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Sans Tabou: Ras Bath, une nécessaire remise en cause

Réclamé à cor et à cri par ses partisans, le chroniqueur Ras Bath et ses coaccusés dans ‘’l’affaire de déstabilisation et de complot contre l’État’’ sont libres depuis lundi dernier. Cette libération était attendue quand on sait que depuis le 2 mars 2021, la Chambre d’accusation avait demandé l’annulation de la procédure contre les sept accusés dans ladite affaire. Par contre, force est de constater les premières réactions du désormais célèbre ex-prisonnier étaient très attendues.

 

Face à une foule de fans et de journalistes rassemblés devant de la Maison centrale d’arrêt de Bamako, Ras Bath a fait sa première déclaration. Il a remercié ses nombreux soutiens et promis de reprendre dès ce mercredi son émission « Grands dossiers ». Et cela, dit-il, afin de continuer à œuvrer pour «la réussite de la Transition en luttant contre l’injustice et mauvaise gouvernance».
Porté en triomphe par ses fans, il accuse certaines personnalités de la République d’être derrière son arrestation. A ce propos, il s’en est pris ouvertement au colonel Alpha Yaya SANGARE ; au Colonel DIAW et à l’Imam DICKO. «Ils ont pris physiquement le Rasta, mais personne ne peut emprisonner le Rasta. Il faut leur dire que je suis libre», a-t-il ironisé.
Des propos qui, de notre avis, ne sont pas de nature à calmer les esprits surtout après la montée du mercure entre ses partisans et le régime.
Pourtant, l’icône Nelson MANDELA à laquelle il se réfère aurait certainement agit autrement. D’ailleurs, disait-il : «être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres».
Or en accusant ouvertement des gens, il prend le risque de mettre leur liberté, voire leur vie en danger.
Mandela ajoute quelque part : «pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé».
Sans avoir la prétention de lui donner des leçons de morale, nous estimons de notre part que si Ras Bath veut suivre les pas des illustres personnalités dont il se réclame, il devrait jouer la carte du rassemblement, du pardon.
Sinon, les accusations qu’il vient de porter contre ces personnalités de la République laissent apparaître qu’il est animé d’un esprit de vengeance.
Pour nous, agissant ainsi, il prend le risque de se faire avoir une nouvelle foi.
Or, il est évident que pour bien mener le combat pour le respect des principes de la République, et continuer à œuvrer pour «la réussite de la Transition en luttant contre l’injustice et mauvaise gouvernance», il faut être libre.
De ce fait, Rasta a intérêt à tout faire pour préserver sa liberté en évitant les dérives verbales et les accusations parfois hasardeuses. Une chose est assurée, un guide est plus utile dehors qu’en prison.
Surtout, au regard de la douleur et de la souffrance endurées ses fans, amis et parents pendant les 5 mois d’emprisonnement.
On se rappelle, en août 2017, lors de sa première interpellation, des heurts ont éclaté entre protestataires et forces de l’ordre. Les violences ont fait un mort parmi les civils, et 18 blessés (14 civils et quatre Policiers), ainsi que d’importants dégâts matériels, selon le Gouvernement.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : INFO-MATIN

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