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Regards de jeunes sur les 59 ans d’indépendance du Mali

Le Mali a célébré son 59èmeanniversaire de l’indépendance, le 22 septembre 2019. Notre équipe de reportage a tendu son micro à certains jeunes bamakois à cet effet. Leurs avis diffèrent sur les 59 ans de l’accession du Mali à l’indépendance. Quelques uns que nous avons approchés trouvent que la jeunesse « est et reste un acteur majeur du Mali, de l’indépendance à nos jours, sur les plans politique et économique ». D’autres estiment « que ces 59 ans ne sont pas déroulés, totalement, dans une vraie et réelle indépendance ».

Selon Yoro Diakité, artiste comédien âgé de 32 ans, communément appelé ‘Bintou Yoro’, les 59 ans d’indépendance sont à vérifier. Pour lui, la question majeure à se poser est si nous sommes réellement indépendants, dans tous les domaines. Il fait allusion à l’époque du président Modibo Kéita. « À mon avis, le Mali n’est pas totalement indépendant. C’est vrai qu’on n’a pas vécu le pouvoir du président Modibo Kéita, mais on nous a enseigné, à travers l’histoire, que sous son pouvoir, le Mali était carrément indépendant dans tous les domaines », dit notre interlocuteur. « Notre pays disposait d’une industrie, d’une agriculture, d’un artisanat, entre autres», ajoute-t-il.

COMPARAISON –Poursuivant, sa rétrospective, il dit : « après le président Modibo Kéita, c’était encore un peu mieux avec  le général Moussa Traoré». Le jeune comédien pense que le Mali a perdu son indépendance à l’ère de la démocratie. D’après lui, son pays est sous ordres des occidentaux. « De la chute du général Moussa Traoré à aujourd’hui, dit-il, il faut reconnaitre que le Mali est dans d’autres mains ». « On est gouverné par d’autres, on est sous le contrôle d’un autre pouvoir. Donc, dans ce contexte, on ne peut dire qu’on est indépendant dans tous les domaines », soutient-il

Pour lui, la première indépendance est celle de l’esprit d’abord. Or, il trouve que « le Malien lambda n’est pas indépendant dans sa tête… La forme y est mais pas le fond est autre chose. », soutient Yoro Diakité. Et de dire : «Quand on est géré, commandé par d’autres personnes, quand ce sont d’autres personnes qui nous dictent ce que nous devons faire, ce que nous ne devons pas faire, cela veut dire qu’on n’est pas totalement indépendant ».

Cependant, ‘Bintou Yoro’ n’exclut pas la possibilité de relever les défis qui, selon lui, dépend du degré de patriotisme de tout un chacun et d’un sursaut national après l’éveil des consciences. « On peut être indépendant encore, si nous le voulions, si le peuple malien se lève, si le citoyen lambda se met en tête que personne ne fera ce pays à notre place. Et que nous devons nous battre, quel que soit notre position, notre race, le domaine dans lequel on se trouve, on doit se mettre en tête qu’on est tous fils de ce pays. Et que nous devons nous battre pour une indépendance totale de ce pays », préconise l’artiste comédien.

Pour Modibo Koné, 31 ans, couturier de son état, le développement de notre est gangréné par la corruption, le détournement de fonds publics, le népotisme. Sur ce point, croit-il, « l’avenir du pays est incertain. L’éducation a été hypothéquée ». « La génération qui a précédé la mienne, à l’école malienne, a plus de niveau. Chaque année, les élèves, en tout cas les fils de pauvres, baissent de niveau », dénonce M. Koné.

SUCCES –En revanche, il est très fier de la couverture sanitaire du Mali. « La stratégie de la santé communautaire, avec l’instauration des Centres de santé communautaire (CSCOM), a contribué à réduire la souffrance des populations rurales, à l’intérieur du pays », se réjouit-il.

Toujours dans le domaine de la santé, Oumou Coulibaly, une policière de 25 ans, apprécie l’introduction du système de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). « Franchement, je salue et remercie l’ingéniosité  du président Amadou Toumani Touré pour cette initiative. Je souhaite que chaque dirigeant apporte de telle initiative dans le cadre de l’essor du Mali et, cela, dans tous les domaines », suggère-t-elle.

Modibo Diarra, un jeune cadre, chef du département Communication et Partenariat à l’Agence nationale d’assistance médicale(ANAM), estime qu’à l’indépendance, la jeunesse malienne était, relativement, en marge de l’arène politique. « Le pays venait tout juste d’accéder à la souveraineté internationale dont la lutte a été, essentiellement, menée par nos pères qui ont, ainsi, pris le pseudonyme de ‘pères de l’indépendance’ », a rappelle-t-il.

Mais, pour lui, l’euphorie de la responsabilisation progressive de la jeunesse et son irruption dans l’arène politique, à l’avènement de la démocratie ne doivent pas faire oublier le taux, de plus en plus, élevé de jeunes chômeurs, qui ont très peu d’option pour pouvoir émerger. « Les seules options qui leur restent sont, entre autres, l’immigration massive vers des horizons, prétendument considérés comme l’eldorado, la drogue, le banditisme et même le terrorisme », se désole M. Diarra.

Selon lui,  nous avons une jeunesse qui a une forte envie de s’affirmer tout de suite, mais dont une frange importante manque de bagage intellectuel ou l’expérience requise, malgré de gros diplômes obtenus avec l’appui des parents, « donc une jeunesse en besoin de formation et de maturité, mais en proie à la facilité, à la corruption et au banditisme ».

OD/MD 

Source: AMAP

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