La rumeur tue plus que le sida devons-nous renseigner Malick Sène et son mentor Michel Sidibé. Le président quasi plébiscité au Mali, IBK, en a fait récemment les frais. Une opportunité qu’ont saisis certains esprits malins pour tenter de faire le vide et au sommet de l’Etat et à la tête de l’opposition malienne. L’événement est certes passé, mais il mérite qu’on s’y attarde.

Bien que la rumeur soit une information à source non localisée, il se trouve dans ce pays des individus, de peu de foi, abonnés au catafalque et qui ruent dans les brancards chaque fois que leur égo lugubre prend le pas sur la raison d’hélène. C’est le cas de ces personnes, qui dans leur folie meurtrière, oublient parfois les décrets normatifs, mais combien régulateurs de cette démographie terrienne qui restent l’apanache du seul Dieu, le tout puissant, le miséricordieux.

A vouloir se conférer même une infime partie de ses prérogatives, reviendrait à se couvrir de ridicule et donner ainsi là, l’occasion au créateur de gratifier la victime d’un bonus-vie inversement au responsable de l’infamie qui verrait ses péchés prendre l’ascenseur. Tous ou presque, plus de 70% des maliens ont prié pour que le seigneur leur donne un président à même de combler leurs attentes.

Aussi, le sort a-t-il été favorable à Ibrahim Boubacar Keïta ? De bonnes nouvelles sur sa santé nous mettraient en phase avec nos profondes convictions religieuses. Mais cette norme divine a été supplantée par des esprits simples et malsains  qui ont sauté au plafond à l’annonce hautement irresponsable du décès du Président IBK.

Malheur leur en a pris car le ‘’Maninkatiè’’ plus vigoureux que jamais, s’est énergiquement payé le corps constitué à l’aéroport avant de regagner sa demeure présidentielle. Mais avant, la capitale malienne a été transformée en chaudron. La rue, les tours de verre, les palais, tous ont senti le souffle sans jamais avoir la moindre confirmation. C’est cet instant hautement sensible et très fertile aux idées dévastatrices qu’ont choisis des individus pour tenter peut être sans le savoir, de faire commettre au chef de file de l’opposition malienne, l’erreur de sa vie qui sonnerait le glas de toutes ses ambitions politiques.

En effet, pendant que les maliens, dans leur ensemble, priaient le ciel pour que l’information soit chimérique, Soumaïla Cissé aurait reçu près d’une centaine d’appels d’individus qui souhaiteraient qu’il se prononce sur la situation en se fendant d’une déclaration. Vu sa foi, son attachement à la légalité républicaine, son souhait ardent de voir le président Ibrahim Boubacar Keïta sortir le Mali de cette mauvaise passe et surtout l’histoire commune des deux hommes, sa réponse aurait été que tous les maliens prient pour que le seigneur ramène IBK sain et sauf sur cette terre malienne et d’ajouter que personne ne doit se réjouir de la mort de son prochain. A supposer que le président de l’URD ait fait un commentaire allant dans le sens des rumeurs qui se sont avérées fausses, qu’adviendrait-il de sa popularité et de sa carrière politique.

Ceux l’ayant interpelé sur le sujet l’ont-il fait par naïveté,  ne sachant pas comment ce genre de situation se gère, ou ont-ils voulu à dessein, induire le chef de file de l’opposition en erreur pour enfin sceller son sort politique .Toujours est-il que la « Gaffe » a été évitée pour le bonheur des deux têtes pensantes, celle de la République  et celle de l’opposition dont la mort physique pour l’un et la mort politique pour l’autre  allaient avoir comme repère de triste mémoire  ce dimanche  13 juillet 2015.

MALIENS A YE SABALI 

Amadou SANGHO

Source: Le Prétoire