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Ségou / Nécrologie : Bamadou SIMAGA n’est plus !

REQUIEM POUR BAMADOU SIMAGA : à 84 ans, l’icône de l’entrepreneuriat au Mali s’est éteint ce 1er Mai, journée mondiale du travail (tout un symbole). Je rends hommage à un homme qui m’a adopté comme son fils depuis que je l’ai accompagné dans la promotion de sa société Balanzan Transport différente de la SOMATRA (il m’a dit un jour que je suis l’un des rares qu’il reçoit un vendredi avant d’aller à la prière). Il a tenu que je lui écrive ses mémoires avant de les céder au doyen Hamidou Magassa.
Un pan ici d’un entretien que j’ai eu avec lui en 2007, très enrichissant

Bamadou Simaga à cœur ouvert : « J’ai vomi du sang pour que mes entreprises soient à ce niveau… »

Le Ségovien 15 Oct 2007

Agé de 72 ans, le PDG du Groupe SIMAGA est un homme qui s’est fait tout seul. Même si tout au long de notre entretien, il n’a cessé de remercier ses parents. Qui l’ont obligé à mettre un frein à ses études malgré son examen réussi du CEPE. Etudes par correspondance bien après, le Simaga dont la gestion des entreprises a été toujours égale à elle même s’est fait valoir des références académiques et managériales dans le monde des affaires au Mali et hors de nos frontières. Peu ou même disons, pas bavard, Bamadou, comme l’appellent familièrement tous les segoviens nous ouvrent une partie de ses mémoires derrière lesquelles courent beaucoup d’hommes de lettres

Le Ségovien : Vous arrive-t-il d’entendre des commérages autour de votre personne ? Que vous êtes cloué dans un hôpital parisien, paralysé totalement, ou que vous avez passé l’arme à gauche ?

B. Simaga : (Rires) Oh ! Vous voulez parler de ces dit-on ? Ils ont raconté bien de sornettes sur moi. Je n’en fais pas rigueur. Le chien aboie, la caravane passe. J’ai entendu qu’on m’a amputé des deux jambes. Que je suis dans un fauteuil roulant ! D’autres disent que je suis mort. Et tenez vous bien ! Ils ont même annoncé le jour de l’arrivée de l’avion qui devait apporter mon corps !

Le Ségovien : Que vous inspirent donc ces racontars ?

B. Simaga : Pour moi, tout cela est du folklore. Le chien aboie encore et la caravane passe. Mr Maiga, s’il plait à Dieu nous allons fêter chacun notre centenaire ! Vous savez, nous sommes dans un monde aujourd’hui égoïste. Les gens sont devenus méchants, égoïstes, jaloux. Ils ne souhaitent que le malheur pour leur prochain. Or, à ce que je sache, ma survie doit faire le bonheur de toute une population. Le Groupe Simaga est composé de 5 Sociétés (NDLR : Somatra, Balanzan Transport, Ségou Lait, Betram et les Etablissements Simaga), une œuvre familiale où les actionnaires ne viennent de nulle part ailleurs qu’ici dans ma famille et qui profite pourtant à des milliers de personnes. Quand ils racontaient tous ces mensonges sur moi, ils ont pu voir à mon arrivée de l’Europe toutes les réalisations qu’on a pu faire. Le Groupe Simaga a fait un bond de géant de nouveau.

Le Ségovien : Vous ne trouvez pas que c’est parce qu’on vous accuse de ne pas savoir partager…..

B. Simaga : Mais on ne peut rien contre ça ! Contre de telles accusations. Le capital de la société appartient, c’est vrai, à m famille mais calculez le nombre de pères de famille qui travaillent et qui gagnent leur pain dans les 5 sociétés. Ils nourrissent des centaines et des centaines de tête, voire des milliers de personnes. Ceux ci sont impliqués dedans et je me demande s’ils ne gagnent même pas plus que nous. Nous avons le sens du partage.

Le Ségovien : A votre décharge, est ce que cette rigueur dans la gestion de vos entreprises, vite assimilée à un manque de partage de votre part, n’est pas due à votre parcours forgé au forceps ?

B. Simaga : Mon parcours, vraiment, je ne le regrette pas. Le résultat est là. C’est vrai, j’ai vomi du sang au volant des gros porteurs que je conduisais pour mettre en place ce patrimoine ; des témoins vivent aujourd’hui pour attester de la véracité de mes propos et du lieu où cela s’est passé, à côté du Stade Municipal. Donc, il n’est pas séant, vu tous ces efforts entrepris, que nos entreprises soient confiées à n’importe qui. C’est cette rigueur que j’ai enseignée à mes enfants. C’est pourquoi, ils m’ont dit que chaque fois qu’ils vont dans un service public et qu’on apprenne qu’ils sont des enfants de Simaga, on ne tarit pas d’éloges sur moi.

Le Ségovien : Revenez un peu plus sur votre parcours…

B. Simaga : Bon, c’est un parcours très simple. Mes études avaient été interrompues par la volonté de mes parents au niveau du second cycle. Apres ma sortie de l’école, j’ai fais de la cordonnerie auprès de mon père. C’était à l’époque de l’administrateur des colonies Hubert Léon qui occupait l’actuel logement du gouverneur de Ségou et mon père avait son atelier du côté Sud du bâtiment. J’assistais mon père. Il y eut après la Loi Cadre (NDLR : 1946). Ce qui a permis à mon père d’acheter une Citroën décapotable. La rivalité PSP RDA battait son plein et chacun des partis politiques venait louer la voiture pour des besoins de campagne. Mon père étant un futuriste et ayant le sens des affaires s’en est tiré avec des sommes inimaginables avec la voiture. Ensuite, il était le cordonnier de tous les colons, des cadres européens de l’Office du Niger et de toute l’administration. Ainsi Mr Medas de l’Office du Niger qui était un bon copain de mon papa, lui a dit, un jour : « Ousmane, pourquoi, avec ces sollicitations tu ne te cherches pas une voiture de plus grande capacité ? ». Entre autre, il lui a cité un exemple, celui de Dramane Coulibaly et de Aljouma Maiga un infirmier. Ils ont acheté une camionnette sur laquelle on peut lire Ségou Bamako, Ségou Banlieue. Mr Medas venait d’orienter mon père dans le transport et notre papa nous a fait part de sa décision. Malgré mon jeune âge, j’ai accepté la proposition aussi bien que mon grand frère. Medas a fait confiance à mon père en lui disant qu’il sera garant auprès de la Manutention Africaine, l’essentiel étant de donner une avance. Je venais donc de me séparer des bancs de l’école. Je ne regrette pas le choix de mon père qui était un visionnaire, malgré les réticences de mon Directeur d’école, André Bretelet qui trouvait que j’étais très intelligent et que je devais continuer les études. Mon père lui a dit que cette intelligence, je la mettrai au service d’autres entreprises. (NDLR : son père est décédé en 1961). Notre départ dans le transport va commencer avec cette camionnette de 22 places. Pour la petite histoire, en 1949, quand on commençait, mon frère qui était convoyeur et moi, nous avons vu ce camion rapide, louer par Tahirou Ndiaye, gérant de la Maison Peyrissac, jusqu’à Niamey pour le pèlerinage à la Mecque. J’avais 14 ans, mais je me souviens que dans la délégation, se trouvait la mère de l’actuel Imam du 1er Quartier. Quelques années après l’exploitation de cette camionnette, nous avons eu la chance d’acheter un camion 2 Tonnes 5. Automatiquement, j’ai abandonné l’atelier de cordonnerie pour gérer le deuxième véhicule.

Le Ségovien : Aujourd’hui que vous n’êtes pas au devant de vos entreprises, est ce que ceux qui les dirigent vous donnent satisfaction, comme vous qui avez donné à votre père des raisons de quitter l’école très tôt ?

B. Simaga : Autant j’ai investi dans les affaires, autant j’ai investi dans l’avenir des enfants. C’est ainsi que j’ai envoyé mes 4 garçons et 3 filles sur fonds propre pour étudier le management et la gestion en France afin de prendre la relève. Satisfait de leur gestion ? Je remercie le Bon Dieu. Bon, l’homme n’est jamais satisfait. Ma vision, c’est vraiment l’orientation que j’ai donnée à mes enfants. S’il plait à Dieu, ils feront un bon chemin.

Le Ségovien : Avec votre retraite, vous n’avez pas l’impression qu’on vous cache beaucoup de ratés dans la gestion de vos entreprises ? Est ce qu’on vous dit tout ? Ce qui va, ce qui ne va pas…

B. Simaga : Je suis aujourd’hui à la retraite. Mon rôle, aujourd’hui, est de servir de conseiller technique. Mon souhait est donc qu’ils me mettent au courant des contraintes que vivent les entreprises et, à mon tour, de les aider. Ils ont intérêt à me dévoiler toutes les difficultés qu’ils rencontrent et que je puisse y trouver des solutions afférentes.

