Dans le but d’aider la société civile surtout les journalistes engagés dans la lutte contre la corruption à pleinement jouer leur rôle de veille, le Réseau Plaidoyer et Lobbying (RPL) a organisé un atelier d’information et de sensibilisation sur les rôles et responsabilités du Pôle économique et financier dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière. C’était le mercredi 26 juin au Mémorial Modibo Kéita de Bamako.
Ce cadre d’échanges sur les rôles et responsabilités du Pôle économique et financier a enregistré la participation d’une quarantaine d’hommes de média répartis entre la presse écrite et audiovisuelle.
À travers cet atelier, le RPL dont le projet “Amélioration de la gouvernance et de la lutte contre la corruption” est financé par son partenaire suédois Diakonia. Il entend contribuer au renforcement de la participation des hommes de médias à la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali en permettant à ces derniers de mieux comprendre les missions des structures anticorruptions et pouvoir bien jouer leur rôle contre ce fléau.
Conférencier principal, le Procureur du Pôle économique a expliqué que le rôle de sa structure ne constituait pas à juger un délinquant financier, mais à enquêter sur son délit avant de transmettre les dossiers aux tribunaux. Aux dires de Mahamadou Bandjougou Diawara, il s’agit pour le Pôle, de constater les infractions à la loi pénale, rassembler les preuves, rechercher les auteurs, informer à charge ou à décharge les affaires soumises à instruction, saisir ou renvoyer s’il y a lieu les affaires susdites devant la Chambre de jugement ou les transmettre au procureur général pour toute fin utile.
Avec une multitude de structures luttant contre la corruption dont le Bureau du vérificateur général, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, celui qui vient d’être nommé substitut à la Cour d’appel de Bamako, a appelé à une synergie d’actions afin de pouvoir bien mener la mission.
En termes de résultats, le magistrat admet qu’il y a eu des hauts et des bas depuis la création des Pôles au Mali en 2001. “Il y a des acquis, mais des insuffisances aussi. Maintenant il faut capitaliser les acquis et prendre les insuffisances pour de la matière pour s’en servir et s’améliorer. Et l’on commence déjà à sentir cet effet car tout évolue aujourd’hui au niveau des Pôles économiques et financiers : Bamako, Kayes, Mopti. Que ce soit la façon d’enquêter, de conduire les dossiers et même la façon de coopérer avec les autres structures. Et l’une des grandes satisfactions est la fin de l’enlisement des dossiers. Des dossiers qui trainaient deux, trois ans pour instruction sont bouclés désormais en 6 mois”, s’est réjoui Mahamadou Bandjougou Diawara.
Alassane Cissouma
Mali Tribune