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Que sont ils devenus… Capitaine Soungalo Samaké : Le redoutable commando parachutiste a effectué son dernier saut

Le capitaine Soungalo Samaké, ancien Commandant du Régiment des Commandos Parachutistes ( RCP)  s’est éteint le jeudi 28 mars 2019. Né en 1934 à Dioïla et recalé au Certificat d’Etudes Primaires, il décide de ne plus emprunter le chemin de l’école pour des raisons personnelles. Après avoir fait un tour chez son grand frère à Markala, il finira par s’engager volontairement dans l’armée le 12 janvier 1953 pour servir son pays, encore sous domination étrangère. Sa formation militaire à Ségou le conduira par la suite au Sénégal, Maroc et en Algérie.

A l’indépendance du Mali, en 1960, il retourne au bercail pour former l’armée malienne. Il croisera sur son chemin d’autres officiers, qu’il aidera à renverser le régime du président Modibo Keïta le 19 novembre 1968. Promu au grade de capitaine en 1974, il paiera cash quatre ans plus tard ses relations avec son ami Tiécoro Bagayoko, quand celui-ci a été accusé de complot contre la sureté de l’Etat.  Jugé et condamné à dix ans de travaux forcés dans le bagne de Taoudéni, il recouvra la liberté le 12 août 1988. Pendant qu’il était en détention il perdit sa mère dont les funérailles seront organisées par son cadet Amadou Toumani Touré.  Ce geste de l’ex président ATT a marqué Soungalo à jamais, et il a tenu à nous dire cela quand nous lui avions rendu visite à Dioïla, son village natal. Là où il a décidé de s’installer définitivement après sa libération.

Effectivement, nous avons rencontré le capitaine Soungalo Samaké dans le cadre de la rubrique “Que sont-ils devenus ?”, pour parler de son histoire qui nous passionnait dans l’enfance. Il était l’homme à tout faire du Comité Militaire de Libération Nationale (Cmln). Ce jour-là, nous avons appris beaucoup de choses sur la vie de la nation. C’est un homme visiblement affaibli par l’âge et les dix ans de détention qui nous avait reçus. Malgré son âge à l’époque (84 ans), le capitaine Soungalo était encore résistant. A notre question de savoir si toutefois il souffrait d’un mal. Il avait répondu qu’hormis la vieillesse il se sentait bien. La preuve, chaque matin, il conduisait sa Mercedes pour aller au champ, mieux il lisait sans verres correcteurs.

Cependant, l’ancien Commandant de la Garde Présidentielle nous avait surpris quand il affirmait avoir pardonné tous ceux qui lui ont causé du tort, y compris Moussa Traoré, lequel selon ses propos, s’est trompé sur sa personne en l’arrêtant de façon arbitraire. Il disait n’avoir jamais eu l’intention de faire du mal à Moussa. Toujours selon lui, il régnait entre eux une confiance mutuelle. Une confiance qui s’est effritée le 28 Février 1978 par son arrestation, parce que les uns et les autres avaient conclu qu’en tant que bras armé de Tiécoro Bagayoko, il ne pouvait ignorer ses intentions.

La vieillesse est une maladie à part, a-t-on coutume de dire dans notre société. Le capitaine Soungalo Samaké, en sa qualité de Commando Parachutiste, a marqué son temps, et il resté attaché à son ancienne unité le RCP. Ce jeudi 28 mars 2019, il effectue son dernier saut de commando dans un univers, où il n’aura plus l’occasion de refaire son para pour encore sauter dans l’air. Ainsi va la vie. Dors en paix Mon Capitaine ! Et merci pour l’accueil chaleureux que vous nous aviez réservé dans votre famille, dans le cadre de la rubrique “Que sont-ils devenus ?”.                       