Le Ségovien : A propos de retraite quel est véritablement maintenant votre état de santé ?

B. Simaga : Dieu Merci. C’est une retraite obligatoire. Je vis aujourd’hui les séquelles de ma très grande activité sur les routes. J’étais un grand routier. A l’époque il n’ y avait pas un seul kilomètre de goudron au Mali ; pas de direction assistée dans les véhicules et nous étions sans amortisseurs. Moi-même je ne savais pas ce qu’était vraiment la fatigue. Ce patrimoine, je l’ai forgé avec la sueur de mon front. Dieu Merci, je ne me porte pas très mal. J’ai de la visite et vous le voyez vous-même !

Le Ségovien : Justement, on voudrait bien savoir l’état de vos relations avec vos camarades d’enfance. Vous les fréquentez ?

B. Simaga : Vous savez, j’ai beaucoup d’amis. Et ce sont des amis avec qui nous nous sommes retrouvés depuis lorsque nous jouons des parties de football dans la rue. Jusqu’à l’heure actuelle, nous sommes ensemble. C’est le cas à Ségou de Mamou Traoré, celui que j’appelle le dernier des fédérés. A Bamako, vous avez Boubacar Bass dont le nom est porté sur mon benjamin. Plusieurs ne sont plus de ce monde.

Le Ségovien : Vous vous seriez fait des amitiés aussi sous le régime de Moussa Traoré…

B. Simaga : Au temps de Moussa, nous avions plutôt eu des inquiétudes. Je n’ai pas intérêt à le cacher. Ces inquiétudes se sont révélées justes lors des événements du 28 février 1978 (NDLR : Arrestation de la bande des trois, Kissima, Tiecoro et Karim). On nous a incarcéré au Camp de gendarmerie de Bamako. Selon leurs termes, nous étions mis à disposition de la gendarmerie, pour raisons d’enquêtes. En plus de moi, il y avait Amary Daou, Diané de la COMATEX, Amadou Diatigui Diarra de la SOMIEX, Diaby de l’Intendance Militaire. Ce fut une rafle puisqu’il y avait beaucoup de personnes. On n’était pas maltraité. Je me souviens, c’était juste après les événements du 28 Février 1978 jusqu’ au 5 Mars 1979, soit 10 mois et 5 jours dans les mains des gendarmes. Ce Vendredi 5 Mars, quand on nous libérait, il y avait toute la commission d’enquête avec en tête le Contrôleur Général de l’Etat Feu Samballa Sissoko. Il a dit je le cite : « Mr Simaga, vous étiez mis à disposition pour besoin d’enquête. Ce fut long, on s’en excuse. Mais, c’est parce que vous avez fourni des équipements à l’armée, entre autres des groupes électrogènes, des camions bennes, des portes-chars….Il fallait vérifier la matérialisation de la fourniture de tous ces équipements. Ça pris un temps puisqu’il fallait voir tout cela, de Kayes à Tessalit. Nous avons trouvé que les bordereaux de livraison de votre société et ceux de la SOCOPAO, en plus des bordereaux de réception de l’intendance militaire sont tous conformes. Je vous en félicite car si l’Etat malien avait votre méthode de gestion, on n’en sera pas là aujourd’hui. Donc, après toute enquête, c’est l’Etat malien qui vous est redevable de 430 millions de Francs Maliens. Je donnerai des instructions pour qu’on vous paye ». Apres Samballa Sissoko je fus de nouveau rassuré par le Commandant Hamadoun Maiga de la gendarmerie qui m’a dit que j’étais libre et que nos fonds auprès de l’Etat seront débloqués….

A SUIVRE…

Le car fétiche porte le N°11
« En 1977, j’ai eu la chance et l’opportunité d’acquérir la SOMATRA. On a donc commencé par des camions porteurs, des semi remorques. Et petit à petit, on s’est lancé dans le transport par autocar, face aux nombreux dégâts des taxis-brousse, avec une seule unité. Notre premier autocar est de marque Mercedes Type 302, c’est le car N°11, c’est le fétiche chez nous, on le garde soigneusement. Il marche encore et on le garde comme une pièce de musée ».

