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Rapport du SG des Nations-Unies sur le Mali: réactions et recadrage du ministre Diop

Pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a-t-il été pris soudainement par une cécité ou s’agit-il pour lui de jouer au paternalisme dans ce qu’il convient d’appeler : la situation au Mali.

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En tout cas, grandes ont été la surprise surtout l’indignation des Maliens face à cette affirmation du patron de l’ONU selon laquelle : « …presque qu’aucun progrès n’a été fait dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation». Or les conclusions de la réunion de haut niveau sur la mise en œuvre dudit Accord, tenue à New York, le 20 septembre dernier, affirment le contraire.

Les membres du Conseil de sécurité ont entendu, le 5 octobre 2017, un exposé sur la situation au Mali, présenté par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), M. Mahamat Saleh Annadif
Les membres du Conseil se sont félicités de la signature, le 20 septembre 2017, par les groupes armés des coalitions Plateforme et Coordination, avec l’appui du Gouvernement malien, de l’équipe de médiation internationale et du Représentant spécial du Secrétaire général, d’une série d’engagements, dont la cessation immédiate, complète et définitive des hostilités, à la suite des violations répétées du cessez-le-feu, commises depuis le début de juin 2017.
Aussi, ont-ils demandé aux groupes armés des coalitions Plateforme et Coordination de respecter strictement cet engagement.
Par ailleurs, ont souligné les membres du Conseil, il fallait de toute urgence distribuer des dividendes de la paix qui soient concrets et visibles à la population dans le nord et dans d’autres régions, afin de maintenir l’élan suscité par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et d’éviter que les progrès réalisés jusqu’ici ne soient réduits à néant.
Cette déclaration du Conseil, qui réaffirme son « ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Mali », intervient pourtant quelques jours après la présentation du rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation dans notre pays.
Dans ce rapport, il est mentionné au Paragraphe 77: « …presque qu’aucun progrès n’a été fait dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation ».
Méconnaissance ou simple déphasage des réalités sur le terrain ?
En tout cas, cette affirmation du patron de l’ONU n’a pas manqué de susciter des réactions non seulement au sein de l’opinion nationale malienne, soucieuse de l’esprit d’équité, de justice et surtout d’impartialité, mais aussi de la part des hautes autorités du pays, qui ont apporté un démenti formel à cette allégation qui, à première vue, donne l’impression d’un immobilisme généralisé dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, malgré les efforts du Gouvernement du Mali et de la Communauté internationale.
C’est le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP, comme à chaque l’occasion de présentation du rapport, qui a lavé l’affront au pays en apportant des arguments contradictoires au cours d’une vidéo-conférence depuis le siège de la MINUSMA.
Sans minimiser les difficultés qui ont jalonné le processus de paix, le chef de la diplomatie a pointé du doigt des progrès remarquables ayant été enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, qui se manifestent par l’inscription des groupes armés signataires dans une république laïque et unitaire de l’Etat du Mali ainsi que la cessation des hostilités entre ceux-ci et les forces de défense et de sécurité du Mali.
Aussi, le ministre DIOP a-t-il rappelé les conclusions de la réunion de haut niveau sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, tenue à New York, le 20 septembre dernier. Lesquelles contredisent l’affirmation du Secrétaire général. Ce d’autant plus qu’à l’issue de cette réunion à laquelle le chef de l’ONU à lui-même pris part, les participants ont : « pris note des progrès substantiels réalisés dans le cadre de sa mise en œuvre, depuis la réunion ministérielle du 23 septembre 2016. Ils ont relevé, entre autres, la tenue de la Conférence d’entente nationale, la mise en place des Commissions nationales d’Intégration et de Désarmement, Démobilisation et Réintégration et du Conseil pour la Réforme du Secteur de la Sécurité, ainsi que les efforts déployés pour réactiver le processus de mise en place de la deuxième chambre du Parlement sur une base inclusive. Aussi, notant que la mise en œuvre de l’Accord de paix était entrée dans sa troisième année, les participants ont-ils souligné la nécessité de réaliser des progrès additionnels dans les mois à venir ».
Mieux, le ministre des Affaires étrangères, au cours de son intervention en direct, confond le Secrétaire général avec ses précédents rapports aux travers desquels il salue les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord et l’engagement du Gouvernement du Mali, sous l’autorité du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, de poursuivre les efforts dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Toute chose qui montre à suffisance que le processus de paix est bien en marche.
Certes, le ministre DIOP dit comprendre l’impatience du Secrétaire général, des membres du Conseil, ainsi que d’autres partenaires pour les retards pris dans la mise en œuvre de l’Accord, mais il a affirmé la ferme volonté du Gouvernement à diligenter l’application de cet Accord, car convaincu qu’il n’y a pas d’alternative crédible à cette voie pacifique de règlement durable de notre crise.
Faisant écho des inquiétudes exprimées dans le rapport, il a admis que le déficit de confiance et les tensions persistantes entre les deux groupes signataires de l’Accord constituent une préoccupation majeure pour le Gouvernement. C’est pourquoi face à cette situation préjudiciable au processus de paix, le Gouvernement, a souligné le diplomate malien, a fait appel aux leaders religieux et traditionnels du Mali, dont les efforts conjugués avec ceux du Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, ont permis le retour au calme, la signature d’un accord de cessez-le-feu entre ces deux groupes et le retour du Gouverneur de Kidal en poste.
Si le ministre DIOP se félicite de l’institution par le Conseil de sécurité d’un régime de sanctions « justes, transparentes et équitables » contre les auteurs de blocage du processus, il a tenu toutefois, à rappeler que les retards constatés dans la mise en œuvre de l’Accord sont aussi imputables à la détérioration de la situation sécuritaire marquée par les attaques asymétriques contre les Forces de défense et de sécurité du Mali, qui sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme.
Parmi d’autres dimensions de l’avancée dans la mise en œuvre de l’Accord, évoquées par le ministre figurent : les patrouilles mixtes qui deviennent de plus en plus opérationnelles ; la mise en place des autorités intérimaires et le plan d’urgence pour le développement des régions du Nord.
Participe à cette dynamique, l’organisation très prochaine de l’élection des conseillers des cercles, des régions et du District de Bamako ainsi que la promulgation par le Président de la République, le 2 octobre 2017, de la loi sur le Code des collectivités territoriales, la loi sur la Libre administration des collectivités territoriales et la loi sur le Statut particulier du district de Bamako.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin

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