C’est du moins ce qui ressort de la 8è édition de Mali-mètre ( enquête d’opinion) réalisé par la fondation Friedrich Ebert Stiftung. Les résultats de cette enquête ont été présentés aux autorités maliennes ce mardi 21 mars 2017 à l’hôtel Salam. C’était en présence de la représentante résidente de la fondation Friedrich Ebert au Mali, Annette Lohmann, des représentants de la présidence de la République, de l’Assemblée nationale et de la société civile.
L’enquête s’est déroulée du 25 novembre au 6 décembre 2016 sur un échantillon global de 2142 personnes. Les personnes enquêtées sont âgées de 18 ans ou plus et réparti dans l’ensemble des capitales régionales, y compris Kidal, Ménaka et Taoudénit.
La 8e édition de Mali-mètre porte sur des thèmes qui sont considérés comme étant les défis majeurs des Maliens. Il s’agit de la lutte contre la pauvreté, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, le chômage, la sécurisation (appréciation des actions de la Minusma et de Barkhane par les Maliens), les actions des institutions de la République, le processus électoral, justice et bonne gouvernance (la fréquence de l’impunité et de la corruption).
Mali-mètre s’est intéressé à l’opinion des Maliens sur la situation générale du Mali. Il ressort de l’enquête que 32% de la population pensent que la situation générale du pays s’est améliorée, 26% pensent qu’elle est restée inchangée alors 41% pensent qu’elle s’est détériorée.
Au Mali, la lutte contre la pauvreté constitue le principal défi pour 56% des citoyens. Elle est suivie de la gestion du problème du Nord et la lutte contre le chômage citée respectivement par 50% et 45% des citoyens.
Au chapitre de la confiance aux actions des institutions, 42% des personnes enquêtées se disent satisfaites des actions du président de la République et 52% ne sont pas satisfaites avec 24% de très insatisfait.
Au niveau des régions, Ménaka (73%), Ségou (60%) et Sikasso ( 49%) présentent la proportion la plus élevée de personnes satisfaites. Par contre, à Bamako (67%) et à Kidal (73%) des personnes enquêtées ne sont pas satisfaites des actions du président de la République.
Plus de la moitié de la population (52,4) sont insatisfaits des actions des députés dans la gestion du pays.
La fondation Friedrich Ebert a fait, cette année, un clin d’œil à l’opposition et il ressort que 29% des citoyens sont satisfaits contre 48% d’insatisfaits des actions de l’opposition politique.
Le sondage révèle que 43% des citoyens déclarent avoir confiance en la justice malienne. Par contre, 47% affirment ne pas avoir confiance en la justice. Plus de la moitié 51,4% de citoyens estiment ignorer le fonctionnement de la justice malienne. La majorité des citoyens 75,5% déplorent que l’impunité est très fréquente au Mali.
Le sondage Mali-mètre a également porté sur le niveau de corruption au Mali. Près de deux tiers des personnes enquêtées (63,2%) pensent que la corruption est très élevée au Mali et seulement 2% estiment le contraire ; 14% soutiennent qu’elle est peu élevée. Les personnes enquêtées attribuent les causes de la corruption à la pauvreté des populations, au bas niveau des salaires et des revenus, aux mauvais exemples des dirigeants, à l’avidité et à l’impunité.
S’agissant de la sécurisation du pays, 31% de la population pensent que l’insécurité a diminué et 24% estiment qu’elle est restée au même niveau. Plus de la majorité des Maliens ont confiance aux FAMa pour assurer la sécurisation du pays.
Notons que 39% des citoyens se disent satisfaits de la Minusma contre 42% qui ne le sont pas. L’analyse par région montre que dans les villes de Gao et Ménaka, 4 sur 5, soit respectivement 81% et 79%, estiment être satisfaits du travail de la Minusma. 35% des personnes enquêtées pensent que la Minusma devrait rester moins d’un an au Mali; pour 17%, elle devrait rester en 1 à 3 ans. Cependant 25% sont sans opinion.
La rédaction