LA JSS, ŒUVRE DE SIMAGA
« La rivalité Bamako Ségou passait aussi par le football. On était les ramasseurs de ballon (…). Ayant pratiqué du sport sur le terrain, de part ma constitution physique trapue, j’étais une barrière infranchissable. Autant à l’avant centre pour faire du forcing, autant à l’arrière centrale. Apres nos aînés, il y a eu la période de fusion des deux clubs, la Jeanne d’Arc et l’Association Sportive de Ségou et on m’a nommé comme Président. Apres mûre réflexion sur la dénomination du nouveau club, ce fut la Jeunesse Sportive Ségovienne (JSS). C’est moi qui ai donné le nom JSS et c’est moi qui fus le premier président »

FIERS DE NOTRE CASTE
« La caste Simaga, au Diafounou, veut dire « le propriétaire de cheval » et quand on nous fait des éloges, on nous dit Simaga Gori. Parce qu’il y a deux Simaga, les Simaga Dougoutake, c’est les Simaga forgerons dans le cercle de Banamba. Nous sommes les Simaga Gori du Diafounou. On s’en glorifie. Et on a eu tous les avantages dans la cordonnerie. C’est un métier. Nous les Simaga, en tant que cordonniers, on est fiers de notre caste »

LES SIMAGA ET L’OPERATION TAXI
« En 1960 déjà, on avait une douzaine de camions T 46. Il y a eu après la Milice Populaire qui dirigeait « l’Opération Taxi » pour contrôler les fonctionnaires véreux qui faisaient du commerce. Un samedi matin, ils ont débarqué à la Mairie de Ségou. Tous les véhicules de Ségou étaient parqués là pour le contrôle des cartes grises. Ce jour-là, on avait un convoi de Bamako à Mopti, soit une demi-douzaine de Citroën flambant neuf. Arrivé à la Mairie, les miliciens ont sifflé et garé notre convoi. Prévenu, je me suis rendu sur les lieux et le patron des miliciens, un certain Mamadou Camara, un vieux maintenant, qui a travaillé à la SOPROMA leur a ordonné de laisser passer les camions Simaga. Ce fut une fierté pour nous, dans notre ville natale »

QUAND SIMAGA FAIT QUITTER SEGOU DANS LE NOIR
« En 1976, Ségou et Markala étaient dans le noir. Le DG d’EDM, un ami, Batié Sow et son entreprise avaient besoin de deux groupes de 600 KWA couplables et tropicalisés. Les deux groupes qui restaient à la SDMO (Société de Diffusion des Moteurs de l’Ouest) avaient malheureusement déjà connu une avance de payement par EDF (Energie de France). Quand je suis arrivé à Brest, en compagnie du chef service commercial, Mr Couanon, nous avons rétorqué que dans notre position de pays en développement francophone, de pauvre type, la priorité nous revenait, surtout qu’EDF n’était pas en panne sèche. Nous avons écrit à EDF pour nous céder ses groupes et j’ai communiqué mes coordonnées bancaires à l’agence bancaire de Brest à travers le Crédit Lyonnais de Paris. Ils ont affrété un DC 8 Cargo pour les groupes et j’ai payé cash le fret avion au départ et à 22 heures les groupes ont atterri à Bamako. Le même jour, j’ai mobilisé mes semi remorques en plateau pour accueillir mes groupes et le dimanche matin à 8 heures, les groupes étaient à la Centrale Electrique de Markala. Apres 8 mois d’obscurité, les gens n’en revenaient pas. Kouyaté le chef de la centrale m’a dit : « Simaga, tu es devenu un Saint, ce n’est pas l’argent mais le Bon Dieu qui va te payer ». C’était la fête au village. Comment EDM m’a payé ? Ils n’avaient pas d’argent. Ils m’ont dit qu’ils allaient me rembourser en 36 mois. Le délai de payement n’a pu être respecté. Je suis entré comme ça dans le monde des groupes électrogènes avec la SDMO où on me considère comme le 2eme patron de l’Afrique »

L’HONORABLE MOUSSA BALLA DIARRA EST MON PRODUIT
« Je fus son 1er employeur quand il a quitté l’ENI. Sans emploi, il voulait aller dans l’armée et je l’ai recruté quand il faisait des retouches de peinture d’un panneau devant ma boutique à la Place du Souvenir. Quand il m’a pris par mon nom « Bamadou », je lui ai demandé s’il me connaissait. Il me répondit qu’il est de Ségou, de la famille Diarra, le fils de Samba Diarra qui fait du jardinage. Arrivés à Ségou, on a fait un contrat. Il a fait plus de 10 ans chez moi en tant qu’ingénieur électromécanicien. C’est moi qui l’ai formé en l’envoyant 4 fois suivre des stages »

