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Rentrée scolaire en France: la décriée réforme du collège dans les classes

Ils sont plus de 12 millions d’élèves et 800 000 professeurs à faire leur rentrée scolaire ce jeudi 1er septembre 2016 en France. C’est la dernière rentrée scolaire du quinquennat Hollande et elle s’annonce mouvementée, puisque la très controversée réforme du collège, qui entre en vigueur, ne fait toujours pas l’unanimité auprès d’une partie des enseignants et des parents d’élèves. Les syndicats, eux, demandent son abrogation.

Francois Hollande president francais

C’est la grande nouveauté de cette rentrée : l’entrée en vigueur de la réforme du collège. Une réforme emblématique du quinquennat, portée par Najat Vallaud-Belkacem, chahutée depuis un an par d’incessantes polémiques et oppositions. Malgré tout, la ministre de l’Education nationale est déterminée à l’appliquer.

La réforme du collège a été la grande bataille de Najat Vallaud-Belkacem. Dans sa conférence de presse de rentrée, elle a répondu avec une pointe d’ironie à ses détracteurs : « La réforme du collège n’est pas l’Apocalypse annoncée, la terre ne se fendra pas en deux, et l’on continuera par exemple, et j’en suis heureuse, à enseigner le latin et le grec. »

« Non, l’arabe ne sera pas obligatoire dès le CP, et l’orthographe, contrairement à une idée tenace, n’a pas été réformée, assure la ministre. Ce que les familles et les élèves vont découvrir à la rentrée, ce ne sont donc pas les élucubrations fantaisistes qui ont trop souvent pollué le débat sur l’école. Ce qu’elles vont découvrir, c’est une école, de la maternelle à la fin de la scolarité obligatoire, qui aura été réformée. »

Tout d’abord, la réforme allège la semaine de travail des élèves (26 heures). Ensuite, le projet donne plus d’autonomie aux établissements et force les enseignants à instiller dans leurs cours davantage de méthodologie, de révisions des apprentissages de base, d’accompagnement personnalisé et de travaux pratiques, mêlant plusieurs disciplines dans un projet commun. Par exemple, on travaille sur le thème du « héros » et on convoque plusieurs matières : le français, l’histoire et les arts plastiques.

Parmi les nouveautés, les collégiens étudieront une seconde langue dès la 5e, au lieu de la 4e. Les sections européennes du collège et les classes bilingues (deux langues vivantes dès la 6e), quant à elles, disparaîtront. Les options latin et grec telles qu’elles existent aujourd’hui au collège sont aussi supprimées. Mais elles sont remplacées par un « enseignement pratique interdisciplinaire » (EPI) consacré aux langues et cultures de l’Antiquité, que les élèves pourront choisir dès la 5e.

Face à la fronde des professeurs de langues anciennes, un « enseignement de complément » de latin et de grec (une heure en 5e, deux heures en 4e et 3e) a également été mis en place. Enfin, si un élève apprend une autre langue que l’anglais en première langue vivante étrangère (LV1), il peut alors commencer dès la 6e l’anglais en LV2.

 

Il faut préciser que cette réforme s’accompagne d’une refonte totale des programmes. L’idée de la ministre de l’Education est de revoir le système dans sa globalité pour donner à chaque élève la possibilité de réussir. Les collégiens ne sont pas les seuls à voir leurs programmes bouleversés. Du CP à la 3e, les programmes sont modifiés à partir de cette rentrée.

Premier changement de taille, les évaluations se feront sur un cycle de trois ans, afin de mieux s’adapter au rythme de chaque élève. Un enfant de CE1 qui ne maîtrisera pas totalement les multiplications pourra ainsi passer en CE2. Il aura ainsi plus de temps pour rattraper son retard. Cette réforme des programmes vise avant tout à maîtriser les enseignements de base, assure la ministre. Dès lors, l’accent sera mis sur les mathématiques, la lecture et l’écriture.

Comment ? « La pédagogie de la répétition et de l’entraînement quotidien est au cœur de ces nouveaux programmes », détaille le ministère de l’Education nationale sur son site. « Ainsi, afin d’assurer la maîtrise de la langue, les horaires de français sont renforcés (au-delà des 10 heures de français hebdomadaires, 10 heures sont consacrées à des activités quotidiennes d’oral, de lecture et d’écriture). Les nouveaux programmes prévoient des travaux d’écriture quotidiens, des activités de lecture quotidienne et des exercices de calcul mental quotidiens », poursuit le ministère.

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Les avis sont très partagés au sujet de cette réforme. Ceux qui la soutiennent disent qu’on passe d’un système très français, qui encourageait le cloisonnement des disciplines, à un système qui incite au travail collectif. Et c’est positif, du côté des fédérations des parents d’élèves. La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep), par exemple, se réjouit des horaires allégés pour les élèves et du surplus d’autonomie des établissements.

Pour les anti-réforme, cette autonomie fait au contraire craindre une inégalité de qualité de l’enseignement suivant les établissements. Mais si la Peep reconnait que la place des parents d’élèves s’est améliorée avec Najat Vallaud-Belkacem, et que les débats ont été riches, elle déplore une réforme qui manque d’ambition. Selon Valerie Marty, présidente de la Peep, « on a le sentiment que la réforme ne va pas jusqu’au bout. Il y a de bonnes idées, mais elles ne sont pas complètement abouties. »

« Par exemple, continue Mme Marty, on a fait le constat que les élèves ont des besoins très différents en matière d’éducation. Il aurait donc fallu différencier les enseignements de manière plus importante et intensive, si on voulait aider chaque élève. L’accompagnement personnalisé va dans ce sens, de même que les enseignements pratiques interdisciplinaires, puisqu’ils permettent à l’élève d’apprécier le concret de la connaissance, pourquoi on apprend telle ou telle chose. Seulement, on ne va pas assez loin, puisque la manière d’enseigner ne bouge pas. On est dans le schéma très académique du professeur devant l’ensemble de sa classe. »

Du côté des syndicats, la contestation est très vive : le Syndicat national des enseignements de second degré (Snes) par exemple, principal syndicat du secondaire, lance un mot d’ordre de grève pour le 8 septembre. Il dénonce une réforme bureaucratique et dogmatique. « On se retrouve à cette rentrée devant un grand cafouillage », considère Frédérique Rolet, porte-parole du Snes.

« Personne ne sait exactement ce qui va se passer dans les établissements. Rien n’est calé, que ce soit sur l’accompagnement, les EPI ou la participation aux différents conseils », dénonce Mme Rolet, qui déplore aussi que les crédits affectés soient « insuffisants pour acheter les manuels pour les nouveaux programmes ». « C’est quand même le grand désordre. On veut rappeler à la ministre la nécessité de regarder très sérieusement comment mettre en place une réforme efficace », conclut-elle.

Le syndicat majoritaire appelle les enseignants à ne pas appliquer la réforme Vallaud-Belkacem. Selon eux, les collèges la mettront en place de façon anarchique, sans compter que si la droite est élue à la prochaine présidentielle, la réforme risque d’être abrogée.

Source: Rfi

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