Le Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme (RIDDEF) a organisé hier mardi 20 mai, en collaboration avec son partenaire Friedrich Ebert Stiftung, une conference publique sur la convention № 189 relative au travail décent pour les travailleurs et travailleuses domestiques.
Plusieurs intervenants ont exposé sur leurs thèmes respectifs. Il s’agit du magistrat M. Tchéa du tribunal de travail, Mme Ayémou présidente du RIDDEF, M. Oka et Mme Amon Perpétue du ministère de l’emploi.
Selon la convention № 189, est appelé travail domestique, tout travail effectué au sein ou pour un ou plusieurs ménages. Ce travail peut inclure des taches telles que le ménage, la cuisine, laver et repasser le linge, prendre soin des enfants ou des personnes âgées ou malades d’une famille, le jardinage, le gardiennage, la conduite et même le soin des animaux.
Il existe des normes minimales fixées par la convention № 189 pour les travailleurs domestiques ;
– le respect des heures de travail,
– la rémunération
– la sécurité et la santé,
– la securité sociale et bien d’autres.
Cependant, il est bien de signifier, que l’Etat de Cote d’Ivoire n’a pas encore ratifié la convention № 189 et tous les organisations de défense de droit de l’homme, en particulier le RIDDEF s’engage dans cette lutte.
Cette organisation de défense des droits humains, le RIDDEF dirigé par Mme Ayemou a noté que l’adoption par les parlementaires de ce projet de loi, s’impose au regard des difficultés que rencontre le personnel de maison dans l’exercice de sa profession.
Les travaux d’une étude réalisée par cette ONG révèlent qu’ils sont contraints à accomplir toutes sortes de tâches, au gré de leurs employeurs :
– 23,6% de ces travailleurs ont moins de 18 ans
– 82% font plusieurs taches à la fois
– 95% travaillent plus de 8 heures par jour et 35,8 % n’ont pas de jour de repos
– un personnel sous payé pour la plupart du temps (moins que le SMIG)
– 95% subissent des violences dans l’exercice du travail,
– 23,8 % des femmes sont battues sur leurs lieux de travail
– 24,05 % sont violées sexuellement.
Apres cette étude menée, le RIDDEF souhaiterait l’adoption d’une loi qui réglemente le travail domestique par l’Etat de Côte d’Ivoire, pour parvenir à l’application du SMIG, tout en garantissant le respect des avantages sociaux pour le personnel de maison. Et aussi créer des centres de formation au métier de personnel de maison. Mais surtout, la ratification de la convention № 189 par la Cote d’Ivoire.
Yolande Jakin
Source: Afrique Femme