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Recasement : Le casse-tête des commerçants du Grand marché

Reloger les 3000 commerçants du Grand marché de Bamako, en attendant la construction d’un marché moderne, c’est la délicate mission du Comité mis en place à cet effet. Sur les sites initialement identifiés, le Champ hippique semble pour le moment tenir la corde. Mais sa mise à disposition se heurte à la réticence de certains acteurs.

Situé en Commune II du District de Bamako, le Champ hippique est un espace qui fait l’objet d’un titre foncier de 35 hectares appartenant à l’État. Sur cette superficie, 28 ont été « mis à la disposition du Champ hippique », sous la tutelle du ministère des Sports. Il a donc été identifié parmi les sites potentiels pouvant accueillir les commerçants en attendant la réalisation du marché moderne.

L’incendie du 11 décembre 2017, qui a ravagé le Grand marché de Bamako, a convaincu autorités et commerçants de la nécessité d’accélérer la construction d’un nouveau marché.  Le « Comité de pilotage du processus de reconstruction du Marché rose et des Halles aux légumes du District de Bamako », mis en place depuis le lancement des travaux, en septembre 2017, a donc entamé une série de concertations. Parmi les sites identifiés, le Champ hippique paraissait avoir les meilleurs arguments. Selon le Comité, 4 hectares sont nécessaires pour accueillir les commerçants et il reste 7 hectares « disponibles ». Mais certains s’opposent à ce projet. Les 7 hectares « inexploités » sont utilisés par des maraîchères et des habitants de la commune sont aussi réticents à cette installation provisoire des commerçants.

La dernière rencontre, tenue le 16 février 2018 sous l’égide du ministère des Collectivités territoriales, a réuni les  différents ministères concernés, la Mairie du District de Bamako, les commerçants, la  Commune II, qui abrite le site, et  des chefs de quartier de cette commune. Parmi les conclusions retenues par le ministère, il y a la mise en place d’une Commission, présidée par la Mairie de la Commune II, chargée de « la délimitation des 28 hectares mis à la disposition du Champ hippique » et de « l’évaluation financière des exploitations maraîchères en vue de leur indemnisation ». Parallèlement, la recherche d’une stratégie alternative d’identification d’autres sites se poursuivra.

Une situation que Gaoussou Coulibaly, Président du grand marché, dit ne pas comprendre. « Le Champ hippique appartient à l’État. La construction du marché est un projet de l’État. Les autorités doivent assumer leurs responsabilités ». Malgré leur désarroi et leur incompréhension face à cette situation, les commerçants ont identifié 2 autres sites, en Communes II et III, en accord avec les autorités concernées. Si l’espace en Commune III, qui abrite la foire annuelle de cette commune, semble acquis, celui de la Commune II, non loin du Champ hippique, est actuellement occupé par des mécaniciens.

« Si nous n’avons pas d’endroit pour  travailler, c’est un manque à gagner pour l’État », affirme M. Coulibaly, qui semble s’impatienter. Car, en effet, les travaux d’aménagement des sites d’accueil auraient dû commencer en janvier et le déménagement être effectif le 15 mars.  Craignant même une remise en cause de la construction du nouveau marché, dont le chantier devrait démarrer en juin, le responsable du Grand marché assure que « le désordre actuel », ne profite à personne. « Vous ne pouvez pas empêcher les gens de rechercher leur pain quotidien », même si les conditions sont difficiles et dangereuses sur le site incendié, reconnaît M. Coulibaly. Des risques qui seront multipliés si l’hivernage commence dans ces conditions, redoute notre interlocuteur, qui espère que les autorités prendront les mesures nécessaires pour rapidement réaliser ce marché moderne, qui contribuera selon lui non seulement à la fluidité de la circulation dans la capitale mais surtout à l’essor des affaires.

Le ministère en charge des Collectivités est en tout cas décidé à « clarifier la situation du Champ hippique », selon ses responsables. A l’issue de la réunion, il a aussi tenu à préciser que « la reconstruction du Marché rose et des Halles aux légume se fera simultanément », pour dissiper tout malentendu à propos de la réalisation séparée de ces 2 blocs. Les acteurs, qui se réuniront désormais sous l’égide de la Mairie du District, doivent se rencontrer d’ici quelques jours pour « faire avancer ce dossier », conclut une note du ministère des Collectivités territoriales.

Journal du mali

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