O. Roger SISSOKO   

 

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 Capitaine Soungalo Samaké : de l’apogée à la chute,

Le règne d’un redoutable commando parachutiste

Soungala Samake

Soungalo Samaké  ne faisait pas partie des quatorze officiers qui ont fait le coup d’Etat le 19 novembre 1968. Connu pour sa bravoure doublée d’une promptitude à toute épreuve, il a été pendant longtemps un élément influent et déterminant que le  Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN) utilisait pour  exécuter les missions secrètes du régime. Formé à Dakar et devenu commando parachutiste redoutable, il rejoindra l’armée malienne après l’indépendance. Artisan du coup d’Etat militaire de novembre 1968 contre le régime de Modibo Kéïta, premier président du Mali, Soungalo dirigera par la suite le Régiment des Commando Parachutistes (RCP)  de Djicoroni Para jusqu’à son arrestation en février 1978. Accusé de complot contre la sureté nationale, il sera jugé et déporté à Taoudénit où il purgera une peine de dix ans de travaux forcés.Après sa libération en 1988, il s’installa dans son village natal, Dioïla, à une soixantaine de kilomètres de Bamako, et consacre  désormais sa vie à l’élevage au milieu de ses enfants et petits enfants.  Le  capitaine Soungalo Samaké n’a rien perdu de ses convictions et reste attaché au RCP. Ce qui l’a poussé d’ailleurs à monter à Kati en 2012 pour dire au capitaine Amadou Haya Sanogo de sursoir à la suppression de la Compagnie para. Nous avons rencontré l’ex commandant d’unité du RCP dans son fief à Dioïla où il savoure une retraite bien méritée. Qu’est ce qui explique sa témérité d’antan ? Regrette-t-il d’avoir contribué pleinement à l’arrestation de l’ex président feu Modibo Keïta ? Quelles sont ses relations avec le général Moussa Traoré qui a été à l’origine de sa disgrâce ? Quel regard sur l’armée malienne ?  Le commando parachutiste, héros du jour de votre rubrique préférée “Que sont-ils devenus ?”, ne porte  point de gants pour répondre à toutes ces questions.

Nous républions l’entretien qu’il nous a accordé dans la rubrique : «Que sont-ils devenus ?». 

 Arrivés  à Dioïla à 09h 07mn, nous fûmes accueillis puis confortablement installés dans le salon par Mariam Diarra, la première épouse du capitaine Soungalo Samaké. Oui, celle qui préparait les repas de l’ex président Modibo Kéïta quand celui-ci était en détention au camp para de Djicoroni. Quelques minute après, le capitaine vint nous souhaiter la bienvenue avec tous les honneurs. Premier constat qui tape à l’œil : ce n’est plus le commando parachutiste qui défrayait la chronique au temps du CMLN, n’hésitant pas à bondir sur n’importe qui pour le neutraliser. Les dix ans de travaux forcés au bagne de Taoudénit,  et l’âge ont eu raison de sa vivacité et de son dynamisme. Néanmoins, malgré ses 84 ans, Soungalo demeure solide avec une vision impeccable et une mémoire fine, pour narrer toute sa vie au détail près.

Ami pour la vie d’ATT

A peine, le capitaine eut fini de nous tendre sa main que nous lui signifiâmes notre étonnement de voir le poster géant de la photo de l’ancien président Amadou Toumani Touré. Notre interlocuteur répond sans équivoque qu’ATT est plus que son frère pour avoir été son adjoint et son remplaçant comme commandant d’unité au camp para. Cette relation de notion hiérarchique a créé une confiance mutuelle entre les deux officiers. Mieux, poursuit-il, quand sa maman est décédée pendant que lui Soungalo était en détention, ATT s’est occupé de toutes les funérailles. Des faits inoubliables. Aujourd’hui encore, ils se téléphonent régulièrement.

Nous étions jeunes au temps du CMLN, mais notre entourage parlait quotidiennement des dignitaires du régime de l’époque, mais plus précisément d’un homme, le capitaine Soungalo Samaké qu’on surnommait “Camp para Soungalo”. Il était redoutable  et ne reculait devant rien. Lors des événements du 28 février 1978 (date de l’arrestation de la Bande des trois & consorts du CMLN), pour l’arrêter il a fallu qu’on lui tende un piège indétectable et imparable. Lui-même, dans son livre “Ma vie de soldat”, révèle qu’il a été pris bêtement. Comment ? Nous en parlerons plus bas.

