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Satané projet de révision constitutionnelle

Le pouvoir élu du Président IBK a montré ses limites, même si certains de la de la mouvance présidentielle lui accordent encore le bénéfice de circonstances atténuantes, en raison de l’héritage d’un Etat failli avec l’occupation des 2/3 de son territoire en 2012. Quatre années après l’intervention Serval et la signature de l’accord de Ouagadougou, le constat d’un échec cuisant accable le Président IBK, élu à la faveur d’un climat apaisé, ayant d’ailleurs vu le candidat venir à Kidal pour y battre campagne en 2013.

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La reconquête de l’intégrité territoriale du Mali, la restauration de l’unité et la cohésion nationales, et le rétablissement de la sécurité, restent encore des projets en chantiers, alors que le président de la République nouvellement élu avait toutes les cartes en main, pour mettre en œuvre « l’accord préliminaire de Ouagadougou à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de Paix au Mali ». Mais l’option du président de la République à ne pas négocier avec des rebelles en armes ; puis obligé de négocier en position de faiblesse, après les évènements de mai 2014 et la signature d’un cessé-le- feu, ont conduit à l’accord d’Alger, ce mal nécessaire intervenu dans le contexte d’un rapport de force défavorable.

Malgré les grands marchés des équipements et des matériels, la réalité de tous les jours montre que les Famas ne sont pas suffisamment dotés face à l’ennemi. Des militaires maliens, les casques bleus et des civils tombent au nord et au centre où l’Etat est quasi absent. Plus de 600 personnes tuées par les forces du mal de janvier 2017 à ce jour. Ce moment où l’Etat malien n’a aucun contrôle sur des régions entières de son territoire, est très mal choisi pour engager un processus de révision constitutionnelle.

Les Maliens sont suffisamment et inutilement divisés sur la question de l’opportunité de cette révision, au point de frôler la catastrophe, alors qu’une seule décision du Président IBK suffirait pour faire baisser la tension, par le retrait pur et simple de ce projet de la discorde et qui empêche de faire face aux vrais défis existentiels de l’Etat malien. Si la révision constitutionnelle vise à créer les conditions de la mise en œuvre de l’accord de paix, il serait plus responsable de la négocier de sorte qu’elle ne soit pas la source de nouvelles tensions aussi grave.

Les pouvoirs publics doivent-ils se dire que la renonciation à ce projet de révision constitutionnelle créerait un précédent qui pourrait servir de prétexte à la CMA pour, elle aussi, faire de revendications, comme le laissent-ils entendre ? De quelle rigueur parle-t-on ? Et de quel principe quand on doit comprendre qu’on n’est pas dans un Etat normal ? De quelle rigueur quand on a consenti à libérer des présumés terroristes qui ont cruellement assassiné des soldats maliens ?

De quel principe parle-t-on après avoir libéré des auteurs de viols et d’amputations ? Et après avoir libéré les bourreaux des soldats maliens de la trame de Wadossen, pour obtenir la libération des otages, élargir les ravisseurs des otages, pour obtenir la libération des mêmes otages, de quel Etat veut on se servir pour assouvir ses revanches macabres sur des citoyens maliens, qui n’ont demandé qu’à exprimer, manifester pacifiquement et démocratiquement leurs mécontentements face à une mal gouvernance générale ?

De ce même Etat, les hautes autorités doivent-il menacer de réprimer une marche pacifique des Maliens ? Quiconque utiliserait la violence contre des marcheurs serait-il digne de la patrie? Qui ferait obstruction à la manifestation des Maliens, serait-il digne de nous gouverner ? Ce projet de révision constitutionnelle prend l’allure d’une satanée de projet. Une quelconque violence contre les marcheurs de ce samedi 19 aout équivaudrait à renonciation à nous gouverner. A bon entendeur !

Daou

Source: Le Républicain

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