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RPM : LES 4 DÉPUTÉS DEMISSIONNAIFRES DÉNONCENT «La mauvaise gouvernance», «les scandales de mauvaise gestion», un «soutien aveugle», «l’échec»…

Il s’agit au Mali, d’une première dans la vie d’un parti de surcroit majoritaire. La mouvance présidentielle vient de perdre quatre (04) autres députés après les quatre premiers de l’ADP Mali. Cette fois-ci, les démissionnaires sont issus du RPM, le parti présidentiel lui-même. Tous dénoncent surtout la mauvaise gouvernance, l’absence de vision de la part du Gouvernement, le chômage des jeunes et de la création équilibrée de richesses, la souffrance des Maliens, les promesses mirobolantes sans effets, etc.

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Les démissionnaires sont les Honorables Pr. Kalilou Ouattara, (élu en Commune III du District de Bamako), Soïba Coulibaly, (Kati), Bakary Diarra (Sikasso) et Mamadou Doumbia (commune II du District de Bamako) et non moins colistier de Karim Keïta, le fils de son père.  Dans leur lettre de démission commune, ils déplorent les « scandales de mauvaise gestion restés sans suite, « l’absence de vision de la part du Gouvernement concernant la question essentielle du chômage des jeunes et de la création équilibrée de richesses », entre autres. Et, poursuivent-ils, «il fallait aveuglement soutenir sans jamais oser proposer une autre manière de faire. Plus encore, des querelles intestines ont progressivement miné l’action du Parti» (lire l’intégralité de la lettre au président par intérim du parti).

« Monsieur le Président,

Nous avions rejoint le Rassemblement Pour le Mali (Rpm) dans l’espoir de changer le quotidien de nos compatriotes et de leur proposer un projet clair et cohérent qui permettrait d’assurer un développement socio-économique durable à notre pays, le Mali. Certains d’entre nous sont même des membres fondateurs du Parti. A ce titre, de tout temps, nous nous sommes investis à porter le projet du Rpm et à le défendre dans tous les actes de notre quotidien.

Lorsque s’est présenté le scrutin présidentiel de juillet 2013, nous avons porté haut la candidature du camarade Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Et avec des centaines de milliers de Maliens, après une victoire à plus de 77% de voix, nous avions enfin nourrit l’espoir de mettre en œuvre notre projet collectif pour le Mali. Les enjeux étaient de taille en raison de la violente crise qui secouait le pays. Il y avait entre autres priorités le rétablissement de la paix, la réconciliation des Maliens, la lutte contre la corruption, la restauration de l’autorité de l’Etat et bien évidemment, la reconstruction d’une économie à même d’assurer aux populations maliennes un travail respectable et une subsistance digne.

Malheureusement, trois ans après l’élection du Président IBK à la Magistrature suprême, le constat est amère. La crise au Nord du Mali est enlisée, sans espoir de résolution par les gouvernements successifs. Les Maliens s’entredéchirent en recourant aux armes et à la violence pour régler leurs différends intercommunautaires et pour exprimer leur ressentiment face à l’impuissance de l’Etat à rétablir son autorité. Les scandales de mauvaise gestion restés sans suite ont fini de désespérer les Maliens quant à la possibilité de voir un jour la justice rétablir le Droit. Vous conviendrez dans ces circonstances que l’autorité de l’Etat soit totalement sapée et que les Maliens, silencieux pour le moment, soient animés d’un sentiment sans pareil de défiance à l’égard de l’autorité.

Mais le plus alarmant est l’absence de vision de la part du Gouvernement concernant la question essentielle du chômage des jeunes et de la création équilibrée de richesses. Les Maliens souffrent et nous le disent constamment. Ils ne sentent pas l’effet attendu par les nombreuses annonces de milliards faites par l’exécutif. Nous avons un temps tenté d’alerter nos camarades. Nous avons manifesté notre solidarité franche à l’endroit de la Majorité présidentielle, mais nous avons constaté que contrairement aux idéaux fondateurs du Rpm, le débat était devenu interdit dans nos rangs. Il fallait aveuglement soutenir sans jamais oser proposer une autre manière de faire. Plus encore, des querelles intestines ont progressivement miné l’action du Parti.

Le Rpm a donc, malgré sa majorité parlementaire confortable, échoué à s’imposer sur l’échiquier politique national de sorte à corriger les tares de la gouvernance actuelle. Tout cela est contraire à notre vision de la politique et à nos convictions profondes.

C’est pourquoi, Monsieur le Président, nous vous informons de notre démission de toutes les instances du RPM à compter du lundi 26 septembre 2016. C’est une lourde décision que nous n’aurions jamais prise n’eut été les errements dans lequel le Rpm originel se trouve aujourd’hui.

Fait à Bamako, le lundi 26 septembre 2016 pour servir et valoir ce que de droit 

Honorable Pr. Kalilou Ouattara, élu en Commune III du District de Bamako 

Honorable Soïba Coulibaly, élu à Kati 

Honorable Mamadou Doumbia, élu en commune II du District de Bamako 

Honorable Bakary Diarra, élu à Sikasso

 

 

Source: le sphynx

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