L’adolescence de Soungalo a été marquée par des déboires et de mauvais traitements, de la part des maîtres d’école et de son frère. Après un échec au Certificat d’Etudes Primaires en 1949, il n’était plus prêt à retourner à l’école, pour éviter l’enfer de ses formateurs. Il s’en va chez son  grand frère à Markala, où il décrochera un petit boulot auprès de l’Administration coloniale. Confronté à une jalousie maladive de son tuteur, le jeune Soungalo rejoint Niono en 1953. Après quelques mois comme magasinier à la quatrième unité de culture de l’Office du Niger, Soungalo décide de s’engager comme volontaire dans l’armée. Cela s’est passé à un moment où les jeunes fuyaient la tenue, à cause des guerres en Indochine et en Algérie. Et c’est à sa juste valeur que l’administrateur coloniale a apprécié le courage du jeune Samaké. Mais, il n’a pas l’âge requis pour intégrer l’armée. Il a tellement insisté qu’on finira par l’admettre un jour du 12 janvier 1953.

Après la formation militaire à Ségou, Soungalo assoira son niveau entre le Sénégal, le Maroc et l’Algérie. A l’indépendance du Mali en 1960, il rentre au bercail pour former l’armée malienne. Contre toute attente, sur le lot de militaires rapatriés, la hiérarchie n’a choisi que trois et les autres sont renvoyés au champ. Après une année de vie civile, Soungalo est rappelé à l’activité pour être nommé au Congo comme attaché militaire. Il décline l’offre, puis une deuxième fois quand le même poste lui fut proposé pour la Guinée. Exacerbé par les agissements de son subalterne, le commandant Tiémoko Konaté lui demande ce qu’il veut réellement dans sa vie. Et Soungalo de répondre qu’il est un commando parachutiste, prêt à servir à la Compagnie para. C’est ainsi qu’on l’affecta dans cette unité dirigée à l’époque  par le lieutenant Amara Danfaga. Mais, ses relations avec son commandant d’unité se détériorent. Conséquence : l’affectation de Soungalo au champ de Samanko. Même là, ses qualités de commando rompu à la tâche finiront par convaincre Danfaga à le nommer adjoint de la compagnie. Dommage qu’au cours d’un saut de meeting sur Nioro en 1963, l’hélice de l’avion lui arracha une partie de sa tête. A présent, ses cicatrices sont visibles, et il ne s’est pas gêné de nous autoriser à toucher la partie endommagée il y a  de cela 55 ans. Après une première intervention au Mali, les autorités décident de l’évacuer sur la France, à l’hôpital de Passy de Paris où tout a été mis en œuvre afin qu’il soit sauvé et demeuré le vrai soldat tel qu’on l’a connu. Effectivement, tout s’est bien passé, et Soungalo retourna au Mali pour  reprendre service.

Le préposé aux missions secrètes

Puisque les soldats qui avaient servi sous le drapeau français pendant plus de huit ans ne devaient pas bénéficier de pension à leur retraite, pour éviter de les jeter dans la rue, le gouvernement crée une unité de production dans la région de Ségou, pour caser ces malheureux militaires. Soungalo Samaké qui devrait faire partie du lot a trouvé des arguments valables pour convaincre Amara Danfaga. Mais en réalité, avec les Moussa Traoré, Tiécoro Bagayoko, Kissima Dougara et autres, ils avaient mûri l’idée de fomenter un coup d’Etat contre le régime du président Modibo Kéïta. Danfaga, qui avait des relations à travers sa femme avec Modibo, ne pouvait être informé du projet, surtout qu’il a condamné avec la dernière rigueur la chute de Kwame Nkrumah au Ghana.

Les jeunes officiers profitèrent de son voyage sur la France pour les festivités du 14 juillet pour se concerter et peaufiner un plan d’exécution. Ils trouveront comme  alibi la crise économique à laquelle était confronté le pays,  les mauvaises conditions de vie et de travail des militaires et les excès de la milice,  pour s’emparer du pouvoir.

Le CMLN promet plus de liberté et des élections démocratiques pour ensuite rentrer dans les casernes. Mais, ses membres  ne s’entendront pas sur la gestion du pouvoir, et le premier clash viendra du  clan du capitaine Diby Silas Diarra. D’après Soungalo, Diby était un militaire très bien formé, valeureux, qui avait de la peine à digérer que Moussa Traoré le commande. Sous la forme d’une tentative de coup d’Etat, et en complicité avec d’autres jeunes officiers, il manifesta sa désapprobation vis-à-vis du CMLN. Leur arrestation confiée au régiment des commandos parachutistes fut le véritable baptême de feu de Soungalo. Cet incident entre les novices dans la gestion administrative du pays n’était que le début d’une révolution de palais, et de règlements de compte. L’adjudant  Soungalo Samaké  de par sa formation, son audace et sa bravoure est utilisé pour exécuter les missions secrètes du CMLN, qui faisait face à une fronde non seulement au sein de l’armée, mais aussi dans le milieu intellectuel. De nombreuses tentatives de coup d’Etat seront déjouées, des intellectuels comme Victor Sy, Héla Diallo, Sidiki Diarra, Germaine Diarra, Bakary Konimba Traoré, Cyr Mathieu sont arrêtés et torturés au camp para de Djicoroni sous la houlette du puissant Soungalo.

