Mali: les armes crépitent depuis l’attaque de Mondoro

Les terroristes semblent s’évertuer à maintenir la pression en portant des coups meurtriers aux FAMa et aux groupes armés signataire de l’Accord pour la paix. Après quelque moment d’accalmie, en une semaine, les attaques s’enchaînèrent et sont de plus en plus violentes. Depuis l’attaque de Mondoro à nos jours, une dizaine d’attaques s’est déroulée sur le territoire national avec un bilan humain macabre. Outre les combattants, l’on apprend des sources locales, la mort des dizaines de civils. Quelles peuvent être les conséquences sur le processus de paix ?

 

Alors que des observateurs les plus avisés étaient presque unanimes sur un affaiblissement considérable de l’ennemi, après plusieurs coups durs sur ses positions, les terroristes depuis quelques jours, s’attaquent aux positions des soldats maliens et des groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

L’incident le plus récent est survenu ce jeudi 10 mars 2022, où l’on apprend qu’un véhicule des FAMa a heurté un EEI, suivi de tirs sur le convoi non loin d’Acharane, sur l’axe Tombouctou-Goundam vers 10 h30.

Le mercredi 9 mars, 3 accrochages ont été signalés entre Gatia et l’État islamique, d’une part, et d’autre part, entre et État islamique et MSA, dans la région de Ménaka.

Selon plusieurs sources, ces faits montrent ô combien la situation est critique dans la région de Ménaka, depuis quelques jours où l’EI est à l’offensive avec des attaques répétées contre les positions du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) dans la zone des 3 frontières.

Conséquences : de nombreuses familles fuyant les conflits sont en train de quitter leur localité pour se réfugier à Gao, affirment des sources locales.

Les mêmes sources indiquent que plus d’une centaine de civils ont été massacrés en trois jours de combat dans cette région.

Ce regain de violence, dans ces trois jours dans cette zone, est justifié par le combat de leadership et d’influence dans certaines localités de Ménaka contrôlées par le Mouvement pour le Salut de l’Azawad MSA que l’État islamique veut déloger à tout prix.  En somme, c’est un conflit d’influence entre MSA et EI qui se joue dans cette zone.

Auparavant, la journée de ce lundi 7 mars 2022 a été aussi sanglante pour les soldats maliens et les Casques bleus qui ont perdu des éléments dans des attaques terroristes. Pour l’instant, aucune revendication.

Dans ces deux attaques, il y a moins 4 morts pour les FAMa et la MINUSMA. Après ces forfaits des terroristes, les forces armées maliennes et la MINUSMA ont, chacune, partagé un communiqué pour faire l’état de la situation. Ainsi, l’État-major général des Armées informe l’opinion nationale que les Forces armées maliennes (FAMa) ont très tôt ce matin (NDRL le lundi 7 mars),  repoussé une attaque des Groupes armés terroristes (GAT) sur les troupes basées à N’Tahaka dans la région de Gao.

Le même jour, c’est un convoi logistique de la MINUSMA se rendant à Tombouctou, qui a heurté un engin explosif improvisé au nord de Mopti.

La nouvelle est confirmée par la MINUSMA dans un communiqué rendu public après le drame. Selon un premier bilan, l’explosion a causé la mort de deux Casques bleus, et blessé quatre autres, a indiqué la Mission onusienne.

A N’Tahaka, dans la région de Gao, les forces armées maliennes ont vigoureusement répliqué à une attaque terroriste ce lundi. Même si l’armée malienne a déploré la mort de 2 de ses éléments et 2 blessés légers, elle a infligé de lourdes pertes aux assaillants : 7 terroristes neutralisés.

« L’État-major général des Armées porte à la connaissance de l’opinion que les forces armées maliennes ont très tôt ce matin repoussé une attaque des Groupes armés terroristes sur les troupes basées à N’Tahaka dans la région de Gao », indique le communiqué du chef d’État-major général des Armées. Le bilan est lourd du côté des forces du mal. « La riposte antiterroriste a fait un bilan provisoire de 7 morts côté assaillants », précise le communiqué. Ce bilan a évolué quelques heures après l’attaque. « La riposte aéroterrestre des FAMa continue dans le secteur de N’Tahaka (Gao), côtés assaillants, le bilan évolue, 9 morts enregistrées à l’instant. Le ratissage continue… », a-t-on écrit sur la page Facebook des forces armées maliennes.

Par ailleurs, l’on apprend d’autres sources qu’une autre attaque a visé un autre camp de l’armée malienne à l’aube de ce lundi 7 mars 2022, à environ 55 km de Gaoua, sur la route de Gossi.

Ces sources n’avancent pas de bilan à cause, certainement, du problème de réseau de communication coupé dans la zone.

Mais, l’attaque la plus meurtrière contre la position des FAMa aura été sans nul doute celle de Mondoro dans la nuit vendredi 4 au samedi 5 mars 2022.

Son bilan fait état de 27soldats maliens tués et plus de 70 terroristes neutralisés, selon le gouvernement.

Conséquence, les Forces armées maliennes depuis des jours, qui ont moins de répit, sont les cibles de nombreuses attaques complexes sur leur position menée par les terroristes.

En effet, ces dernières attaques multiples et complexes contre les FAMa remontent à plusieurs mois.

Elles interviennent dans un contexte d’offensive menée par les forces armées maliennes contre les groupes terroristes dans certaines localités du pays, comme affirmé par le directeur général de la direction de l’information et des relations publiques des armées DIRPA, le colonel Souleymane DEMBELE.

Depuis l’attaque de Mondoro qui a coûté la vie à sept (7) militaires maliens, les FAMa mènent une opération d’envergure contre les forces du mal.

Même si elle s’est intensifiée ces dernières semaines, force est de constater que cette violence meurtrière n’est pas nouvelle.

Par exemple, au mois de février dernier, des affrontements entre le JNIM et l’EI avaient engendré la mort de plus de 40 civils et des centaines de déplacés à Tadjalalt 15 km de Tessit Gao. Ces civils ont été chassés par le JNIM, accusés d’aider l’EI, puis massacrés par l’EI dans les secteurs de Bakkal, Kaygouroutane.

Après Tessit des sources concordantes avaient indiqué la mort de plus 100 visiblement exécutés par l’État islamique au nord du Mali à Tamalat.

Selon les observateurs, cette généralisation de la violence impliquant les acteurs du processus de paix met à jour les débats sur la nécessité du DDR.

«Allons rapidement vers le DDR. Cela permettra d’identifier les terroristes infiltrés et les neutraliser. En conservant leurs armes les groupes signataires contribuent à perpétuer une situation qui profite surtout aux groupes terroristes. Et les populations en payent le prix fort », a exigé un observateur.

PAR ABDOULAYE OUATTARA

Source : Info-Matin

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