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Recrudescence des inondations au Mali : acteurs et victimes se partagent les responsabilités

Les inondations au Mali semblent ne plus choquer personne. C’est un phénomène récurrent qui touche chaque année un nombre important de maliens à travers le pays. A Bamako, comme à l’intérieur du pays, les populations sont à la fois victimes et acteurs de ce désastre. Un triste constat qui interpelle tous les acteurs : autorités politiques, citoyens et organisations humanitaires, qui ont encore beaucoup à faire pour trouver une solution durable à ce phénomène.

En 2019, les inondations ont causé la mort de 24 personnes avec 8 blessés. Elles ont touché 3 944 ménages provocant ainsi 41 008 sinistrés. La Direction générale de la Protection civile a enregistré la destruction partielle ou totale de 5 315 maisons ; 932 hectares de terres cultivables ont été détruites par les fortes pluies en plus de 457 latrines et de 2 888 têtes de bétail emportées par les eaux.

Cette année, 112 456 personnes sont en risque d’inondations dans le pays dont 34% dans les deux régions de Gao et Mopti. Les dernières précipitations de fin juin au 10 juillet 2020 ont provoqué d’importants dégâts matériels dans les deux régions.

A Gao 900 petits ruminants et une trentaine de vaches tués avec une vingtaine maisons endommagées.

Dans la région de Mopti, l’organisation humanitaire OCHA a enregistré cette année 7648 personnes sinistrées. A Douentza, 2 242 personnes sont sinistrées. Les dégâts matériels enregistrés sont entre autres : 951 maisons endommagées, 248 clôtures tombées ; 239 toilettes écroulée. A cela, il faut ajouter 162 greniers tombés et 11 puis détruits. En plus de la crise liée aux conflits communautaires dans le centre du pays, les inondations ont causé d’importants dégâts entre 2014 et 2019. L’on a enregistré 5 428 personnes sinistrées chaque année en 2015 et 2018. En 2016, elles étaient 17 801, quant à l’année dernière, la cinquième région enregistrait 4598 personnes sinistrées.

Dans la capitale, les constructions sont pour la plupart, sur les collines, dans les bas-fonds ou dans les servitudes. Les spécialistes indiquent que, certes, certaines maisons sont installées au moment des grandes sécheresses où les pluies étaient rares, ils estiment cependant que des dispositions devraient être prises pour améliorer le cadre de vie et réduire les risques d’inondations dans les quartiers comme Lafiabougou, Banconi, Niamakoro, Missabougou et Yirimadjo entre autres. Le lotissement et le plan d’urbanisation doivent prendre en compte tous les aspects.

« Ici à Talco1, le véritable problème c’est l’absence des caniveaux. C’est l’Etat qui nous a poussé à venir nous installer près des servitudes. Sinon mon mari était dans sa maison construite sur son propre terrain. Mais, ils sont venus nous dire que désormais le train passera là et nous donner un terrain au bord de la rivière. On n’avait pas le choix. Sinon, personne ne veut mourir », se désole Salimata Traoré, habitante de Talco1 (Lafiabougou) en Commune IV du District de Bamako.

« Chez nous ici à Missabougou, quand il commence à pleuvoir, nous sommes obligés de nous abriter sur des tabourets ou sur une assise à hauteur mais les pieds dans l’eau en attendant que la pluie s’arrête. Nous demandons à l’Etat de construire le maximum de caniveaux pour que l’eau puisse passer aux bons endroits », a déclaré C. Guindo, habitante de Missabougou.

Les gens n’ont pas la même volonté d’assainir leur environnement. Surtout pendant l’hivernage dès que les pluies s’annoncent, il y a certaines familles riveraines des caniveaux qui s’empressent pour verser leurs poubelles dans les caniveaux. Ils appellent la pratique de « promo » (un cadeau), dénoncent cet autre habitant de Faladiè.

« Moi, je dirais que c’est un problème de vision, de volonté politique. Si on voit la configuration de nos départements ministériels, avec le ministère de l’assainissement, de l’environnement et du développement durable, vous allez voir que certaines prérogatives sont transférées au ministère de l’administration territoriale », a fait remarquer Ahmed Sékou Diallo, président de l’ONG AFAD sur les antennes de studio Tamani.

M Diallo se demande pourquoi ne pas confier tout ce qui relève du cadre de vie des populations au département en charge de l’environnement ?

Aussi rappelle-t-il, en créant de nouvelles cités, l’exigence doit être de mise en ce qui concerne la structuration des infrastructures et l’installation des personnes.

Il convient de noter qu’avec les inondations récurrentes chaque année, il y a lieu de repenser les mesures préventives de l’Etat et le niveau de responsabilité des différents acteurs. L’incivisme et la mauvaise gouvernance sont les principales causes de ce phénomène au Mali.

Andiè Adama DARA.

 Source: Bamakonews

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