Les Mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger notamment la CMA et la Plateforme du 14 Juin 2014, tous regroupés au sein du CSP-PSD ont réitéré, lundi, dans un communiqué, leur position au projet de nouvelle constitution. A cet effet, ils recommandent aux autorités de la transition le report de l’élection référendaire du 18 juin prochain. Cela fait suite de leur rencontre avec la médiation internationale tenue du 3 au 5 juin 2023 à Kidal.
Malgré leur rencontre avec la médiation internationale tenue du 3 au 5 juin 2023, les Mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, notamment, la CMA et la Plateforme du 14 Juin 2014, regroupés au sein du CSP-PSD, maintiennent leur position de rejeter du projet de Constitution qui sera soumis à l’appréciation des Maliens le 18 juin prochain. « Le CSP-PSD réitère sa position de rejet du projet de constitution en l’état actuel conformément à sa déclaration du 28 mars 2023 », déclarent les Mouvements dans leur communiqué.
Selon le communiqué signé par le Porte-parole du Cadre Stratégique Permanant pour la Paix, la Sécurité et le Développement, Mohamed Elmaouloud Ramadane, ce projet de Constitution ne prend pas en charge les dispositions principales de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu de processus d’Alger. Pire, souligne-t-il, il constitue un obstacle pour une bonne gouvernance et qui est un recul démocratique.
De ce fait, le CSP-PSD recommande aux autorités le report du référendum constitutionnel prévu pour le 18 juin prochain. « Au regard de l’absence d’un consensus national sur le projet et de la difficulté de réussir une large participation de tous les fils du pays sur l’ensemble du territoire, le CSP-PSD recommande fortement aux autorités de la Transition le report du referendum prévu le 18 juin, afin de créer les conditions d’aboutir à un texte suffisamment participatif », peut-on lire dans le document qui invite les différents responsables CSP-PSD et notables locaux à vulgariser cette position auprès des militants et sympathisants.
Le CSP-PSD déplore l’absence d’une « volonté politique des autorités de transition »
De surcroît, le Cadre Stratégique Permanant pour la Paix, la Sécurité et le Développement a rappelé qu’au cours de sa rencontre avec la médiation internationale, il a été aussi question de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Selon le Porte-parole Mohamed Elmaouloud Ramadane, cet Accord demeure le seul outil d’une paix durable et d’une réconciliation nationale. C’est pourquoi, il déplore, l’absence d’une volonté politique des autorités de transition de transcender le blocage pour sa mise en œuvre.
Aussi, signifie-t-il, la rencontre extraordinaire avec la médiation internationale a permis aux responsables des mouvements signataires d’exprimer leurs préoccupations liées à la situation politique sécuritaire et humanitaire au Mali et aux difficultés liées à la mise en œuvre de l’APR. « Les discussions avec la médiation ont permis au CSP-PSD de soumettre des propositions de sortie de l’impasse et attend d’elle des réponses concrètes pour un dénouement heureux avant la tenue de l’échéance référendaire prévue le 18 juin par les autorités de la transition », a indiqué le Porte-parole Mohamed Elmaouloud Ramadane dans le communiqué du CSP-PSD.
La société civile dénonce, elle aussi, « l’irrégularité du scrutin référendaire »
Après les Mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, les organisations de la société civile de Kidal ont aussi dénoncé, dimanche dernier, dans une déclaration, « l’irrégularité » du scrutin référendaire et la « violation » des dispositions de la charte de la transition par le scrutin du 18 juin 2023. Cela, à la suite d’une rencontre qui s’est tenue le dimanche 04 juin dernier, dans la salle de conférence du bureau régional de la société civile de Kidal, annonce la déclaration.
Selon le document, la rencontre a enregistré la présence de toutes les couches de la région notamment : le conseil des jeunes, les associations des femmes, les chefs de quartiers, les leaders communautaires et les leaders religieux. « Les participants rappellent que le projet de constitution ne prend pas en compte aucune disposition de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, qui est la seule base légale motivant les relations entre les mouvements armés signataires et le gouvernement du Mali », indique le communiqué.
Par conséquent, souligne la déclaration, les participants rejettent ce projet de constitution qui ne contient aucune évolution particulière à la constitution du 25 février 1992. Ils appellent les autorités administratives et tous les membres de l’autorité indépendante de gestion des élections AIGE à surseoir à la tenue du référendum dans toute la région de Kidal. « Les organisations rejoignent leur voix à celles des associations musulmanes qui ont rejetées ce projet de constitution sur toute l’étendue du territoire national, et déclarent solennellement ne pas se reconnaitre dans ce projet de la nouvelle constitution », ont affirmé les organisations de la société civile de Kidal.
Ibrahim Djitteye
Source : LE PAYS