Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Sans Tabou: corruption, une gangrène qui ronge l’économie malienne

Le phénomène semble devenu une règle de gestion au sein de l’administration. Malgré la prise de conscience des autorités avec l’adoption d’une batterie de mesures, ce fléau du siècle continue de tirer vers le bas le développement du Mali. La sortie récente du Patronat du Mali ne fait remettre à jour une pratique dénoncée à longueur de journée des pratiques peu confortables au sein de notre administration publique.

La semaine dernière, le président du Conseil national du patronat, lors d’une rencontre avec le Premier ministre, chef du gouvernement, a évoqué l’ampleur de la corruption au niveau des services publics. En plus de la dénonciation stérile, le patron des patronats du Mali exige des autorités de relever de leur fonction 1 600 agents inaptes à travailler avec le secteur privé, à cause de leur penchant pour le gain facile.

Cette dénonciation du président du Conseil national du patronat du Mali corrobore le rapport (2013 et 2014) sur la corruption au Mali. Ce rapport a décelé un manque à gagner de 150 milliards de francs CFA pour le trésor public, à cause des pratiques de détournement et la mauvaise gestion. Quant au rapport 2015, il a relevé des manquements notoires dans les opérations de gestion des fonds publics et du patrimoine de l’État. Ces manquements ont entrainé des déperditions financières qui se chiffrent à 70,13 milliards de FCFA.

Que fait-on de ces différents rapports ? En tout cas, ils ne semblent pas produire de grands effets, dans la mesure, où aucun responsable présumé de ces malversations n’a répondu de sa gestion devant une instance judiciaire, malgré les beaux discours des plus hautes autorités concernant la lutte contre ce fléau.

C’est d’ailleurs la raison qui pousse certainement le patronat à agir et à se positionner désormais de la sorte. Sur les 1 600 agents indexés par le patronat, l’organisation estime ne pouvoir pas du tout travailler avec 200 de ces fonctionnaires indélicats.

Le patronat déplore le fait qu’au Mali, un système solidement établi de pot de vin sape les initiatives des opérateurs économiques, tirant par conséquent tous les jours vers le bas le développement économique de notre pays.

Plus d’un Malien est aujourd’hui écœuré de constater que la corruption à ciel ouvert bat son plein sous le régime des démocrates du Mali. À son arrivée au pouvoir, le chef de l’État actuel avait officiellement déclaré que ‘’nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat’’. Mieux encore, il a dédié l’année 2014 comme celle de la lutte contre la corruption au Mali.

Malheureusement, malgré les beaux discours et l’opérationnalisation des nombreuses structures dédiées à la lutte contre la corruption, cette pratique reste encore une gangrène pour le Mali d’IBK, si l’on en croit aux nombreuses dénonciations.

Le chef de l’État et la justice sont fortement interpelés pour faire face à ce phénomène préoccupant.

PAR MODIBO KONE

Source: info-matin.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance