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Résolution de la crise de la région de Mopti : L’heure de joindre l’acte à la parole !

Au cours de la semaine dernière, les condamnations, les accusations, les propositions pour la résolution de la crise malienne ont été nombreuses. La plupart sont venues d’acteurs politiques. Mais il est temps de comprendre que les beaux discours ont montré leur limite et qu’il faut poser des actes réels.

 

Le conflit que connait cette partie du Mali est du jamais vu dans l’histoire du pays, a soutenu l’ex-Premier ministre sur les antennes de la Renouveau TV le dimanche 16 juin 2019.  Il trouve que cette crise a été exacerbée par l’absence de l’État dans la zone. Une situation qui a favorisé la création des groupes d’autodéfense. « C’est un conflit qui est d’autant plus grave qu’il y a des apprentis sorciers. La création des milices a été encouragée par l’État », déplore Mara avant de demander aux autorités de faire de la résolution de cette crise la priorité des priorités tout en menant une lutte sans merci contre l’impunité afin de ne pas donner libre cours à des sentiments de vengeance.

S’agit-il d’une réaction aux propos de Mara ou d’une simple coïncidence, en tout cas, lors du quatrième anniversaire de la signature de l’accord pour la paix et la cohésion nationale, le 20 juin dernier, le président IBK a tenu un discours similaire : « La paix et la stabilité au Centre, la concorde et l’harmonie retournant entre ses habitants, la relance de la production et de la consommation compromises doivent être au cœur de nos préoccupations. » Toute chose qui montre que la plupart des acteurs politiques mesurent la gravité de cette situation sécuritaire.

Toutefois, il convient de noter que les propos du président du parti Yélema ne peuvent pas nous passer inaperçus si nous savons que cette absence de l’État dans la région de Mopti a longuement été dénoncée sans qu’une véritable réaction soit entendue bien vrai que le second rapport trimestriel du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali fait état d’une augmentation légère du nombre d’administrateurs civils dans ladite localité ainsi que de forces de défense et de sécurité. S’agissant de l’impunité, nul n’est sans savoir qu’après chaque attaque, des enquêtes sont ouvertes pour situer les responsabilités, mais après, ces rapports pourrissent dans les tiroirs comme ceux du Vérificateur général de la République.

Face à ces situations d’indifférence ou de mauvaise foi, la crainte est de se retrouver dans un climat de vengeance qui ne peut que conduire dans une sorte de conflit généralisé au Mali. C’est d’ailleurs pourquoi à l’occasion de la visite de trois jours d’une délégation de l’Union européenne au Mali la semaine dernière (du 19 au 21 juin 2019), Mahamat Saleh Annadif, représentant du secrétaire général des Nations-Unies au Mali, a formulé ce souhait : « J’ose espérer qu’il y aura un déclic au niveau national ; qu’il y aura un sursaut pour que tout le monde puisse dire : plus jamais cela ! »

Ce sursaut national est important certes, toutes ces condamnations sont nécessaires, mais nous devons comprendre que notre rôle ne doit pas se limiter à la formulation de « communiqués funèbres ». Il faudrait joindre l’acte à la parole en cheminant main dans la main. La situation sécuritaire a atteint un tel niveau qu’il importe que tous les acteurs s’impliquent pour sa bonne résolution.

Fousseni TOGOLA

Le Pays

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