Sitan Nièba Coulibaly, servante originaire de Ségou, tombée enceinte des œuvres d’un inconnu à Bamako, s’était retirée à Kati sur la route de Neguela pour travailler. Renvoyée aussitôt après son accouchement, elle passe huit jours dans la rue, sans avoir à manger, personne ne voulant l’embaucher avec un bébé sous le bras. Pour se sauver la tête, elle alla le samedi 20 juin dernier, plonger jusqu’au cou, l’enfant dans une fosse sceptique étroite, quasi remplie. Mais, elle ne put l’abandonner en raison de ses pleurs et voulut le retirer, ce qu’elle n’a pas pu faire seule. Partie confesser auprès de son tuteur et demander son aide, ils reviennent sur les lieux où l’enfant avait été déjà sauvé. La bonne est interpellée.

Sitan Nièba Coulibaly se souviendra longtemps de cette mésaventure qui a failli l’emporter à jamais. Le samedi 20 juin dernier, vers 13H, le maire de Kati et les notabilités sont informés de la découverte d’un enfant nouveau-né, enfoncé dans un WC jusqu’au cou dans une maison abandonnée entre le Dral (marché de bétail) et Neguela. Des enfants qui jouaient par ici avaient fait la découverte. Peu après le sauvetage de l’enfant, une fille très agitée, accompagnée d’un homme se présente sur les lieux.

En voyant que l’enfant était sauvé, elle a sauté de joie et avoué que c’est son enfant. Elle est immédiatement interpellée et conduite au poste de police pour être entendue. Sitan se défend qu’elle a été obligée d’abandonner son nouveau-né pour ne pas mourir de faim, car personne ne voulait l’embaucher. Sa patronne l’a renvoyée après son accouchement. Toutes ses économies ont été englouties dans les frais d’ordonnance pendant la grossesse. Après huit jours d’errance, elle décida de se débarrasser de l’encombrant bébé. Mais précise Sitan, elle a regretté aussitôt après son geste et a tenté de le sauver.

En raison de l’étroitesse du trou, elle a tout fait sans succès et les cris de l’enfant la faisaient pleurer. C’est justement pour le sauver qu’elle est allée faire la confidence à son oncle de tuteur et demander son aide, déclaration confirmée par ce dernier. Qui est l’auteur de la grossesse ? Sitan ne le sait pas. « Je n’ai pas peur de la justice » dit-elle car, mon enfant est sauvé. Après une audition sommaire, elle est relaxée et a repris son bébé. Son oncle promet de s’occuper d’elle et de lui trouver un travail.