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Sans Tabou: radicalisation du M5, la démission d’IBK ou rien

Le comportement du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, dans la résolution de la crise sociopolitique que traverse notre pays, a-t-il poussé le M5-RFP à se radicaliser ? L’on n’est tenté de répondre à cette interrogation par l’affirmatif, si l’on suit bien la chronologie des événements de ces derniers moments. Depuis la réponse défavorable donnée à leur mémorandum par le Président IBK qui les a renvoyés à la majorité présidentielle, et la répression meurtrière de ses militants, les responsables du M5-RFP ont changé de fusil d’épaule. Jusqu’où ira alors ce bras de fer entre le Président IBK et ses adversaires déterminés à obtenir sa démission ?

 

Le refus du Président IBK de discuter directement avec les leaders du M5-RFP et la fusillade des manifestants devant le domicile de l’Imam DICKO à Badalabougou ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Depuis lors, le mouvement qui avait décidé de mettre de l’eau dans son vin, en renonçant à son objectif initial de démission, se radicalise de plus en plus.
Après une grande démonstration de force, le mardi 11 août, à la place de l’indépendance pour réclamer la démission du président de la République, les leaders du M5-RFP viennent de décliner un projet de discussion directe avec IBK proposé par le médiateur de la CEDEAO, Goodluck JONATHAN. Du moins en attentant que le Président remplisse d’abord quatre conditions essentielles.
Le mouvement exige du Président IBK des excuses pour les avoir diffamé devant les chef d’Etat les accusant de vouloir faire un coup d’Etat et de transformer le Mali en Etat islamique ; de libérer définitivement tous les jeunes, femmes et hommes arrêtés et jugés de façon expéditive à l’occasion des manifestations pacifiques dans le cadre de la désobéissance civile ; d’identifier et mettre à la disposition de la justice les commanditaires et les auteurs des tueries des 10, 11 et 12 juillet 2020 ; et, enfin donner une réponse à la demande de sa démission.
Ces conditions posées par le M5-RFP laissent entrevoir que le fossé reste grand pour concilier les points de vue. Il n’est pas évident que le médiateur de la CEDEAO trouvera la solution idoine. C’est dire que cette énième mission de l’ancien Président du Nigeria, Goodluck JONATHAN, risque de se terminer en queue de poisson.
Aussi, il n’y a aucun espoir que les maigres avancées enregistrées ces derniers jours plaident en faveur d’un dénouement de la situation. En tout cas, le président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Kokalla MAIGA, a affirmé ceci : « tout ce qui se passe maintenant : CEDEAO, Cour constitutionnelle, Assemblée nationale, gouvernement ne nous concerne pas. Ce qui concerne les Maliens, aujourd’hui, c’est le départ de ce régime ».
Les regards sont désormais tournés vers le Chérif de Nioro du Sahel. Pour le moment il est le seul qui peut faire fléchir le M5-RFP de sa position. Après avoir reçu le médiateur de la CEDEAO, le mercredi 12 août, hier jeudi l’imam Mahmoud DICKO a été reçu par le Chérif. Il reste à voir si le Chérif de Nioro qui est écouté et respecté par les leaders du M5 s’impliquera pour trouver des concessions de part et d’autre.

PAR MODIBO KONE

Source : INFO-MATIN

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