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Révision constitutionnelle: le lâchage de la majorité

Pendant que les pourfendeurs du projet de révision constitutionnelle sont très actifs, l’écrasante majorité de la Majorité présidentielle brille par un silence assourdissant. Lâchage du Président IBK ? Le silence est pesant.

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C’est par Décret N°2017-0448/P-RM DU 07 JUIN 2017 portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale à l’occasion du référendum constitutionnel que le processus référendaire a amorcé sa dernière phase. Il y a donc plus de 40 jours de cela.
Pendant ces 40 jours, l’Opposition, éclectique et monstrueusement divisée, prêche le faux et dans le faux, tente d’instrumentaliser les Maliens. A coup de marches, de tracts, nos concitoyens sont abreuvés à la source de la désinformation, de la manipulation savamment orchestrées par une Opposition qui est perpétuellement embusquée pour sonner le tocsin à un régime dont le seul tort est d’avoir conjugué au passé le ‘’consensus’’ qui a fait la survie de la plupart de ses membres.

La débandade politique
A l’opposé, plus de 40 jours après la convocation du collège électoral, l’heure n’est toujours pas à ‘’se rassembler’’, mais à ‘’se compter’’ dans le camp de la Majorité présidentielle. L’union sacrée attendue se fait désirer.
A leur décharge, très vite, certains membres de la Majorité présidentielle ont pris leur distance par rapport au texte devant être soumis au référendum. C’est le cas du Parti Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa MARA ou du CNID-Faso Yiriwa Ton de Me Mountaga TALL.
Pourtant, lors de la cérémonie d’ouverture des 2e Assises de la Convention pour la majorité présidentielle CMP), son secrétaire exécutif, Nancoma KEITA, justifiait lesdites assises par la nécessité d’apporter un soutien visible et lisible au chef de l’Etat et à l’action gouvernementale en toutes circonstances ; mettre tout en œuvre pour s’approprier la réforme constitutionnelle avant la tenue des élections régionales et le référendum.
Ceux qui ont décidé de prendre le large l’ont fait en toute souveraineté, et devraient s’assumer.
Pour la majorité de la Majorité, c’est le silence radio. Le gros lot étant abonné absent au débat sur le projet de révision constitutionnelle au cœur de l’actualité nationale depuis quelques semaines, au moment même où il faut exprimer son soutien sans équivoque au Président IBK qui est l’initiateur du projet.
Au niveau des états-majors politiques, l’on assiste à un compte d’apothicaire. Les leaders politiques tentent de trouver un improbable équilibre entre partisans et opposants à l’élection référendaire ; une position qui leur permettrait de basculer dans un camp ou dans l’autre, en fonction des dividendes qu’ils pourraient tirer.
A côté, il y a une minorité de la Majorité plus sincère et plus courageuse qui endosse fièrement le projet de révision de la Constitution. On peut citer dans ce short-liste : le PS-Yeelen Kura d’Amadou KOITA, l’APR d’Oumar Ibrahim TOURE dont le soutien à IBK n’est pas du bout des lèvres.
Contrairement à leur états-majors, apprend-on, il y a des structures de base des partis politiques de la Majorité présidentielle qui travaillent de concert avec le Rassemblement pour le Mali (RPM) pour porter une réplique objective et utile à la bonne compréhension de nos compatriotes sur la loi référendaire.
Ce que l’on salue également dans le camp présidentiel, ce sont des initiatives citoyennes qui émergent et qui s’affirment de plus en plus sans verser dans l’invective. Elles sont portées principalement par la ‘’Plateforme Oui An Son Na’’ ; les Associations pour le Mali (APM) de Mohamed Ali BATHILY ; les associations de chasseurs qui ne sont pas, nous dit-on, des créations de partis politiques pour apporter la contradiction.

La solidarité gouvernementale à l’épreuve
D’un autre côté, force est de constater que la solidarité à fuit le Gouvernement. La preuve est que l’article 41 de la Constitution du 25 Février 1992 dispose : ‘’le président de la République, sur proposition du Gouvernement, pendant la durée des sessions ou sur proposition de l’Assemblée nationale, après avis de la Cour constitutionnelle publié au Journal officiel, peut soumettre au référendum toute question d’intérêt national, tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, comportant approbation d’un accord d’union ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions’’.
Il est clair que si l’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment au Président de la République et à l’Assemblée nationale, elle est prise sur proposition du Gouvernement composé de l’ensemble des ministres qui sont logiquement solidaires.
‘’La solidarité gouvernementale ou solidarité ministérielle est une contrainte politique qui incite les membres du gouvernement à ne pas faire des déclarations individuelles contraires à la direction prise collectivement, faute de quoi des sanctions peuvent être prises.
La solidarité gouvernementale est assurée par plusieurs éléments distincts. Le plus symbolique est le principe de responsabilité solidaire, selon lequel les ministres sont collectivement responsables’’ (source : Wikipédia).
Cependant, excepté les ministres estampillés RPM ; le ministre des Droits de l’homme et de la réforme de l’Etat, Kassoum TAPO, porteur du projet de révision de la Constitution ; Amadou KOITA, ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, les autres membres du Gouvernement se terrent, certains allant jusqu’à rire sous cape. Non seulement, ils ne se sont pas personnellement investis, par solidarité gouvernementale ; mais ils restent également sourds au débat en cours au sein de leurs formations politiques.

Le RPM esseulé
Par conséquent, le Rassemblement pour le Mali (RPM) se trouve esseulé sur le front de la bataille argumentaire sur la révision de la Constitution du 25 Février 1992.
Aussi a-t-il a décidé d’assumer cette responsabilité historique pour le Mali et par loyauté envers son Président fondateur, Ibrahim Boubacar KEITA. C’est l’explication que donnent nos sources à cette détermination du Parti présidentiel. Cela s’est traduit par l’organisation d’une importante conférence de presse, le mardi 11 juillet dernier, dans la salle de conférence du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) ; par des meetings décentralisés dans l’ensemble des 6 communes du district de Bamako dans les jours ayant suivis la conférence de presse, pour lesquels les membres du Bureau politique national (BPN/RPM) étaient fortement mobilisés.
De sources bien informées, d’autres activités d’information suivront au niveau des autres sections et au niveau des Maliens de l’extérieur, comme cela a déjà été le cas en France.
Quel enseignement tirer du lâchage probable du Président IBK par ses alliés de la Convention pour la majorité présidentielle?
A première vue, le compagnonnage ne comporte qu’une très faible dose de sincérité, après le vote de la loi référendaire à l’Assemblée nationale. Moussa MARA, par exemple, qui était le chantre de l’Accord pour la paix et la réconciliation (il a fait le tour de toutes les institutions de la République pour expliquer le processus en cours), ironie de l’histoire, est celui-là même qui se désolidarise du creuset de sa mise en œuvre, à savoir la Constitution.
Ce qui ravive le débat sur l’opportunisme politique dans notre pays. ‘’Rien n’est plus bizarre que le zèle de certaines amitiés où des gens s’empressent de se charger de vos intérêts pour mieux abandonner votre cause, ils appellent cela de l’attachement : Mieux vaut la haine’’.
Citation de Benjamin Constant ; Adolphe (1816).
Autre enseignement, c’est que le Parti présidentiel sait maintenant plus que jamais à quoi s’en tenir, autant pour la conduite du processus référendaire qu’après. En tout cas, il s’agit d’une occasion pour faire un diagnostic approfondi du compagnonnage pour se projeter dans l’avenir.

Par Bertin DAKOUO

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