Promu au grade de capitaine  en 1974, et nommé commandant de la garde présidentielle, Soungalo a le plein pouvoir pour forcer l’amour du CMLN. Homme de confiance du président Moussa Traoré et ami personnel de Tiecoro Bagayoko. Même quand l’ancien président Modibo Kéïta a quitté Kidal où il était détenu, c’est Soungalo qui l’a accueilli au camp para.

La chute !

Capitaine Soungalo Samaké : de l'apogée à la chute
Soungalo Samaké, Tiécoro Bagayoko et Kissima Doukara de leur procès
Capitaine Soungalo Samaké : de l'apogée à la chute
Soungalo Samaké, Tiécoro Bagayoko et Kissima Doukara de leur procès

A la question de savoir si réellement il a ressenti, à un moment donné, des regrets pour avoir participé à l’arrestation de Modibo Kéïta, le capitaine Soungalo soutient qu’un vrai militaire ne regrette jamais son acte. En tant qu’humain, il peut avoir éprouvé un sentiment pour l’ex président, mais pas le regret. Malheureusement, au sommet de son art, Soungalo  chuta en février 1978. Accusé de complot contre la sureté nationale, il est arrêté avec beaucoup d’officiers dont son ami Tiécoro Bagayoko, et Kissima Doukara, Charles Samba Sissoko, Karim Dembélé, et autres. Jusque-là, il clame son innocence, et dit qu’il n’a jamais eu l’intention de tenter quoi que ce soit contre le président Moussa Traoré. Si c’était le cas, l’action n’aurait jamais échoué, parce que ce sont ses hommes qui assuraient la garde de Moussa. Dans cette affaire, lui-même reconnait qu’il y avait une atmosphère de confusion au sein du CMLN, surtout entre Tiécoro, Kissima et Moussa. Vu la position de Soungalo, en sa qualité de commandant d’unité du RCP, et ami personnel de Tiécoro, Moussa est parvenu à la conclusion que le danger rôderait même au cas où Tiécoro serait neutralisé. Il fallait donc se débarrasser du capitaine aussi. Pourtant, Soungalo a été  informé de son arrestation imminente par un charlatan, et son seul salut résidait dans la torture d’un crapaud. Mais, très sûr de lui-même, il refuse de faire du tort à un animal innocent et, pire, il ne prend aucune autre  disposition. Alors, comment est-il tombé si facilement, alors qu’il avait rétorqué à “l’homme de Dieu” que  quiconque tenterait de l’arrêter, prendra une balle dans la tête le premier?

A cette question, le capitaine Soungalo demande si le poisson peut s’échapper des petites mailles d’un filet fin ? Quarante ans après, il revient sur la technique employée par ses bourreaux pour le mettre aux arrêts. “Le jour de mon arrestation, c’est le président Moussa Traoré en personne qui m’a demandé de le rejoindre à son bureau. Entre lui et moi, il régnait une confiance mutuelle absolue. J’étais son homme de main. Donc, je ne pouvais pas du tout douter de Moussa. Arrivé au Comité, j’ai laissé toutes mes armes dans le véhicule, parce que convaincu que rien ne pouvait m’arriver là. Déduction fatale ! Une fois dans son bureau et en pleine causerie, Filifing vient me demander d’aller patienter dans le bureau de Youssouf Traoré, le temps que le président reçoive un ambassadeur. Youssouf m’accueille et me montre un fauteuil en face de lui. Je m’assieds, dos à la porte. Quelques instants après, mon hôte se lève et me dit qu’il va voir si Moussa a fini son audience avec l’ambassadeur. En sortant, il me tend un journal à lire ; certainement une façon de me distraire. Deux à cinq minutes seulement après, une corde est subitement nouée autour de moi, suivi de tirs. Du coup, je me retrouve par terre, attaché à la chaise. Le temps que je réalise ce qui m’arrive, des soldats se sont jetés sur moi pour m’attacher”.

