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Rentrée judiciaire 2015-2016 : LA JUSTICE A UN RÖLE ESSENTIEL DANS LA CONSOLIDATION DE LA PAIX


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Les cours et tribunaux ont fait leur rentrée officielle jeudi dernier. L’audience solennelle marquant la rentrée judicaire 20015-2016 était présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. C’était au CICB dans la salle principale, en présence de la famille judiciaire au grand complet. Le Premier ministre Modibo Keita et la quasi totalité de l’équipe gouvernementale ainsi que les chefs des institutions de la République assistaient à la grande messe annuelle, qui réunit il va de soi, magistrats, dont le président de la Cour suprême Nouhoum Tapily, avocats, greffiers, huissiers etc …
Cette rentrée judiciaire intervient à un moment tous les fils de la Nation ont fait part de leur volonté d’aller résolument à une paix durable et à la réconciliation. Le thème retenu par le comité scientifique de la Cour suprême était d’une haute pertinence, à savoir « le rôle de la justice dans la consolidation de la paix au Mali ».
Preuve que l’institution judiciaire est consciente du rôle qu’elle doit jouer avec tout l’équilibre nécessaire dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation signé suite à de longues négociations emmenées par l’Algérie et la communauté internationale.
En effet, au cours des moments troubles, trop de crimes sont commis. Les viols, les vols et les exécutions sommaires étaient monnaies courantes pendant l’occupation des régions du Nord par les groupes armés. Alors, comment rendre justice tout en préservant l’esprit de l’Accord pour la paix ? Toute la problématique est ainsi posée.
Mais au-delà du thème, la rentrée judiciaire est l’occasion pour l’ensemble des composantes de la famille judiciaire de marquer une pause pour apprécier le fonctionnement de notre justice. Aussi, devaient-elles mener des réflexions fortes en vue d’une meilleure exécution de leurs missions. Surtout quand celles-ci sont essentielles pour l’ancrage de la démocratie dans la vie de la nation.

LA CLE DE TOUTE STABILISATION POST-CONFLIT. Lors de la cérémonie solennelle de la rentrée, le président de la Cour suprême a souligné avec grandiloquence que la consolidation de la paix est devenu aujourd’hui « l’immense tâche à la laquelle chaque acteur est invité ». « Le choix du thème, selon le haut magistrat n’est point fortuit pour des raisons évidentes liées à la crise sécuritaire que notre pays connait depuis 2012, marquée par une série d’évènements graves affectant les fondements mêmes de notre Etat ».
« Pour espérer poser les bases d’une paix durable, il faut travailler sur la justice, qui demeure la clé de toute stabilisation post-conflit », a recommandé l’orateur. Analyse qui trouve échos dans la réflexion du juge rapporteur Idrissa Hamidou Touré, juge d’instruction au tribunal de Yélimané. Celui-ci défend que la justice répond de la paix et qu’elle est garante de sa consolidation. « Il nous reste à présent, à détruire, systématiquement, toutes ses séquelles, qui se situent dans les circuits de l’impunité, de l’injustice, de la rancœur, de la haine et de la vengeance. Notre mission historique exige l’accomplissement de ces tâches. C’est à présent que se joue l’avenir de notre pays, que nous devons réussir la paix ou échouer. La tâche est ingrate, car elle exige un travail assidu, un désintéressement absolu, une volonté ardente, une foi inébranlable en un Mali un et indivisible. Mais elle est à la mesure de notre histoire héroïque, de notre passé commun, de notre conscience nationale, de notre foi dans le destin d’un Mali juste, prospère et éternel », a argumenté le juge rapporteur.
En sa qualité de premier magistrat, le président Keita, a mis l’accent sur ce fragile équilibre à trouver entre le distribution de la justice et la consolidation de la paix sociale. Pour le président du Conseil supérieur de la magistrature, il ne s’agit point de taire le droit. Encore moins de le transgresser. Mais de faire en sorte en sorte que l’intérêt supérieur de la Nation soit préservé. Le chef de l’Etat, principal garant des libertés et des droits, s’est dit savant des difficultés que connaît la justice de notre pays. Promettant de travailler à les résoudre, il a invité la famille judiciaire à traduire dans les faits les pertinents enseignements issus de ses travaux.

A. M. CISSE

Source : Essor

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