Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Question orale à l’Assemblée nationale : Oumar Mariko met à nu la partialité du président Issaka Sidibé

«Les questions orales, ce n’est pas comme ça!» Que vaut l’autorité du Président de l’Assemblée? Une question à double équation. Les Maliens ont été bien servis le jeudi 2 juillet, lors de la séance des questions orales à l’Assemblée nationale, où on a assisté à un conflit personnel entre le ministre Sada Samaké de la Sécurité et le député Oumar Mariko, avec des protestations de parti pris du président de cette institution, Issaka Sidibé, en faveur du ministre. Retour sur une journée de gâchis politique.

 

Chassez le naturel, il revient au galop. Après une introduction plutôt calme, la tension est montée d’un cran au cours de cette session. Car le ministre de la sécurité, interpellé pour la troisième fois pour s’expliquer sur les questions sécuritaires, la pénurie des passeports et cartes nationale d’identité dans le pays, n’a pas trouvé mieux que de s’en prendre au député qui l’a interpellé pour comparaitre dans le box des accusés. Mais le hic est que le président de l’Assemblée nationale, au lieu de jouer son rôle de premier responsable de cette institution en rappelant à la raison le ministre, a préféré prendre fait et cause pour ce dernier. Dans ses réponses, le ministre Sada Samaké a relevé d’abord que le député de Kolondiéba est, à la limite, dans un acharnement contre sa personne. «  Il faut éviter cette campagne de dénigrement à laquelle certains organes de presse ont été mis à contribution…Votre problème réel, c’est que je sois membre du gouvernement…», a-t-il déclaré. Et le général Sada Samaké de dégainer face au député interpellateur : « Je vous invite à éviter  de  vous inscrire dans des agitations puériles et stériles  ». Avant d’ajouter que l’on connaît le rôle que le député de Kolondièba a joué dans les troubles provoqués par des forces de sécurité. « Aujourd’hui, ils sont en prison. Vous, vous êtes ici. Je vous connais… Moi, on connaît mon parcours. Il est édifiant. Je n’ai plus rien à prouver dans ce pays… » Dans sa réponse, l’on pourrait résumer les propos du député en ces thèmes «vous m’insultez, vous faites des déclarations impertinentes, vous dites du n’importe quoi». Une déclaration qui a suscité l’ire des députés et des citoyens présents dans la salle. Oumar Mariko s’est senti blessé dans son orgueil, a répliqué au ministre Sada en ces mots : « Vous me connaissez. Je vous connais aussi. Vous n’avez jamais été un officier de terrain… Vous, en tant qu’officier, avez explosé dans ce pays en 1991 une grenade pour voir si elle est létale, et après vous vous êtes retrouvé avec nous les putschistes ».  Censé assurer la police des débats, le président de l’Assemblée nationale était au contraire dans les nuages ce jour-là, ne se rendant même pas compte que l’auteur principal des échauffourées était le ministre Sada, qui fut le premier à tenir un écart de langage envers le député Oumar Mariko traité d’agitateur professionnel. Toute chose qui a conforté le député Mariko à refuser de retirer le vocable « écart de langage  » à l’endroit du Général, malgré l’insistance du président Issiaka Sidibé. Une fois encore, Saint Issac, vient de montrer aux yeux de l’opinion nationale et internationale que le manteau qu’il porte est trop lourd pour sa personne. Car il vient de jeter en pâture l’honorabilité des élus du peuple en cautionnant l’offense et les injures du ministre envers les députés. Oubliant que lui-même est un élu du peuple. Quel drôle de Président ! On aura tout vu sous cette 5ème mandature et prions le Tout Puissant pour ne pas franchir le Rubicon.

Paul N’GUESSAN

source :  Le Prétoire

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance