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Qu’en penses-tu, Seïdina Oumar Dicko ? Mali : les religieux face au COVID-19

Des décisions courageuses devançant celles du gouvernement

La Conférence Episcopale du Mali, deux imams d’obédiences différentes en islam se sont prononcés sur la fermeture des lieux de culte au Mali en guise de riposte au Covid-19 qui est déjà parmi nous.

 

Mgr Jonas Dembélé, président de la Conférence Episcopale du Mali a été le premier à donner le ton, au nom des catholiques du Mali, comme très souvent.  » Les messes publiques (dominicales, de préceptes et quotidiennes) sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.  » écrit-il dans un communiqué officiel de l’Episcopat.

L’imam Mahmoud Dicko, une référence en théologie islamique, a déclaré que  » la fermeture des mosquées est du ressort du gouvernement.  » Et clame très haut comme pour inviter le gouvernement à sauter le pas.  » La décision de fermer les lieux de culte incombe aux autorités.  » précise-t-il. C’est dire, ajoute-t-il que  » la religion musulmane ne s’oppose pas à la fermeture des lieux de culte lorsqu’il s’agit de protéger des vies humaines.  » Il rejoint en cela plusieurs exégètes en islam qui ont ordonné la fermeture des mosquées jusqu’y compris à la Mecque.

L’Imam Mahmoud Dicko, considéré, rappelons-le comme un  » hafiz al’quran  » (ndlr : grand maître), est imam d’une grande mosquée à la réputation bien établie de maître du  » fiq  » (ndlr : le droit islamique). Il y a peu sa parole aurait compté. Aujourd’hui devenu pourfendeur du régime et surtout ancien président du Haut Conseil Islamique, son avis passe presque inaperçu, même du haut de son savoir immense. Avouons que ceci expliquant cela, il y a motif à descendre dans l’arène pour être audible. Attention donc qu’il ne prenne goût à ses  » sorties de rue  » et surtout qu’il n’en prenne goût en découvrant l’impact.

L’imam Thierno Oumar Hady Thiam, autre grande figure issue des familles maraboutiques Tidiane dont la réputation dépasse nos frontières a, au nom des Zawiya, recommandé l’arrêt des prières surérogatoires. La Conférence Nationale des Tidiane (CONFENAT) a, en effet, dans une déclaration récente lue par Thierno Oumar Hady Thiam, déclaré :  » les Zawiyas restent ouverts aux hôtes (ndlr : les étrangers de passage et sans domicile fixe appelés aussi Murabiten, les habitants des couvents, lieux de culte et d’hébergement), mais recommande la suppression des Wazifa (prières surérogatoires en groupe) et des  » Hadras  » (prières surérogatoires du vendredi en groupe) et demande à tous les Califes et Muqademouns (ndlr : représentants Tidiane) de mettre en œuvre ses mesures, en fonction de leur réalité propre.  »

Le Président de la CONFENAT, l’mam Thierno Oumar Hady Thiam a été plus loin en décidant la fermeture de sa Zawiya et de la mosquée dans laquelle il assure l’imamat, nous a -t-il confié en privé.

Après ces différentes prises de position des sommités religieuses du pays, peut-on croire à la nécessité de les consulter sur ce point précis, comme l’a laissé entendre le CSDN présidé par IBK ?

En tout cas, il nous est loisible de nous interroger, deux semaines après l’annonce de ses consultations, sur son issue et sur l’agenda personnel du chef de l’Etat par rapport aux législatives de tous les dangers, qu’il présente pourtant comme une directive du DNI là où il a toujours été question de recommandation.

IBK fait quoi des autres recommandations du DNI ? Dont l’application de certaines est plus urgente et plus facile à réaliser que l’organisation des législatives en pleine période d’incertitudes du fait d’une maladie dont l’avancée est spectaculaire et d’une insécurité ayant pris une dimension supplémentaire avec les enlèvements, les cas de vols de certains candidats lors du premier tour et le lot de morts en rapport avec l’organisation du scrutin de dimanche.

Le premier tour passé au forceps, nous imaginons mal un IBK indexé de partout, cerné par Covid-19 ayant pris de l’amplitude et  » l’œil de Caïn  » illustré par le cas Soumaïla Cissé, s’aventurer dans le deuxième tour des législatives, dans un pays de 20 millions d’habitants où la vie sociale est très intense entre les transports en commun, les mariages, les lieux de cultes, les marchés ouverts et les modes de vie communautaristes enclins au regroupement.

Et Koufa, en empêcheur de dormir en paix, prêt à assener des coups qui comptent.

Source: l’Indépendant

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