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Régionalisation : UNE REORGANISATION DES MODES DE GOUVERNANCE

Elle devrait consacrer la prééminence du niveau régional comme niveau pertinent pour coordonner et intégrer les visions, les plans et les programmes des autres collectivités territoriales et de l’Etat, dans le respect de l’autonomie et des compétences respectives

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Le terme de régionalisation, à l’instar de la décentralisation recouvre des notions et des réalités très diverses, qui ne répondent ni aux mêmes inspirations ni aux mêmes desseins politiques ou administratifs. « La régionalisation n’est ni le régionalisme, ni le fédéralisme », a précisé partout le directeur général adjoint des collectivités territoriales Séni Touré, au cours des rencontres d’échange du ministre Ousmane Sy dans le district de Bamako sur le sujet. Et d’ajouter que la régionalisation en construction au Mali ne remet en cause ni l’unité nationale, ni l’intégrité territoriale, mais procède d’une volonté politique affirmée de rationalisation et de valorisation des potentiels productifs des régions. L’objectif de la régionalisation est la réorganisation des modes de gouvernance du territoire pour améliorer l’efficacité et l’efficience dans la mise en oeuvre des politiques publiques et leur appropriation par les populations. Elle vise principalement à libérer davantage l’esprit d’initiative et les énergies créatrices des citoyens et des élus ; à contrecarrer et réduire les pesanteurs et les inhibitions bureaucratiques en faisant de la réforme un élément clé du processus de déconcentration. Quelles orientations stratégiques pour conduire la régionalisation au Mali ? Quatre orientations stratégiques ont été retenues pour conduire le processus. D’abord la régionalisation est d’essence démocratique et respectueuse des diversités socioculturelles. Ce qui veut dire que la gestion démocratique des affaires de la région se trouvera renforcée par la consolidation de la démocratie représentative, l’équité genre, la participation citoyenne et les relations de partenariat. La deuxième orientation est représentée par une gouvernance territoriale performante pour exercer des compétences étendues et mieux articulées. Il s’agit là de la conception et la conduite concertées et coordonnées du développement intégré dans l’espace régional par l’émergence de la collectivité régionale en tant que partenaire privilégié de l’Etat et par la reconnaissance de sa prééminence pour coordonner et intégrer les visions, les plans et les programmes. Ensuite vient une organisation étatique modernisée permettant l’instauration de nouveaux rapports entre l’Etat et les collectivités territoriales basés sur le partenariat et la régulation. S’y ajoute une régionalisation vouée au développement intégré orienté sur la création de richesses et d’emplois à travers la multiplication des opportunités d’écoute et d’échanges favorisant la libération des énergies et des initiatives locales dans le but de dynamiser les économies locales en faisant de chaque collectivité un espace de valorisation des ressources et des savoir-faire locaux. Moteur du développement. Le développement économique régional (DER) constitue ainsi un enjeu majeur de la régionalisation. C’est pourquoi un dispositif spécifique d’appui au DER a été mis en place avec l’appui de différents programmes. Ce dispositif vise en premier lieu à renforcer les capacités des collectivités régions en matière d’analyse économique de leur territoire, de définition de stratégies et de programmes dans le domaine économique, de conception et de mise en oeuvre d’instruments pour la réalisation et le suivi des activités économiques. Au delà de sa dimension administrative liée à l’érection des régions en collectivités territoriales, la régionalisation participe de la volonté politique réaffirmée de faire de la région le moteur du développement économique, social et culturel.

La régionalisation, explique le technicien, est basée sur le principe de subsidiarité qui fait que l’échelon le plus élevé ne doit assurer que les missions ne pouvant être exercées à un niveau inférieur. Elle devrait consacrer la prééminence du niveau régional comme niveau pertinent pour coordonner et intégrer les visions, les plans et les programmes des autres collectivités territoriales et de l’Etat, dans le respect de l’autonomie et des compétences respectives. La régionalisation met la région au coeur du processus de décentralisation, mais les autres niveaux de collectivités gardent un rôle essentiel pour mettre en oeuvre les compétences qui leur sont dévolues et agir en synergie avec la région notamment pour la promotion du développement économique. Actions prévues ? Le changement de mode d’élection des conseillers régionaux pour évoluer vers un suffrage direct en vue des prochaines élections ; l’évaluation participative de la pertinence du cercle en tant que collectivité territoriale et de la faisabilité de la création de nouvelles régions ; le renforcement du rôle moteur de la région en matière de développement économique matérialisé à travers le cadre national d’orientation du développement économique régional (DER en cours); l’institutionnalisation des contrats plans Etat/Région (en cours) et la création d’agences de développement régional et de fonds régionaux de développement et d’aménagement. Les autres actions prévues pour la mise en oeuvre de la régionalisation concernent la réalisation des projets d’investissement structurants (en cours); le transfert aux régions des services techniques régionaux en charge des compétences transférées ; le partenariat entre les régions et les autres niveaux de collectivités territoriales autour de pôles de développement et des espaces économiques partagés (en cours). A ces actions se greffent le renforcement de la capacité de maîtrise d’ouvrage de la collectivité région dans la promotion de l’économie, en interaction avec le secteur privé ; l’impulsion de la coopération entre collectivités maliennes et entre celles-ci et leurs homologues étrangères (inter-collectivités, coopération décentralisée et coopération transfrontalière) ; l’appui aux régions dans la conception et la réalisation des projets d’investissements structurants. Dans la mise en oeuvre du DER, des avancées importantes ont été réalisées dans la plupart des régions, mais globalement les démarches, instruments et outils nécessitent encore d’être améliorés.

Souleymane DOUMBIA

source : essor

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