Notre pays, en collaboration avec l’UNESCO, sous l’impulsion du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, célèbre ses toutes premières journées des sciences à l’Université des sciences, des techniques et des technologies (USTTB), depuis hier. Des expositions de produits de la science, de la technologie ; des conférences- débats et tables rondes vont marquer ces trois journées (jeudi, vendredi et samedi) dédiées à la promotion des sciences ; à réduire le déséquilibre, dans un monde universitaire où les disciplines de gestion sont en train de marquer le pas sur celles scientifiques (de création de valeur ajoutée).

La cérémonie d’ouverture des travaux qui a eu lieu dans l’amphithéâtre de la FAST, était présidée, hier jeudi, par le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Pr Issa Baradji DIALLO. On y notait la présence du président de la Commission d’organisation, M. Amadou KONE ; du Représentant de l’UNESCO, Hervé Huot-Marchand et le Représentant résident de l’UEMOA.
La cérémonie qui se voulait modeste a mobilisé des centaines d’élèves et étudiants ainsi que des professeurs des établissements scolaires et universitaires publics comme privés de la place. Des chercheurs et inventeurs, des recteurs des Universités de Bamako et autres amoureux de la science ont honoré de leur présence ce rendez-vous visant à créer chez nos scolaires la « vocation » scientifique.

Développement basé sur les sciences
« Le Mali fête les sciences », est le slogan imprimé à cette première édition pour magnifier, valoriser et promouvoir les savoir-faire scientifiques et technologiques exposés pendant les trois jours.
L’ouverture a été marquée par une démonstration (scientifique) du Pr SACKO très ovationné par le public, consistant, entre autres, à introduire un œuf dans une bouteille par la magie de la pression atmosphérique, à l’aide d’un brin d’allumette à feu ; à équilibrer une boîte de canette inclinée sur un côté, sur une table, contenant un peu d’eau. Comme pour dire à l’assistance qu’avec les sciences, il est possible de trouver une solution à tous les problèmes que la nature crée à l’homme. Alors, chercheurs, futurs scientifiques à vos marques !
Selon le président de la Commission d’organisation, il s’agit d’une initiative de Mme la ministre de l’Enseignement supérieur, conformément à la vision politique du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, d’impulser une nouvelle dynamique au développement socio-économique du pays, à travers les sciences, la technique et la technologie. Pour une première édition, il a invité les participants à accepter les imperfections qui émailleront ces journées scientifiques dans notre pays.
Toutefois, la volonté de la Commission de réunir toutes les disciplines, les chercheurs de tous les établissements et secteurs d’activité, de toutes les régions du pays, est inébranlable, a-t-il fait savoir. C’est pourquoi il a promis que des efforts seront faits lors des prochaines éditions pour tirer tous les enseignements de ce rendez-vous et améliorer ce cadre propice pour le développement socio-économique et culturel de notre pays.

Façonner la génération scientifique
La rencontre, a-t-il expliqué, sera marquée par des expositions des produits ; des ateliers de démonstrations dans toutes les disciplines : inventions techniques et technologiques, physique, chimie, biologie, géologie, industrie, bâtiment, environnement, énergie dans toutes ses composantes, etc.
Ces journées scientifiques, selon M. KONE, ce sont aussi des débats, des tables rondes sur « Sciences, innovation, promotion » ; « Enseignement des sciences et question du genre » ; des jeux et concours pour évaluer les capacités d’assimilation et créativité de nos scolaires et étudiants.
Selon le Recteur de l’Université des STTB, l’initiative est née ‘’d’un constat amer’’ des autorités sur les disparités numériques existantes entre les étudiants des disciplines scientifiques et ceux des autres disciplines dites de gestion. Il y a lieu, selon lui, de créer toutes les conditions nécessaires pour renverser cette tendance afin de conduire notre pays au développement. « Au lieu de gérer, il faut d’abord créer », a-t-il prévenu. L’initiative vise ainsi les enfants de la maternelle au primaire, en passant par le secondaire. Mais déjà, trop tard pour les terminalistes, a regretté le Pr KEITA.

La science pour produire des paquets technologiques
L’UNESCO, selon son Représentant, accompagne les initiatives et programmes de développement des pays africains. Toute chose, dit-il, qui est à la base de ce programme de coopération entre l’Organisation et plusieurs pays, car convaincue que le développement des sciences demeure la base de tout développement.
Pour le Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les pays qui se sont développés et qui possèdent le leadership mondial et la primauté sur les marchés le sont grâce au progrès de la science, de la technologie et de l’innovation. Il est donc important d’intégrer la connaissance au savoir-faire pour produire des paquets technologiques capables de répondre aux besoins des populations de manière durable, propre. Ce message a été vite compris par les plus hautes autorités de notre pays qui ont placé la science au cœur des préoccupations gouvernementales. Toutes choses qui sont traduites en actions concrètes visant à assurer la productivité agricole ; la protection de l’environnement ; la lutte contre les maladies ; la promotion des femmes et des jeunes pour la construction d’une économie émergente.
Selon le Secrétaire général, la science, la technologie et l’innovation font partie du programme de développement et de coopération des pays de développement et de coopération des pays africains et le Mali a signé et ratifié plusieurs conventions et stratégies en rapport avec la promotion de la science.

Par Sidi DAO

Source: info-matin