LE PLACEMENT IMMOBILIER DE DIBIDA
« En 1975, Lescut, promoteur de la Société Soudanaise de Transport a décidé de rentrer définitivement en France pour des raisons de santé et de problèmes avec les autorités, il a eu peur de Tiecoro Bakayoko. En partant, il a proposé de tout me vendre quand je lui ai demandé d’acheter une partie de son patrimoine immobilier pour parquer mes véhicules (…) On a négocié, on a vu le notaire et il m’a vendu tout ce patrimoine immobilier. Tout l’ensemble. Soit un hectare au marché de Dibida Une chance inouïe. Même le chien, je l’ai acheté. Il s’appelait Zorbaï »

GOUVERNANCE MILITAIRE
« En matière de gestion, j’ai toujours dit que chez moi, dans ma gestion, il n’y a pas d’amis, pas de parents, pas d’amis, pas de parents. C’est pourquoi, on m’a traité d’un peu de tout à Ségou. Je dis d’accord, mais je suis net avec ma conscience, je ne cherche pas à faire du mal à quelqu’un. Mais je ne vais pas me laisser dilapider par des gens. J’ai toujours dit « nabaraya, fiyentoya, wulunin ye do kè a bèe la » (paralytique, aveugle, le chiot est passé par toutes ces étapes). Je vis avec les chauffeurs, les mécaniciens, j’ai fait tout ce parcours, j’ai fait le convoyeur et je connais leurs combines, j’ai fait le coxeur, je connais. Je peux fermer l’œil mais je sais comment les coincer. Des gens mal intentionnés disent que je suis méchant. Non, je ne suis pas méchant mais je suis intègre, ce qui fait deux»

MA PLUS MAUVAISE AFFAIRE : LA BETRAM
« Quand l’Etat malien a crée la BETRAM (Base pour l’Equipement du Transport Routier au Mali) c’était pour faire face à la maintenance du parc administratif. Apres le désengagement de l’Etat recommandé par les institutions financières internationales, nous avons acquis la BETRAM pour assurer la maintenance de notre propre parc de transport et pour d’autres utilisateurs. On pensait faire une bonne affaire. Il y avait les sections mécanique générale, usinage, froid, électricité, rectification etc.…On a fini par comprendre que l’Etat s’en est débarrassé à juste raison. Parce que tous ces mécaniciens salariés de la BETRAM avaient leur propre garage en ville. Ils convoitaient et détournaient notre clientèle en leur disant qu’ils en ont pour une semaine chez nous, facturés à 100 000 F contre deux jours chez eux à 20 000 F (….). C’est pour vous dire que l’acquisition de la BETRAM a été une mauvaise affaire, désastreuse à cause de la moralité du personnel ».

MES CONCURRENTS : BEIDI, TIPODIA, AMARY ET BITTAR
« J’ai toujours cherché à œuvrer avec une méthode plutôt scientifique que traditionnelle. Ce qui a fait la différence de mon exploitation avec la « Bonne Etoile » de Beidi Traoré, avec Tipodia de Basalif Koné et également d’Amary Daou qui n’a pas pu tenir le coup (….). Je n’ai jamais eu peur de la concurrence (….) Les Bittar dont vous faites allusion ne sont pas des professionnels, des amateurs qui se lancent dans l’opération parce qu’on gagne-gagne mais pour moi, ce sont des choses qui ne font pas long feu »

QUID DES ŒUVRES SOCIALES DE SIMAGA ?
« 75 à 80 % de mon effectif provient de Ségou. A certaines périodes, j’étais le plus grand employeur de Ségou, plus que l’effectif de l’Office du Niger, avec plus de 400 emplois directs. Les œuvres sociales, je n’en fais pas de tintamarre. Distribuer mon argent aux griots, ça je ne le ferais jamais parce que je n’ai pas eu l’argent comme ça. Je l’ai eu à la sueur de mon front. Si tu mènes une enquête au niveau de tous les imams des quartiers, si ce n’est pas une mosquée finie, c’en est une que nous avons construite ou que nous payons les frais d’électricité. Nous avons fait sortir Ségou du noir, du manque d’électricité…. »

 

Djô fin bè ye da fin yé !

Il a été le premier transporteur du Mali PDG de la SOMATRA. 
Son enterrement est prévu pour le vendredi 3 Mai 2019 à Ségou.
Dors en paix fils de Ségou et du Mali.

Source: Maliactu.info

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