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Révision constitutionnelle au Burundi : Pierre Nkurunziza veut devenir le nouvel Alexandre Loukachenko de l’Afrique

Le président burundais s’entend s’éterniser au pouvoir à travers une révision constitutionnelle qui déchire toute la nation. Pierre Nkurunziza reste  toujours imperturbable. Il ne voit que son mandat prolongé jusqu’en 2034. Il veut sûrement devenir le Alexandre Loukachenko de la Biélorussie qui a passé près de 60 ans au pouvoir.

Jeudi 17 mai 2018, les Burundais se sont présentés dans les 11 076 bureaux de vote pour exprimer leur voix. Il s’agit du référendum. Une révision constitutionnelle imposée par le nouveau dictateur, Alexandre Loukachenko du Burundi.

Notons que malgré une opposition farouche de la société civile, de l’opposition, de la communauté internationale, des organisations de défense des droits de l’homme, M. NKurunziza n’a pas souhaité un seul instant boycotté ce référendum et les citoyens sont sortis massivement pour aller aux urnes. Mais, c’est par souci de vol de voix que beaucoup ont pris part à ce référendum. Ils trouvent que la seule manière de compromettre cette décision serait de sortir massivement même si ce sera de voter contre cette loi. C’est le cas de ce pseudonyme Marie Nibitanga, un pseudonyme à Bujumbura qui s’est exprimé au micro de nos confrères du journal le Monde. Celui-ci dit avoir voté non « pour montrer qu’une grande partie de la population résiste, même si je sais qu’ils vont nous voler notre vote ». Dans le même sens, un cadre du ministère de l’Intérieur s’exprime : « Je viens de voter non, bien sûr, car ce référendum de malheur vient enterrer le peu de démocratie qui restait dans ce pays. »

Pierre Nkurunzuza est au pouvoir depuis 2005 et entend renforcer davantage son pouvoir en se donnant la possibilité de briguer deux autres mandats de 7 ans et de rester ainsi au pouvoir jusqu’en 2034. Cette révision entend transformer la démocratie burundaise en une Tyrannie comme l’avait fait le président biélorusse. Un régime où la liberté d’expression n’existerait plus.

La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), dans un rapport publié mardi, exprime : « Le référendum apparaît comme un stratagème visant à légaliser et ainsi légitimer le maintien au pouvoir de Nkurunziza pour deux mandats supplémentaires et renforcer son emprise sur le pays.» Avec ce référendum, le « guide éternel » aura le plein pouvoir entre ses mains. Il aura entre ses mains tout le pouvoir exécutif. Il se chargera de définir la politique nationale pendant que le gouvernement se chargera de l’exécuter.  Le poste du vice-président sera remplacé par celui du Premier ministre qui viendra désormais du parti  vainqueur  aux élections. Or, le vice-président était issu d’un autre parti différent de celui ayant remporté les élections. C’est ce souci que l’opposant burundais Agathon Rwasa exprime : « Si le oui l’emporte, le pays plongera dans une dictature sans nom, car ce sera un pouvoir extraordinaire de l’exécutif qui risque de faire taire toutes les autres institutions de la République. »

Plusieurs manifestations ont été entreprises afin de forcer la main du président à renoncer à cette révision, mais leur voix est restée inaudible.  Une ONG de défense des droits de l’homme regrette de nombreuses violations au cours de ce référendum : « De nombreuses violations des droits humains et une répression brutale s’exercent contre les opposants présumés au référendum. Cette tactique délibérée est directement impulsée par les plus hauts responsables de l’État qui ont dès décembre 2017 explicitement déclaré que les opposants au référendum s’exposeraient à de graves conséquences. » Les répressions contre les opposants à ce référendum ont fait près de 1 200 morts et près de 400 000 réfugiés. Des médias internationaux sont privés de leur accréditation dans le pays par le pouvoir en place.

Le processus ayant mené à ce référendum a été largement dénoncé : « Le processus n’a réuni aucun des critères permettant de garantir sa crédibilité. Il a été ponctué d’injonctions, de menaces, d’intimidations et de répressions », affirme Tchérina Jerolon, membre du bureau Afrique de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

Toutes les craintes des Burundais ainsi que des organisations internationales de défense des droits de l’homme se situent au niveau d’une possible violation de l’accord d’Arusha signé en 2000. C’est cet accord qui a permis de stopper la guerre civile voire ethnique à laquelle la société burundaise était confrontée dans les années 1993-2006 et qui a fait près de 300 000 morts. Cet accord avait fini par instaurer une séparation des pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire entre les Tutsies et les Hutues qui étaient les principales opposantes.

Pierre NKurunziza reste imperturbable nonobstant toutes les interventions, toutes les interpellations. Il ne voit que son pouvoir s’agrandir et prolonger jusqu’en 2034.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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