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Retour de la paix et de la cohésion nationale: les préalables pour un État à terre

L’absence d’un État régalien a affaibli davantage notre Institution Judiciaire de plus en plus discréditée aux yeux du citoyen ordinaire. Le juge, qui doit dire le droit en tout temps et en toutes circonstances, ne se sent plus en sécurité pour tenir son serment (ex. l’enlèvement du juge Soungalo à Niono).

Par ce fait, le déni de justice s’érige en règle malmenant ainsi le principe de la soumission de tous aux lois du pays pour lui revêtir désormais un caractère discriminatoire.

Posons-nous aujourd’hui la question à savoir : quelle est l’effectivité de la présence des gardiens de l’ordre et de la paix au Nord et au Centre de notre pays ?

Malheureusement, des irréductibles milices semblent, en toute impunité, remplacer l’État dans ces parties du pays.

Fort de ces constats, la population de la capitale semble en avoir assez de la duperie de présentation de présumés criminels dans la presse privée ou de l’État au compte certainement de ceux qui profitent d’une reconnaissance de la hiérarchie.

Cette impuissance du citoyen fait face aux abominables crimes entre autres : des porteurs d’uniforme qui tirent ou qui sont tirés à bout portant ; des motocyclistes victimes de vol avec violence ; des journalistes disparus, ce jeune assassiné dans un hôtel ; des jeunes bouchers lynchés ; un imam poignardé devant sa mosquée ; des braquages mortels ; la liste est longue.

Nous n’atteindrons nullement dans notre pays aucun climat de paix et de concorde, gage de tout développement dans cette hantise de la peur, c’est pourquoi il est urgent de :

– assurer le bon fonctionnement de l’Institution judiciaire pour assurer son indépendance ;

– démanteler toutes les milices ;

– dissoudre toutes les brigades de sécurité dans les quartiers ;

– renforcer la capacité des collectivités décentralisées par l’État à soutenir les commissariats de police et brigades de la gendarmerie ;

– opérationnaliser la police municipale ;

– renforcer la capacité d’action du service des Eaux et Forêt et de la Brigade fluviale ;

– fermer les bars et restaurants non conformes ;

– protéger la population dans sa volonté de dénonciation ;

– nommer des officiers des Forces de Sécurité et Défense dignes dans les missions de gouverneurs, de préfets, etc.

– remplacer les hauts fonctionnaires militaires (retourner aux fonctions militaires jusqu’au recouvrement de notre Intégrité territoriale) dans les cabinets ministériels par le corps des administrateurs civils,

– rappeler certains anciens agents des Forces Armées et de sécurité pour leurs expertises à renforcer le dispositif de la sécurité nationale ;

– rappeler tout le personnel non indispensable des FSD en détachement dans les représentations diplomatiques, consulaires ou autres missions ;

Ceux-ci semblent faire partie de certains préalables pour un État à terre et qui veut progressivement se relever.

Mahamane MARIKO

Président du CRAJ faso-nyèta

Info-matin

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