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Protestation populaire contre la révision constitutionnelle : IBK, victime de la déloyauté des partis alliés !

Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta est un homme presque isolé au Mali. Car, excepté sa formation politique, le Rassemblement pour le Mali (RPM), et trois autres partis, à savoir l’APR,  le PS Yelenkoura et la CDS, la soixantaine de partis alliés demeure silencieuse face au vent de contestation populaire de la tenue du référendum.

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Plébiscité à plus de 77% lors de la présidentielle de 2013, le Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta fait face au mécontentement d’une bonne partie de la population malienne. Ce, à cause de la manipulation de l’opinion publique, orchestrée souvent par ses adversaires politiques. Cette situation a empiré ces derniers temps à cause de son initiative de réviser la loi fondamentale. Bien que cela soit une prérogative présidentielle, une partie de la société civile se dresse contre la réforme constitutionnelle. Car, pendant quelques années, elle a été instrumentalisée et endoctrinée par certains esprits malins à travers des commentaires biaisés, faisant croire à une mauvaise gestion des affaires publiques. Depuis lors, toute initiative venant du Président IBK, qu’elle soit bonne ou mauvaise, est systématiquement rejetée. Ayant des dents contre le chef de l’Etat, cette partie de la société malienne ne s’est pas fait priée pour s’opposer au projet de révision constitutionnelle. C’est du moins ce que l’on a pu constater lors des grandes manifestations des opposants à la tenue du référendum. A la marche du 17 juin, outre les slogans «Antè A bana» (ne touche pas à ma constitution), ils étaient nombreux, les marcheurs, à ne rien comprendre. Ceux-ci avaient leur propre slogan, à savoir: «IBK, an tè i fè», (IBK, on ne veut pas de vous).

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Face à ce sentiment qui se généralise, le chef de l’Etat malien a besoin de la mobilisation générale de ses alliés. Malheureusement, tel n’est pas le cas. Seul le parti présidentiel, le RPM, longtemps ignoré par le Président de la République, et les partis comme l’APR d’ Oumar Ibrahim Touré,  le PS Yelenkoura d’Amadou Koïta et la CDS de Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise mouillent le maillot sur le terrain. Les députés du  Rassemblement pour le Mali ont fait la restitution du projet à leurs bases respectives. Le bureau politique, quant à lui, a tenu des meetings d’information dans les six communes de Bamako et entend l’élargir à d’autres localités du pays.

L’Alliance pour la République (APR) a organisé un meeting d’information et d’appropriation  du projet de texte de révision le 14 juillet, au Mémorial Modibo Keïta.  A cette occasion, son président, Oumar Ibrahim Touré, a exprimé en toute responsabilité son soutien à la révision constitutionnelle. Ce, après avoir convaincu l’assistance à voter pour le « OUI ».

Le silence coupable des partis alliés

A l’Adema, 2ème force politique du pays, il n’y a que quelques individus isolés, en l’occurrence le Ministre Abdel Karim Konaté, et le député Yaya Sangaré qui donnent le meilleur d’eux-mêmes. Et se battent tant bien que mal pour amener leur parti à saisir cette occasion pour exprimer leur loyauté envers le chef de l’Etat. Mais jusque-là, sans succès.

Quant au Cnid de Me Mountaga Tall, le MPR de Choguel Kokala Maïga et l’UM-RDA, ils jouent un jeu trouble. Dans les coulisses, il se murmure que les leaders de ces partis politiques susmentionnés n’ont aucune maîtrise de leurs troupes. Certains se sont confiés en affirmant qu’ils ne connaissent pas la position de leurs militants. Et que ce serait hasardeux de soutenir le « OUI », au risque de perdre des militants. Ce qui explique leur échec patent  sur le terrain politique, car incapables de convaincre les partisans de bonnes initiatives.

