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Rencontre IBK-Soumaïla Cissé : Ce que les deux hommes se sont dit

À sa sortie d’audience avec le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, hier jeudi 08 septembre, l’honorable Soumaïla Cissé, s’est adressé à la presse. Nous vous proposons l’intégralité de sa déclaration qui porte sur cette rencontre de plus trois heures d’horloge

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« Vous savez quand on attend longtemps quelque chose et que ça arrive, ça fait comme si on a une sorte de soulagement. Ça fait très longtemps que nous avons souhaité,  à l’opposition, un dialogue direct avec le Chef de l’État sur l’ensemble des problèmes de la nation. Nous avons eu cette chance, nous avons discuté pendant très longtemps (plus de 3 heures de temps NDLR). Nous avons passé en revue l’ensemble des préoccupations (je pense) des Maliens. Que ça soit les aspects liés à la gouvernance nous n’avons rien occulté, nous avons parlé des affaires,  nous avons même parlé de l’accord d’Alger.  Nous avons pansé des rumeurs de ceux qui sont distillés parfois par vous (la presse NDLR), ce qui est vrai, ce qui n’est pas vrai. Et je crois que nous avons beaucoup échangé.

Ce qui est important, c’est que cela soit une étape pour le Mali. Je pense que chaque Malien digne de ce nom cherche la voie, le chemin, le petit chantier, pour arriver à la paix, à la concorde dans ce pays. Et que les Maliens se parlent, les Maliens se retrouvent et que les Maliens suivent ensemble les choses.

Le Président de la République a dit une phrase qui m’a beaucoup  plu, c’est de dire que « nous avons nos contradictions, nous avons  aussi nos divisions. Il faut garder nos contradictions pour que chacun puisse s’exprimer ».

Je suis aussi sorti de cette rencontre avec le sentiment qu’il y a beaucoup d’informations que le Président n’a pas forcément de la bonne façon. Je crois que ce déficit est une réalité. Je suis aussi sorti de cette rencontre en disant au Président qu’il y a un déficit de communication de son côté.

Je pense que tout ce qui a été dit, tout ce qui a été diffusé, mérite certainement de bonnes explications, que ce soit pour nous à l’opposition, que ce soit pour le peuple malien.  Le grand problème que je vois, c’est qu’il y un déficit réel de dialogue dans notre pays.  Nous l’avons souhaité à l’opposition, nous avons demandé et redemandé que nous ayons des concertations nationales.  Que nous puissions discuter de tout : Les problèmes de sécurité, les problèmes institutionnels, les problèmes de gouvernance, d’avenir du pays, de l’éducation, du système électoral, de la représentation et de la force de notre démocratie, des voies républicaines que nous suivons. .. Je crois qu’aujourd’hui la phase actuelle de la crise malienne, c’est indispensable (les concertations NDLR). Le gouvernement seul n’y arrivera pas, les groupes armés seuls n’y arriveront pas, même les groupes armés et le gouvernement seuls n’y arriveront pas. La société civile a un rôle extrêmement important à jouer et elle doit jouer ce rôle. L’opposition a un rôle important à jouer et elle doit jouer son rôle. Cela ne veut pas dire qu’on va faire une fusion de quelque chose, mais je crois que chacun à sa place.

Des prochaines élections communales prévues en novembre

Oui, on en a parlé. J’ai dit  au chef de l’État que quand les choses sont troubles, essayons de ne pas rajouter. Aujourd’hui nous avons beaucoup d’incertitudes, en particulier dans le nord et dans le centre de notre pays. Nous allons dans des phases électorales qui créent encore de nouvelles perturbations. Nous souhaitons, bien sûr, que les élections se fassent dans tout le pays. Mais je crois qu’on n’a pas  besoin d’être grand devin pour se rendre compte que d’ici novembre, ce sera difficile. De dire que partout les choses vont bien se passer, nous le souhaitons, mais nous ne le croyons pas.  C’est pour ça qu’il ne nous a pas paru urgemment prudent aujourd’hui de fixer une date pour ces élections communales, une date si rapprochée, alors que les conditions qui ont prévalu au report des premières dates sont encore  là. A mon avis, ces élections ne sont pas raisonnables.

Ensuite, on a une loi électorale qu’on est en train de discuter à l’Assemblée Nationale. Je disais au président qu’une loi de 200 et quelques articles sur laquelle il y a déjà 138 amendements, c’est que quelque part, elle n’a pas été suffisamment étudiée, suffisamment consensuelle pour avoir l’adhésion de chacun.

Mais nous, à l’opposition, ce qu’on cherche c’est de corriger ce qui n’a pas bien fonctionné depuis ces 20 dernières années. Qu’il y ait plus de transparence, que le contrôle soit effectif et que la démocratie se renforce davantage. Je crois que ces tares doivent être mises dedans (dans le projet de loi électorale) et qu’on puisse avancer. Si un dépouillement n’est pas public, il y a quelque chose qui ne va pas qui jure avec le contrôle, avec la réalité. Si vraiment les délégués ne sont pas à leurs places, c’est que vraiment, il y a quelque chose qui ne va pas. S’il se passe des choses comme ce qui s’est passé à Tessit où on peut avoir 6.000 inscrits, 6.000 votants, et 6.000 qui votent la même chose, il y a quelque chose qui  ne va pas. On me dira toujours « bon ça existait auparavant », bon on ne doit pas continuer à accepter. Que cela continue d’exister, vous voyez ce que ça fait comme problème ailleurs. Donc, ce sont des choses qui interpellent, qui font que les dates me paraissent aujourd’hui, certainement à revoir, et la loi électorale n’est pas satisfaisante aujourd’hui pour l’opposition. Bien sûr, elle est entrain d’être discutée à l’Assemblée et le groupe parlementaire prendra sa décision le moment venu.

De l’espoir de l’opposition pour la satisfaction de ces préoccupations

« Nous sommes à l’opposition, nous ne croyons que ce que nous voyons. Ça fait longtemps qu’on demande une concertation, on l’attend de l’avoir. On a été reçus, nous attendons la suite. Et je crois que  le plus important c’est la suite.  Quelle suite sera donnée ?

 Des avantages de chef de file de l’opposition

« Les premiers avantages d’un chef de file de l’opposition, c’est d’être reçu et considéré comme tel. C’est d’être considéré par le protocole comme quelqu’un d’important, de respecté et de respectable, qu’on l’écoute et qu’on le consulte. Je n’ai pas eu les sentiments que cela soit. Vous savez, les aspects pécuniaires, ça va, ça vient. J’ai entendu beaucoup de choses. J’ai eu la chance d’avoir été ministre des finances depuis plus de 7 ans, je sais lire un budget, je sais ce qu’il y a dedans. Et je n’affirme jamais des choses qui n’ont pas été.

Le jour où j’ai parlé de ça, sur ces fameux 500 millions, je ne les avais pas reçus. Maintenant on a reçu. C’est un budget de fonctionnement, un budget d’équipement. Ce n’est pas un salaire, j’aurais bien voulu avoir un tel salaire, mais malheureusement je ne  l’ai pas. Par contre, ce que j’ai dit est vrai. J’ai parlé des fonds spéciaux du Président, j’ai parlé des fonds spéciaux du premier ministre, des fonds spéciaux du président de l’Assemblée Nationale. Je n’ai pas parlé de leur salaire. Et ça, si c’est ça, que vous voulez que je confirme, j’ai des éléments pour les confirmer, je ne dis jamais de mauvaises ou de fausses choses ».

Transcris par Djibi Samaké

 

Source: mali24

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