La feuille de route de la Fifa, datée du 18 mars 2019, constitue dans son application le bout du tunnel, par rapport à la décrispation de la crise du football malien. Seulement, la présidente du Comité de normalisation, Mme Daou Fatoumata Guindo, n’est pas dans cette logique. Et pour cause ! Elle vient d’adresser une lettre circulaire aux différents secrétaires généraux pour les informer du report de l’Assemblée Générale Ordinaire initialement prévue le 18 mai prochain. Pour justifier ce report, elle avance des argumentations fallacieuses. En réalité, elle joue au dilatoire pour se maintenir le plus longtemps possible. Bref, cette dame est très dangereuse !
ans sa feuille de route, la Fifa a tracé le chronogramme suivant :
– 31 mars 2019 au plus tard, convocation de l’Assemblée Générale Ordinaire selon les statuts de la Femafoot actuellement en vigueur et en respectant les conditions imposées par la sentence arbitrale du TAS ;
– Avril 2019 : transmission du projet de statuts révisés de la Femafoot aux membres convoqués à l’Assemblée Générale ordinaire selon les délais pertinents de l’art31.3 des statuts actuels de la Femafoot.
– Mai 2019 : tenue de l’assemblée générale ordinaire.
Et la Fifa de poursuivre dans sa lettre : ” A l’issue de ladite assemblée générale ordinaire qui adoptera les nouveaux statuts de la Femafoot alignés avec les statuts et les exigences de la Fifa ; le Conor devra convoquer subséquemment, sur la base desdits statuts révisés, une assemblée générale extraordinaire avec pour ordre du jour les élections du Comité Exécutif de la Femafoot. Les élections en question devront avoir lieu avant la fin du mandat du Comité de Normalisation fixé au 31 août 2019″.
Avec de telles directives, la présidente du Conor a dans ses mains la solution de la crise du football malien. Mais puisque la décrispation de ladite crise ne l’arrange pas, elle ne manque pas de turpitude pour maintenir le flou. D’abord, elle a attendu une semaine pour divulguer la lettre de la Fifa or le chronogramme tracé prenait effet à partir du 18 mars 2019.
Ensuite, après avoir programmé le championnat national, elle a ouvert d’autres brèches sous la forme de formations des arbitres et des journalistes. Tout cela constitue une stratégie pour endormir l’opinion, tout en donnant l’impression de faire bouger les lignes. Or, en réalité, elle joue au dilatoire. C’est un pas en avant, deux pas en arrière. Parce que tout tourne autour du début du championnat national. Et pour ne rien arranger Mimi vient d’adresser une lettre circulaire aux différents secrétaires généraux avec des motivations qui ne tiennent pas debout, eu égard à la révolution de la technologie. Ainsi, elle dit : “Il nous est revenu que certains membres devant participer à la 47 ème Assemblée Générale Ordinaire de la Femafoot, initialement prévue le 18 Mai 2019, n’ont pas reçu leur convocation dans le délai requis, malgré les mesures prises.
Le Comité de Normalisation de la Femafoot s’excuse auprès des membres de la Femafoot, et décide du report de l’Assemblée générale Ordinaire pour être conforme aux dispositions statuaires. De nouvelles convocations vous seront adressées dans les formes et délais réglementaires”.
Comment Mimi peut -elle justifier le report de l’AG Ordinaire avec de tels arguments ? Elle a eu combien de semaines pour prendre les dispositions ?
La technologie a beaucoup avancé pour que la présidente du Conor se permette de tomber dans des banalités. Cette dame est de mauvaise foi. Aujourd’hui, elle ne vise que la CAN et pour dérouter l’opinion elle vient de créer une Commission ad ‘hoc chargée des préparatifs de la participation du Mali à la CAN Séniors 2019 et à la Coupe du Monde U 20 2019.
Mais ce que Mme Daou Fatoumata Guindo oublie, la Fifa n’a pas fixé au hasard la fin du mandat de son Conor à la date du 31 aout 2019, censée être également la mise en place d’un Comité Exécutif. A défaut, elle doit savoir que la Fifa conclura à son échec. Ce qui aboutira inéluctablement à son débarquement pour la remplacer par un autre plus compétent.
Une fois de plus, nous affirmons sans état d’âme que cette crise a duré par la faute de l’Etat qui n’a pas pu prendre ses responsabilités. Mais avec la feuille de route de la Fifa, il a au moins un alibi pour imposer son dictat. Sinon la présidente du Conor est une dame de fer très dangereuse, qui ne ménagera rien pour jouer au dilatoire afin de faire durer la crise. Dans ce cas, l’occasion sera bonne pour elle de se maintenir le plus longtemps possible à ces fonctions de présidente du Conor bien juteuses, notamment avec le robinet financier ouvert par la Fifa.
O. Roger Sissoko
Source: Aujourd’hui-Mali