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Sécurité dans la région de Mopti: Accalmie ou latence ?

De Byblos à Sévaré au Radisson Blu à Bamako, le peuple malien ne peut-il pas mieux faire pour sécuriser le pays ? La sécurité, dit-on, est l’affaire de tous. Alors!

Hamadoun Koufa djihadiste terroriste chef front liberation macina FLM

Face à la dégradation de la sécurité dans la région de Mopti par des attaques de tout genre, les populations de Mopti avaient commencé à s’organiser dans les villes et villages en vue de mettre en place des brigades de surveillance et d’autodéfense. Cette situation peut déboucher sur des conflits civils et les relais de Babylone ont cette fois-ci répondu présent en mettant Mopti au même niveau de surveillance que les autres régions du Nord du Mali.

Mais patatras ! Revoilà, un certain Amadou Kouffa revendiquer l’attaque de l’hôtel Radisson à Bamako, à 700 Km de Mopti, mais à zéro kilomètre de Washington car, c’est du « Radisson Blu ». Oui le bleu de mer des océans qui ont engloutis nos grands-parents il y a si peu. Ils se sont tous mis ensemble pour dire que « nulle part, on n’est épargné » et sera épargné de ce feu de Satan celui qui ne peut jamais prendre le dessus sur la lumière ?

A Mopti, les populations et les ressortissants de la région, un peu partout dans le monde, se calment et s’apaisent. Mais il s’agit d’un calme ou d’une latence qui comme? L’hydre d’eau douce peut passer d’un lieu à un autre pour faire du mal ? Il ne s’agit pas de se focaliser sur Amadou Kouffa, mais sur les causes et le système. Ils sont si nombreux à Mopti, à côté des places religieuses, ces rejetons qui n’ont pu terminer correctement l’école coranique, pas de boulots, pas de femmes, pas de revenus dans leur production agricole… qu’ils choisissent alors l’une des  deux voies : la première  les amenant vers les villes pour vendre des cartes téléphoniques au bord des routes et l’autre vers l’illumination. La religion désormais mal maîtrisée les conduisant encore vers la religion des armes. Mopti est donc dans une latence qui peut faire peur car partout, les vraies causes ne sont mêmes pas discutées à plus forte raison, trouver des solutions durables par les peuples et pour les peuples.

Est-ce que la confiance a-t-elle été bien établie avec les populations de Mopti pour qu’elles abandonnent leur voie d’organisation d’autodéfense ? Les résultats sont superficiels pour savoir la réponse à cette ultime question car la grande muette ne parle pas beaucoup, mais agit. Elle agit un peu partout même dans la ville cruelle de Bamako, où leur courage reste à saluer sans occulter les vraies difficultés de notre grande armée malienne. Si tu n’as pas quelqu’un pour te dire la vérité, achètes ton ennemie pour qu’il te la dise.

Pour le moment, nous pouvons dire bravo aux forces ‘’Barkhane’’ et surtout à l’armée malienne et à la MINUSMA pour avoir prêté attention à cette zone en voie d’abandon à elles-mêmes. Dans cette stratégie de veille, les populations doivent être formées et informées et elles doivent s’impliquer davantage dans la construction de cette paix qui dépasse les moyens actuels de notre vaillante armée nationale.

Dans cette latence, les populations ne doivent pas baisser les bras et chercher à utiliser  leurs stratégies traditionnelles de veille et d’organisation à la base pour soutenir les présences actuelles, car celles-ci coûtent chères, plus chères que leur besoin en eau potable pour l’éternité, plus chères que leur nourriture d’un siècle de vie, Et puis encore, ils mangent et boivent la production extérieure. Mais c’est le résultat qui compte, car la paix n’a pas de prix, mais a un coût acceptable par tout le monde.

On me dira que la région de Mopti n’est pas la seule région à risquer au Mali, car même à paris et à Bamako, les armes ont failli avoir raison sur la raison des humains. Mais ce qu’il faut peut-être noter, c’est le fait que Mopti soit une zone de repli des conflits du grand Nord, Mopti offre un relief plus propice au développement de la nouvelle façon de faire la guerre par des vrais « petits messieurs » à moto ou à pieds parmi nous. Mopti est la région où on pense trop investir dans le développement sans penser que ces investissements se sont transformés en villas à Bamako et dans les autres villes du Mali parce que les gestionnaires de ces projets de développement étaient des prédateurs, relais de la classe moyenne citadine qui venaient puiser dans le milieu rural.

Alors nous proposons :

– Les populations de Mopti doivent veiller et aider les forces en présence pour leur propre sécurité ;

– Un plan ‘’B’’ est toujours bon dans les villes et villages en créant des brigades de veille ;

– Au Mali : la réhabilitation du génie militaire pour la construction des ponts et barrages, routes, etc. pour le développement local réel et non un développement local prédateur (non prévu dans la nouvelle loi de programmation militaire du Mali) ;

– La MINUSMA : aller davantage vers la valorisation des projets sociaux durables et l’emploi des jeunes ;

– Les hommes politiques au vrai sens du mot : faire la politique pour réhabiliter les populations à la base (plus de 80% de la population malienne) qui se révolteront un jour plus qu’aujourd’hui pour inverser la tendance actuelle de la division internationale du travail : le travail rural doit prévaloir sur le travail des villes, c’est la seule voie de construction d’une paix durable.

Arrêtons de philosopher même si le monde sans philosophie n’existe pas et allons dire à nos dirigeants que nous voulons jouer notre partition dans la construction de la paix dans la région de Mopti, au Mali, en Afrique et dans le monde.

 

SDF

Source: Le Canard de la Venise

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