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Rapport accablant de Human Rights Watch sur la situation sécuritaire au Mali : – 35 casques bleus tués et plus de 130 blessés depuis 2013

– La force de libération du Macina accusée d’avoir exécuté sommairement cinq personnes

Dans un récent rapport, l’ONG Human Rights Watch (HRW)  a déclaré s’inquiéter de la recrudescence des violences et des abus commis le plus souvent par les groupes armés dont le plus menaçant,  ces derniers temps,  est la force de libération du Macina,  accusée de l’exécution de cinq personnes et d’autres cruautés dans sa zone d’intervention. Les groupes armés de Kidal sont aussi accusés d’exécutions, d’actes cruels et barbares sur des civils. Le rapport signale le lourd tribut payé par les casques depuis 2013, date de leur intervention au Mali. L’armée malienne, elle non plus, n’est pas exemptée d’exactions.

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L’ONG a indiqué qu’au  centre du Mali   »  un groupe armé islamiste, parfois appelé la Force de libération du Macina, a commis de graves abus au cours d’opérations militaires contre les forces de sécurité maliennes. Les assaillants ont exécuté sommairement au moins cinq hommes soupçonnés d’avoir travaillé comme guides ou d’avoir fourni des informations à l’armée « .  Le rapport révèle que des témoins ont raconté que des combattants de ce groupe ont traîné le chef d’un village près de Dioura,  hors de sa maison,  avant de l’exécuter, et qu’ils ont abattu un autre homme un jour de marché dans un village près de Nampala.

Le groupe a également incendié plusieurs bâtiments de l’administration et a détruit une tour de communication. Lors des réunions publiques et dans des tracts distribués dans les villes et les villages, le groupe a menacé de mort la population locale si elle collaborait avec les forces françaises, le gouvernement ou la mission de maintien de la paix de l’ONU. L’armée malienne et les autres forces de sécurité ont répondu aux attaques par des  » opérations militaires qui ont entraîné des actes de torture et d’autres mauvais traitements, des vols et des allégations d’arrestation arbitraire, selon les témoignages de nombreux témoins et victimes « , rapporte l’ONG. Human Wrights Watch de signaler qu’  »          au Nord, des groupes armés ont délibérément pris pour cible les Casques bleus des Nations Unies mandatés pour protéger les civils. Les attaques visant la mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) se sont intensifiées depuis la mi-2014. Depuis la création de la MINUSMA en juillet 2013, elle a fait l’objet d’au moins 79 attaques hostiles, dans lesquelles 35 Casques bleus ont trouvé la mort et plus de 130 ont été blessés. Des groupes armés islamistes ont revendiqué la responsabilité de bon nombre de ces attaques « .

Des bandits et, dans quelques cas, des groupes armés ont attaqué au moins 13 véhicules des organisations humanitaires depuis novembre 2014, compromettant sérieusement la capacité de ces organisations à venir en aide aux populations dans le besoin. La plupart des attaques de banditisme semblaient être motivées par le vol. L’organisation pour la défense des droits humains a aussi dénoncé  » l’utilisation d’enfants soldats, certains à peine âgés de 12 ans, par les groupes rebelles et, dans une moindre mesure, par les milices progouvernementales. En vertu du droit international, il est interdit aux groupes armés au Mali de recruter des enfants de moins de 18 ans ou de les impliquer dans des combats « .

Le rapport précise qu’  » une brève reprise des combats à la mi-2014 a provoqué le retrait des soldats et des fonctionnaires maliens, notamment des fonctionnaires de justice. Ainsi, de vastes portions de territoires se sont retrouvées sans autorité étatique et ont été le théâtre d’abus commis en toute impunité par les séparatistes touaregs, les groupes armés islamistes, les milices progouvernementales et les bandits « .

Enfin, le rapport  a conclu que  » le gouvernement devrait travailler avec la MINUSMA pour garantir une meilleure sécurité aux civils résidant hors des grandes villes et mener des enquêtes afin de  traduire en justice les membres des forces de sécurité, des forces progouvernementales et des groupes armés non étatiques impliqués dans les récents abus graves, et devrait accélérer le déploiement de la police, des gendarmes et du personnel du ministère de la Justice dans les villes et les villages du Nord « .

Abdoulaye DIARRA

Source: L’Indépendant
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