Ce piège sonna la fin du règne du capitaine Soungalo Samaké, et ce jour, il se rappelle avoir dit que “l’homme propose, dieu dispose”. La suite est connue : Soungalo et tous les autres seront jugés et envoyés au bagne de Taoudénit où ils retrouveront certains de ceux qu’ils avaient envoyés dans cette prison dix ans plus tôt, à l’image de Samba Sangaré qui bouclait ses 10 ans de travaux forcés. D’ailleurs, Soungalo écopa de dix de travaux forcés.

Officier dur à cuire, il supporta tous les sévices et recouvra la liberté le 12 août 1988. L’émotion nous a envahis quand il a parlé  de son retour dans sa famille où sa femme Mariam Diarra dépassée par l’émotion et la joie n’a pu rien faire que de montrer aux enfants leur père.

Après dix ans de souffrance, c’est une autre phase de la vie qui commence pour le capitaine Soungalo. Puisque les Charles Samba Sissoko libérés avant lui, ont attaqué  devant la cour suprême le décret qui a cassé leurs grades, ont eu gain de cause, donc ils ont tous été mis dans leurs droits, c’est-à-dire leur grade, la pension et autres avantages. L’ancien commandant de compagnie du RCP s’installa dans son village natal, Dioïla. Il mène actuellement une vie paisible avec ses enfants et petits-enfants. Ses préoccupations en dehors des  heures de prières à la mosquée, demeurent l’élevage et le champ. Chaque matin, une fois qu’il termine l’alimentation de ses animaux, il s’engouffre seul  dans sa Mercedes, direction le champ où il joue le rôle de coordinateur pour cadrer ses enfants et petits-enfants.

Quelles sont ses relations avec Moussa Traoré ? Rien de particulier, répond-il, et depuis qu’il a été arrêté jusqu’à ce jour, ils ne se sont pas vu, ni téléphoné. Paradoxalement, Soungalo dit qu’il pardonne à Moussa Traoré et à tous ceux qui  lui ont causé du tort dans cette affaire. Il lie les choses au destin. Ce qui est sûr et indéniable, c’est que Moussa s’est trompé en l’arrêtant. Lui Soungalo demeure un vrai bambara qui ne trahit jamais.

Partage-t-il le même avis  que Moussa Traoré sur l’armée malienne à l’état actuel des choses ? A titre de rappel, l’ancien président a donné une interview à nos confrères de T.V 5, et il s’est prononcé sur divers sujets dont la déliquescence de l’armée malienne après son départ. Il estime que l’armée malienne d’aujourd’hui n’est pas celle qu’il a laissée en 1991, et que la présence des forces étrangères sur notre territoire est une grosse honte pour le Mali. Sans pour autant avoir  le même avis que l’ex président, le capitaine Soungalo dit que pour parler de deux choses, il faut avoir une certaine connaissance d’elles. Autrement dit, il connait l’armée quand le Mali était indépendant, mais pas aujourd’hui au moment où le pays est sous tutelle.

Nous n’avons pas pu quitter le capitaine sans lui poser la question sur sa témérité. Comment s’est-il forgé une notoriété au sein du CMLN et de la population ?  Pourquoi avait-il une audace face aux missions secrètes, mais souvent difficiles ?  Soungalo répond : “On ne meurt qu’une seule fois dans la vie. Je ne peux pas faire la guerre en Algérie, en Indochine et avoir peur de qui que ce soit. Le 19 novembre 1968, si j’avais eu peur ou si j’étais complexé, le coup d’Etat aurait échoué parce que vous savez bien le rôle que j’ai joué”.

Avec le recul et malgré ses 84 ans, l’intrépide capitaine Soungalo Samaké reste attaché au régiment des commandos parachutistes. Et quand le capitaine Amadou Haya Sanogo avait décidé de supprimer le RCP, il s’est déplacé jusqu’à Kati pour lui dire de ne même tenter cette mauvaise aventure, au risque de décrédibiliser l’armée malienne.

O. Roger Sissoko

Source: Aujourd’hui

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