S’agissant de  l’UDD, dont le président, Tièman Hubert Coulibaly, est chargé de l’organisation du référendum, ce parti jouait au mort. Du bout des lèvres, le parti a affirmé son soutien à travers  un séminaire d’appropriation de la loi référendaire, tenu le samedi 22 juillet 2017, à son siège. Certains des cadres s’opposent au projet que le parti défend. Malgré ses tentatives de démenti à travers les réseaux sociaux, et la rencontre du samedi qui aurait dû prendre une dimension plus grande, il ne convainc personne. Car, il a un autre moyen plus approprié pour lui de le faire que de passer par les réseaux sociaux. Nul besoin de l’indiquer qu’il lui suffit d’organiser un grand meeting et saisir cette occasion pour exprimer la position de son parti. Mais le séminaire du samedi confirme les appréhensions. Car, initialement prévu au Palais de la Culture, le séminaire a finalement eu lieu dans une salle ne pouvant pas contenir plus de 45 personnes.

Le Mouvement pour un destin commun (Modec) du Ministre Konimba Sidibé qui ne s’est jamais montré sincère envers le régime est dans la contemplation. Malgré la suprématie du parti au pouvoir (RPM) dans son cercle natal, Dioïla, la mobilisation  du Modec peut aider à convaincre les quelques réticents  à embarquer le bateau de la «paix».

En ce qui concerne la Codem qui se vante d’être 4ème  force politique du Mali, ses actions ne sont pas visibles. La déclaration laconique de son président, Housseyni Amion Guindo, dans la région de Mopti, a laissé plus d’un sur sa faim.

Le parti Yelema de  l’ancien Premier ministre Moussa Mara, dans son ambiguïté, a, après avoir suspendu ses activités au sein de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle,  commenté le bien-fondé de la révision constitutionnelle avec beaucoup de réserves.

Par contre, face à cette majorité timide, il y a une opposition virulente soutenue par une bonne partie de la société civile. Même les micros partis comme le Pids donne de la voix dans cette mouvance.

IBK est-il victime de son ouverture   ?

Faut-il le rappeler, après son accession au pouvoir IBK a déclaré à qui veut l’entendre qu’il n’a pas été élu par le RPM. Cela, malgré qu’il soit élu sous ses couleurs. Pour certains, c’était une manière d’exprimer son ouverture aux différentes compétences pour la construction du pays. Dans cette logique, il fait en sorte qu’on ne sente même pas que le candidat du RPM était pouvoir, car ses cadres étaient moins représentés dans la haute  sphère de l’Etat. Aujourd’hui, cette attitude lui coûte cher. Car même au sein dudit parti, certains cadres ne soutiennent son projet que sur le bout des lèvres et le fait incompréhensible en cela est l’attitude du premier responsable du RPM Bocari Tréta qui en principe devrait être en première ligne du front de la bataille de la sensibilisation. Curieusement, chaque fois qu’il s’agit d’un sujet portant sur la défense des idées ou projets d’IBK, Tréta se trouve miraculeusement en dehors du pays.  En cette période décisive de la vie de la nation les partis dits alliés jouent aux faux morts.

L’autre absence remarquable, c’est celle du Secrétaire général de la Présidence, Soumeylou Boubèye Maïga et son parti Asma CFP. Il brille de mille feux par son absence dans le débat sur le projet de révision. Personne à ce jour ne l’a entendu, ni lui ni son parti. Toute chose qui pousse certains à s’interroger sur sa sincérité ainsi que celle de certains proches de Koulouba. C’est quand même drôle de leur part de ne pas défendre un projet qui les engage tous dans la mesure où, ils ont bénéficié et continuent de bénéficier des largesses du régime. Ils oublient peut être qu’advienne que pourra, ils sont comptables de la gestion d’IBK à part égal de responsabilité. Le snobisme dans lequel, ils se terrent ne les dédouanera point et ne fera d’eux encore moins des innocents.

Malgré tout une grande majorité du RPM et quelques partis montent  au créneau pour tenter de sauver le régime à travers des campagnes qu’ils qualifient de désintoxication en sensibilisant la population sur le bien fondé de la révision Constitutionnelle.

Comme le dit un adage de chez nous «on ne peut pas aimer une chose et son contraire». Que les autres partis de la majorité s’affirment maintenant où qu’ils se taisent à jamais. Afin de permettre l’émergence des personnes de conviction pour une gestion harmonieuse du pouvoir.

Boubacar SIDIBE

Le Prétoire

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