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Sans Tabou: experts européens, quelle chance pour la paix

Face à l’insécurité persistante et les conflits communautaires qui prennent de l’ampleur au centre de notre pays, particulièrement dans les régions de Mopti et Ségou, l’Union européenne a décidé d’envoyer une mission de dix experts pour aider à stabiliser cette partie en crise. Au regard de nos réalités socio-culturelles différentes de celles de l’Europe, quelles sont les chances de réussite de cette mission ?

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La question vaut tout son pesant d’or au regard des soupçons de partialité qui pèsent déjà sur la MINUSMA et Barkhane, d’autres initiatives étrangères à durée plus ou moins longue seront certainement diversement appréciées par nos communautés. Il ressort du communiqué du Conseil de l’Union européenne, rendu public, la semaine derrière qu’une équipe de 10 experts, avec une enveloppe de 3 millions d’euros, soit environ 2 milliards FCFA, sera dépêchée dans notre pays pour une durée d’une année, dans le but d’aider à « stabiliser les régions centrales de Mopti et Ségou ».
L’objectif premier de l’action est de contribuer à consolider et de soutenir la démocratie, l’État de droit, les droits humains et l’égalité des sexes, en renforçant la gouvernance générale dans cette région au profit des populations locales.
Des observateurs internes estiment plus efficace, dans ce domaine, des expertises locales qu’étrangères.
Selon des observateurs avertis, cette subite décision de l’Union européenne qui, faut-il souligner, intervient juste au lendemain d’une grande manifestation, organisée dans la capitale malienne pour dénoncer l’impartialité de la France dans les affrontements entre la CMA et le GATIA, deux groupes armés et d’alerter sur la situation sécuritaire dans le pays, n’est pas anodine.
Malgré ces hostilités au niveau national contre Barkhane et MINUSMA, il est dit dans ledit communiqué que pour plus d’efficacités, ‘’les experts européens travailleront en étroite collaboration avec les autres acteurs internationaux déjà présents dans la région, en particulier la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)’’. Quant à la coordination de ladite mission, elle sera faite à partir de Bamako, pour une durée d’une année pour la phase opérationnelle initiale.
L’on comprend mal, dès lors, pourquoi une mission censée « stabiliser les régions centrales de Mopti et de Ségou », sera coordonnée, à partir de Bamako.
S’il s’agit de concilier les Maliens, le pays ne dispose-t-il pas suffisamment de mécanismes traditionnels pour faire ce travail ?
En tout cas, l’imam Mahmoud DICKO et ses compagnons ont fait leurs preuves, depuis le début de cette crise, en 2012, mais ils ont souvent manqué d’appui et d’accompagnement nécessaires pour mener à bien leur mission. Récemment, cette mission de bons offices dépêchée par le gouvernement à Kidal est parvenue à échanger avec les populations sur leurs préoccupations. En plus, il y a d’autres organisations qui regorgent de l’expertise en la matière, don le Gina Dogon, pourquoi ne pas les renforcer pour faire la mission ?
En tout cas, aujourd’hui, pour le commun des Maliens, il suffit de mettre ce budget ou moins que ça à la disposition d’experts nationaux pour concilier les communautés en moins dans un temps record.
Au lieu de renforcer les mécanismes locaux de prévention et de résolution des conflits, c’est une autre équation à plusieurs inconnues avec ces experts qui ne sont pas forcément vus d’un bon œil et même compris par les communautés.

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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