Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Scrutin du 29 juillet : Une élection particulière

La dernière élection présidentielle remonte à 2013. 5 ans après, le contexte a changé et des nouvelles réalités sont apparues sur la scène nationale. Le scrutin tant attendu renferme des grands enjeux tant le chantier devient chaque jour plus laborieux. Petite rétrospective d’un mandat.

5 années se sont écoulées entre 2013 et 2018. Alors que le pays sortait d’une transition, les élections ont été organisées dans un contexte d’urgence. A l’issue du second tour du scrutin, IBK a été élu sur le score écrasant de  77,62% des voix. Galvanisé par cette estime des Maliens, il promettait de mettre le Mali au dessus de tout et de travailler pour « le bonheur des Maliens ». Mais c’était sans mesurer combien le chemin était caillouteux. Dès le début, il écarte la junte, qui lui faisait obstruction, de son chemin et se lance après une courte période dans des négociations avec les groupes armés qui contrôlaient le Nord du pays.  Paradoxalement, l’élection de cette année 2018 se tient dans un contexte « pire que celui de 2013.  En 2013, des candidats ont été au Nord pour battre campagne, alors qu’aujourd’hui il y a des endroits dans les régions du centre où on ne peut pas se rendre, même en plein jour », dit Baba Alfa Umar, chercheur sur les questions de sécurité et de paix dans le Sahel. Selon lui, au lieu que la situation, surtout sécuritaire, ne s’améliore, elle empire. « Il y a des choses qui sont pire qu’avant, d’autres qui n’ont pas évolué, ou pas de manière significative, comme les réfugiés », affirme-t-il. « Dans la région des Tombouctou, en 2013, il y a des endroits où des milices ont pris les urnes et sont parties avec. Il n’y a aucune raison de penser que cette année la situation pourrait être meilleure»,  se souvient Baba Alfa Umar.

Cycle de violences Si la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali en 2015 a marqué une étape solennelle, elle n’a pas eu pour effet de stopper les pertes en vies humaines. La Conférence d’entente nationale, qui s’est tenue fin mars début avril  2016 à Bamako a formulé des recommandations pour la paix et formulé le document de base de la Charte pour la paix, mais des groupes terroristes se dressent toujours contre l’État et ses symboles jusqu’à dans le centre du pays. Mines, embuscades, assassinats, intimidations, le centre est devenu une zone interdite. De présumé terrorisme, la situation dégénère en présumés conflits intercommunautaires. Personne n’aurait pensé que le cycle des violences allait  se propager dans de telles proportions. Des milliers de déplacés internes ont fui les représailles dans leur localités respectives. « Quand vous prenez la zone du Gourma, plusieurs communautés ont fui à cause des règlements de comptes. Les populations d’Oudalan sont aussi parties à cause des opérations de l’armée burkinabé », témoigne le chercheur. Entre le marteau et l’enclume, les civils sont le plus souvent les premières victimes. « Même pour aller à Mopti ou à Sévaré, les agents de l’État sont ciblés. Ce qui se passe aujourd’hui était inimaginable il y a 5 ans », précise un journaliste de la région.

Pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélienne, une organisation dénommée G5 Sahel a été mise sur pied. Mais les résultats de ces actions sont toujours attendus. Dans la région de Ménaka, la dégradation de la situation est inédite. Le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) et le groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) mènent des opérations antiterroristes à la frontière entre le Mali et le Niger depuis des mois. Une situation qui a provoqué des exactions sur les civils dans la zone.

De nouvelles lois Les nouvelles lois adoptées renforcent les dispositions existantes, notamment la loi électorale de 2016, modifiée en 2018. De nouvelles dispositions ont été prises. Selon Amary Traoré de la CENI, en 2013, la loi électorale actuelle n’était pas encore en vigueur. Votée en 2016, elle stipule que : « dès la convocation du collège électoral, les dons en nature et les libéralités sont interdits. Aussi bien les t-shirt que les ustensiles de cuisine. Tout cela est interdit pendant les campagnes », souligne-t-il. « Il est  interdit de procéder, lors des campagnes, à des déclarations injurieuses ou diffamatoires, par quelque voie que ce soit, à l’endroit d’un ou de plusieurs candidats ou listes de candidats», stipule cette nouvelle loi électorale.

Elle a encore été modifiée en 2018,  avec des changements comme la suppression du vote par anticipation des membres des forces armées et de sécurité, le remplacement de la carte Nina, qui a servi pour voter en 2013, par la carte d’électeur biométrique, et l’octroi de deux assesseurs à la majorité et à l’opposition, entre autres.

Avec l’élection du 29 juillet, c’est une nouvelle ère qui s’annonce pour le Mali. Calme ou mouvementée? Seul l’avenir le dira.

Journal du mali

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance