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Renouvellement du mandat de la MINUSMA : Les raisons avancées par le Secrétaire général de l’ONU

Du 27 mars au 11 avril, une mission du secrétaire général des Nations Unie a séjourné dans notre pays. Conformément à la résolution 2164, un rapport trimestriel a été produit faisant état des principaux faits survenus pendant cette période. Au cœur de ce rapport, des recommandations fortes ont été formulées pour prolonger le mandat de la Minusma qui devrait expirer le 30 juin prochain.

Dans ce rapport trimestriel  de 22 pages, le secrétaire général de l’Onu fait un état des lieux des différents évènements qui se sont déroulés au cours de cette période avant d’avancer les raisons de  sa recommandation de prolonger le mandat de la Minusma au 30 juin 2016.

Concernant le  processus politique, le rapport indique une  évolution importante du processus de dialogue inter-malien, qui a été sanctionné le 15 mai  dernier par la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale entre le gouvernement, la Plateforme, une faction  de la Coalition du peuple de l’Azawad (Cpa) et la CmfrpII. La Cma, elle, s’est contentée de le parapher le 14 à Alger. Le dialogue s’est poursuivi et l’accord est demeuré ouvert à la signature par les autres parties. Ainsi, souligne le rapport, grâce à la participation active du représentant du secrétaire général de l’Onu et d’autres acteurs, une série de consultations a eu lieu à Alger du 27mai au 5 juin afin de définir un plan d’action en deux étapes visant à obtenir l’adhésion de la coordination. Le 5 juin, la Coordination, le gouvernement, l’équipe de médiation ont signé le Relevé des conclusions  préparatoires à la mise en œuvre de l’accord pour la paix  et les Arrangements sécuritaires pour une cessation des hostilités, qui prévoient le désengagement des parties de Ménaka. La plateforme a refusé de signer. S’agissant de la sécurité et stabilisation, le rapport note qu’au cours de cette période, les affrontement et attaques ont augmenté. Les tensions se sont aggravées entre la plateforme et la coordination, les deux parties essayant de renforcer leur influence ainsi que les avantages territoriaux et politiques. Le 27 avril, les éléments du Gatia et de la plateforme-MAA ont attaqué la ville de Ménaka .La coordination a riposté en lançant une série d’attaques contre des localités contrôlées par le gouvernement ou la plateforme dans la région  de Tombouctou. Au même moment, les activités violentes extrémistes et criminelles ont augmenté dans toutes les régions du nord et vers le sud, dans les régions de Mopti et de Ségou. Les attaques dirigées contre les agents de l’administration locale dans la région de Mopti ont amené sept sous-préfets et un maire à démissionner. Les attaques contre les civils se sont également  intensifiées. Les engins explosifs improvisés contre les forces de défense et de sécurité maliennes ont également augmenté. Cinq incidents signalés ont fait deux morts et 9 blessés. La Minusma a été la cible de nombreuses attaques, essentiellement aux engins explosifs improvisés, mais aussi au mortier à Kidal.12 casques bleus ont été blessés.

Les raisons du renouvellement du mandat de la Minusma

Pour mettre l’accord en œuvre concrètement et obtenir des résultats, le secrétaire général a égrené une série de recommandations visant à réorienter le mandat de la Minusma. Ainsi, premièrement, la mission de bons offices de la Minusma pourrait être modifiée de manière à faciliter et à appuyer le dialogue avec tous les intervenants et entre eux, pour encourager toutes les parties à adhérer sans réserve  à l’accord et à le mettre en œuvre de manière concertée. Les mesures prises pour faciliter le dialogue en faveur de la réconciliation  et de la cohésion sociale aux niveaux local et national pourraient être renforcées par des activités de sensibilisation  et d’appui menées auprès des autorités locales, des chefs locaux et religieux et de la société civile, ce qui pourrait empêcher les tensions intercommunautaires de s’aggraver  et contribuer à améliorer la confiance au sein de la population. Dans cette optique, il a encouragé les donateurs à contribuer généreusement au fonds d’affectation spéciale pour la paix et la sécurité, géré par la Mission. Deuxièmement, dans le cadre des efforts déployés pour faire avancer le processus de paix, la mission pourrait continuer de faire de la sécurité  et de la stabilisation ses premières priorités. Elle pourrait, à ce titre, surveiller et superviser plus étroitement le respect du cessez-le feu grâce à un renforcement des mécanismes de contrôle, à des mesures de confiance et à un dialogue actif avec tous les groupes armés. Troisièmement, la Mission pourrait aider les parties à mettre en œuvre l’accord de paix de manière progressive et concertée en tant que seul membre de l’équipe de la médiation internationale ayant une présence dans le nord. La Minusma aura un rôle prépondérant à jouer, non seulement du fait de la fonction de secrétariat du Comité de suivi de l’accord qui lui a été confiée mais en ce qui concerne la mise en œuvre de certaines dispositions de l’accord sur le terrain. Par ailleurs, le secrétaire général a attiré l’attention que le nord du Mali est dangereux, ce qui rend difficile la conduite des activités. Dans un avenir proche, précisera t-il,  la Minusma restera confronté à d’importantes difficultés au niveau de la sécurité et sur le plan opérationnel. L’extrémisme violent, la criminalité transnationale organisée et le banditisme continueront de menacer gravement les efforts de stabilisation en cours. Par conséquent, il recommande au Conseil de sécurité de prolonger d’un an le mandat de la Minusma à savoir jusqu’au 30 juin 2016, celle-ci devrait disposer d’un effectif renforcé de 11240 éléments, y compris les 40 observateurs militaires recommandés, et de 1400 policiers.

Boubacar SIDIBE

 

Source: Le Prétoire

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