Bon nombre de Maliens ignorent ou refusent de reconnaître le contenu du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) sur le sol malien. La plupart des Maliens pensent qu’elle est venue pour faire la guerre ; pour aller traquer les terroristes dans leurs derniers retranchements. Donc, selon ces derniers, la MINUSMA devrait se fondre à l’armée malienne pour défendre l’intégrité du territoire national.
Il est important de rappeler que l’ONU, est une organisation de maintien de la paix et de la protection de droits de l’homme. Certes, il peut y avoir des exceptions, mais cette vision pourrait être difficilement trahie parce qu’il s’agit du Mali.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que la mission essentielle de la force de la MINUSMA sur le terrain, c’est de s’interposer entre tous les groupes armés et les populations civiles, en vue d’empêcher les violations des droits humains. En ce qui concerne la guerre, ce sont les forces de défense et de sécurité du Mali de la faire, avec naturellement le soutien technique et matériel des partenaires du pays, dont l’ONU.
Certainement, les Maliens n’arrivent pas encore à digérer complètement les résultats laissés par la France, à travers la force Barkhane après plus de dix ans d’intervention au Mali, mais il est utile de savoir que Barkhane n’est pas MINUSMA et que les circonstances de l’intervention de chaque force au Mali sont carrément différentes.
L’autre réalité, c’est que le Conseil de sécurité de l’ONU doit forcément être regardant à la demande du peuple malien. Aujourd’hui, la majeure partie des Maliens voudraient que la MINUSMA fasse la guerre pour le pays aux côtés de l’armée malienne. C’est au Conseil de sécurité d’analyser cette demande de façon rationnelle, si sa mission est réellement au Mali pour aider la population.
Si cette demande n’est pas du tout conforme aux missions de l’ONU, alors il va falloir revisiter le mandat de la MINUSMA pour l’adapter aux attentes des Maliens. A défaut de cela, le Conseil de sécurité doit reconnaître que sa mission n’est plus utile pour Mali et doit accepter d’y mettre fin sans autre forme de procès.
Mais avant d’en arriver là, ce sont les autorités du Mali qui doivent d’abord s’assumer. Certes, elles ne peuvent exiger grand-chose en ce qui concerne le contenu du mandat de la force onusienne au Mali, mais leur avis compte beaucoup sur le renouvellement du mandat. Donc, le peuple a le droit d’exprimer ses besoins et ses attentes, mais le maintien de la MINUSMA dépend en grande partie de la volonté politique des autorités du pays.
Ousmane BALLO
Source : Ziré