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Qu’en penses-tu, Seïdina Oumar Dicko ?: Le Mali face aux paradoxes : Coronavirus avance, les mesures se suivent en cascade, le scepticisme ne faiblit pas

Les mesures factices et cosmétiques dites  » mesures barrages  » au Mali ont échoué en partie face à l’entêtement des autorités à aller vers des élections législatives à double tour malgré une insécurité pandémique et l’avancée du Covid-19 qui a fait vaciller des régimes autrement plus solides. Parmi ces mesures, l’ouverture et la fermeture des marchés :  » Vers un bras de fer entre le gouvernement et les commerçants  » titre Ciwara Info via les réseaux sociaux. Notre confrère ajoute que  » les commerçants conditionnent le respect des mesures portant sur les nouveaux horaires d’ouverture et de fermeture des marchés à des mesures d’accompagnement, notamment la gratuité de l’électricité et de l’eau durant quatre mois.  » Ont-ils été entendus par le chef de l’Etat dans sa dernière adresse à la Nation ?

Comme souvent avec IBK ce type d’exercice est un monologue avec de fortes charges émotionnelles, mais depuis qu’il les multiplie les Maliens s’en sont lassés, d’autant qu’aucune innovation, aucune promesse concrètes n’en transparaissent. Or, visiblement ces mesures semblent de plus en plus contraignantes pour les citoyens. La dernière décision forte du gouvernement remonte au 7 avril dernier. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a alors réaménagé les horaires d’ouverture et de fermeture des marchés. Personne ne semble l’avoir entendu et seule l’échéance du début du couvre-feu ramène les usagers à la raison. Son observation, ajoutons-le, est placée sous la coupe des brigades mixtes (gendarmerie, garde nationale, police) très remontée contre les indisciplinés et les réfractaires au couvre-feu.

Cependant, tous les indices d’un confinement intégral qui ne dit pas son nom sont réunis. Le citoyen ordinaire ne s’y trompe pas : ces mesures viennent en appui au couvre-feu qui n’a pas fait l’unanimité en butte à une grosse insatisfaction des populations noctambules dont les affaires fleurissaient à l’ombre de la nuit.

Face à ces mesures en cascade qui démontrent à suffisance la faiblesse du pouvoir et qui n’arrangent pas les commerçants, mais aussi l’ensemble du secteur informel, il y a des vagues, selon certaines sources.

Lors de nos propres investigations suite aux rumeurs de mécontentement, nous avons constaté sur un grand marché de la capitale que les boutiques et les étals restent ouverts jusqu’à l’heure du couvre-feu, c’est-à-dire 21 h.  » Les commerçants mécontents de la décision ont posé leurs conditions à savoir : la gratuité de l’électricité et de l’eau durant quatre mois ; l’allègement des frais de dédouanement comme dans les pays limitrophes ; la gratuité de la location des boutiques durant un an…  » affirme Ciwara dans sa livraison du 10 avril dernier.

Quant à Africa Kibaru, journal d’investigation désormais coutumier du fait, il révèle :  » à la date du 13 avril 2020 et contrairement aux chiffres officiels annoncés par le gouvernement, le Mali compte 567 cas dont 39 morts.  » Avec cette révélation ne sommes- nous pas installés dans la pandémie du Covid-19 ?

D’autres révélations attendent sur la  » main invisible  » qui cacherait les vrais chiffres du Covid-19 au Mali. Hélas, elles se feront jour tardivement ; certainement après l’échéance fatidique du 19 avril  » le jour le plus long  » pour IBK qui a décidé seul de tenir les législatives contre vents et marées.  » Coronavirus ou pas !  » comme l’avait si bien laissé entendre son PM qui trouve son pendant dans l’humour répondant à cette intransigeance d’IBK et des siens.  » Législatives 19 farce avec Covid-19  » persifle- t- on.

Les chiffres du confrère y vont fort, l’anxiété est perceptible dans les couches les plus informées. Pour tout dire il règne une  » atmosphère pandémique  » même si nous semblons encore un peu loin.

Et, comme en toute chose face à Covid-19, le Mali se distinguera jusqu’au bout du reste de l’Afrique sahélienne. En effet, après avoir été le dernier pays à en être affecté, chez nous, ce sont les jeunes qui sont majoritairement frappés par ce mal.

Le président de la République reste, cependant, sourd aux complaintes de certains collaborateurs mais aura sous peu le temps de méditer ses propos de Pierre Corneille :  » A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »

Source : l’Indépendant

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