Le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily, alias Ras Bath, est en détention provisoire depuis le 31 décembre 2020, pour des « faits d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». À la Maison centrale d’arrêt de Bamako, il est plutôt en forme et garde le contact avec ses soutiens, qui ne ménagent rien pour obtenir sa libération.
Même s’il n’a plus ses dreadlocks, Ras Bath garde sa tête froide. « Il a un moral d’acier », affirme Boubacar Yalcoué, Secrétaire administratif du CDR (Collectif pour la défense de la République). Depuis sa mise en détention provisoire, il a pu lui rendre visite plusieurs fois.
Selon lui, Ras Bath est détenu au « premier cabinet », « le lieu le plus confortable de la Maison centrale d’arrêt ». Il a une journée chargée. Après l’appel quotidien des prisonniers, vers 6 heures du matin, Ras Bath s’acquitte de sa prière. Ensuite, il vient à la rencontre de ceux qui viennent lui rendre visite, de huit heures jusqu’à dans l’après-midi. « Par moments il est même débordé ».
À la Maison centrale d’arrêt, il mange bien, grâce à sa famille et au CDR. Souffrant de problèmes de genoux, il bénéficie également d’un suivi médical. « J’en ai été témoin quelques fois. Quand on arrive, on le trouve en train de checker son état de santé avec des médecins », témoigne Boubacar Yalcoué.
Ras Bath n’est pas déconnecté de l’actualité. À chaque fois que les membres du CDR lui rendent visite, ils en débattent. « Le guide » profite aussi de ces occasions pour mûrir la stratégie de ses soutiens qui se mobilisent pour sa libération. « On a de tout temps échangé avec lui », explique Boubacar Yalcoué. « Le seul message qu’il ne cesse de nous répéter, c’est de rester républicains et démocrates, de ne jamais poser des actes qui portent atteinte aux lois maliennes. Nous sommes dans ce canevas. Quand nous souhaitons poser des actions, on échange avec lui sur ce qu’il y a lieu de faire. »
Le CDR prévoyait une marche qui a été interdite à cause de l’état d’urgence et de la pandémie de Covid-19. Ensuite, c’est une demande de sit-in au Camp I de la gendarmerie, à la sécurité d’État et au tribunal de la Commune III qui a été retoquée pour les mêmes raisons. Ce 21 janvier, le CDR prévoit une caravane à travers Bamako. « Nous en avons parlé à Ras Bath et il n’y a vu aucun inconvénient ».
Source : Journal du Mali